Pas la peine d’adopter une position nuancée, la meilleure équipe a gagné. Plus agressifs, plus ambitieux et bien plus sûr d’eux-mêmes que des visiteurs empotés, les joueurs du Toronto FC se seront logiquement imposés sur les tenants du titre de l’an dernier. Un but de Jozy Altidore aura suffi à délivrer les Torontois d’une angoisse longtemps entretenue par le gardien des Sounders, Stefan Frei. Juste avant de terminer, celui de Vazquez aura quant à lui permis d’amorcer les célébrations sans plus hésiter. Les confettis n’ont pas encore fini de retomber que voici déjà quelques constats tirés d’une finale bien gérée par l’équipe de Greg Vanney.

Impeccable transition

Le point tournant du match survient à la 67e minute, au moment où une interception de Drew Moor est reconvertie instantanément en échappée par le TFC. La succession de passes menant à l’occasion décisive de Jozy Altidore aura été brillamment exécutée par tous les joueurs impliqués. De Bradley à Morrow, de Vazquez vers Giovinco, et finalement Altidore qui a le sang froid de lober Stefan Frei après avoir poussé son ballon presque trop loin sur sa gauche.

Si la MLS n’est pas encore au niveau des meilleures ligues européennes, il faut admettre qu’une telle pièce de jeu aurait été citée en tant que modèle à suivre si elle avait été réalisée en Bundesliga ou encore en Serie A. Chapeau aux Torontois, qui auront bien profité d’une rare ouverture en plein coeur de la défense de Seattle.

Domination des locaux en milieu de terrain.

Au coup d’envoi, plusieurs s’interrogeaient sur le choix tactique de Greg Vanney d’y aller avec un 4-4-2 en losange au lieu du 3-5-2 privilégié par les Reds durant pratiquement toute la saison. Malgré la présence de deux récupérateurs dans le 4-2-3-1 des Sounders, le losange de Vanney aura permis aux Torontois de s’imposer au coeur de la pelouse du Stade BMO. Tant dans la création d’occasions que dans la récupération du ballon, le TFC n’aura fait qu’une bouchée d’une équipe de Seattle trop souvent désemparée.

Dès l’entame de match, les bonnes performances de Victor Vazquez et de Jonathan Osorio auront causé bien du tracas aux Sounders. Derrière eux, le spectre de Michael Bradley se sera chargé de bien contrecarrer les actions de Nicolas Lodeiro - fort décevant tout au long de la rencontre - voire de Dempsey lorsqu’il était devenu nécessaire de se replier.

La moissonneuse-batteuse nommée Bradley aura cumulé 12 ballons récupérés, 4 interceptions et 5 tacles réussis (voir illustration). De son côté, le gracieux Vazquez aura effectué une suave ballade entre les tranchées ennemies, marquant même sur sa dernière incursion en camp adverse.

Reconnaissons donc l’instinct victorieux de Vanney d’avoir opté pour une formation mettant de l’avant l’aisance en possession des siens. Or, la domination des locaux était telle qu’on est en droit de se demander si le résultat n’aurait pas été exactement le même s’il avait choisi d’y aller en 3-5-2.

Frei brillant

L’une des choses que l’on savait déjà, mais que cette finale MLS aura encore une fois permis de confirmer, c’est que les Sounders comptent sur un gardien brillant. Stefan Frei aura tenu le fort face aux assauts des Torontois pendant les deux tiers du match. Ses neuf arrêts ont même permis à Seattle de croire en leurs chances jusque’à ce que le but d’Altidore mette fin à une séquence d’invincibilité en MLS Cup de 186 minutes du gardien suisse. Ajoutons que Seattle n’avait pas encore accordé de but lors des séries MLS en 2017.

Toronto FC 2 - Sounders 0

Si la paire de défenseurs centraux Marshall-Torres a fait un assez bon boulot, on ne pourra en dire autant des latéraux Leerdam et Jones. Le second a semblé cafouiller à plus d’une reprise, poussant même Frei à le sermonner sans retenue après avoir corrigé certaines de ses bévues. Contrairement à l’an dernier, le brio du cerbère de Seattle n’aura toutefois pas suffi à gâcher la soirée des Torontois.

Finalement, le TFC ne l'aura pas volé. La meilleure formation de MLS tout au long de la saison aura trouvé le moyen de compléter ce qu'elle avait entamé, ce qui signifie qu'on a au moins douze mois à endurer les fanfaronnades de Jozy, Seba et Bradley.