JOHANNESBURG, Afrique du Sud - Les regards étonnés et les larmes racontaient bien l'histoire - des deux équipes.

Chez les joueurs de l'Italie championne en titre, l'ignominie d'une élimination dès le premier tour de la Coupe du monde a vite été absorbée.

"Ce soir, a lancé le milieu Gennaro Gattuso, nous avons touché le fond du baril."

Et pour la Slovaquie, qui a battu les azzurri 3-2, jeudi, pour se qualifier pour les huitièmes de finale, eh bien, les célébrations pourraient durer jusqu'à leur prochain match, lundi.

"Nous avons montré que nous ne sommes pas ici en vacances", a déclaré l'attaquant slovaque Erik Jendrisek.

La fête a pris fin de manière étonnante pour les quadruples champions du monde italiens, qui ont terminé derniers dans leur groupe pour la première fois.

"J'en accepte la pleine responsabilité", a dit le sélectionneur Marcello Lippi, qui avait mené la Squadra Azzurra à la conquête de la Coupe du monde en 2006. "Si l'équipe a fini avec la peur dans les jambes et au coeur, cela signifie que l'entraîneur n'a pas bien préparé le match tactiquement, ni psychologiquement."

Pour un troisième match consécutif, les azzurri ont encaissé un but en début de match. Mais cette fois, ils ne s'en sont jamais remis.

Robert Vittek a donné les devants aux Slovaques à la 25e minute de jeu, tirant profit d'un relais imprécis du milieu italien Daniele De Rossi. Vittek a doublé l'avance des siens, d'une courte distance, à la 73e minute à la suite d'un corner.

Antonio Di Natale a marqué pour l'Italie à la 81e, mais Kamil Kopunek a mis fin aux chances de la Squadra Azzurra huit minutes plus tard, bien que Fabio Quagliarella ait ensuite marqué dans les arrêts de jeu.

"Nous n'avons pas gagné un match et c'est la faute de tout le monde, a déclaré le fabricant de jeu Andrea Pirlo. Nous sommes une équipe et nous devons accepter la responsabilité (de l'élimination) tous ensemble."

Il s'agissait de la première défaite de l'Italie à un Mondial depuis qu'elle a accordé un but en or à la Corée du Sud lors du deuxième tour en 2002. Le match marquait par ailleurs la fin d'une époque pour le capitaine italien Fabio Cannavaro ainsi que Gennaro Gattuso, qui avaient déjà annoncé qu'ils prendraient leur retraite internationale à la suite du tournoi. Le sélectionneur Marcello Lippi passera lui aussi à autre chose, Cesare Prandelli ayant été déjà choisi à titre de successeur.

"Nous avons été décevants et tout le monde l'a vu, a affirmé le gardien titulaire Gianluigi Buffon, qui s'est blessé lors du premier match du tournoi. La différence entre 2006 et 2010, c'est qu'il n'y a plus assez de joueurs comme (Francesco) Totti et Alessandro (Del Piero). Il (Prandelli) devra amorcer un nouveau cycle et j'espère qu'il a ses idées en ordre, parce que la situation actuelle du football italien n'est pas formidable."

La formation italienne misait sur neuf joueurs de 30 ans ou plus. Elle n'a pas gagné depuis qu'elle battu la Suède 1-0 dans un match amical en novembre dernier, présentant un dossier de cinq nulles et deux revers depuis ce temps.

"Ce n'est pas un très bon moment pour le football italien, mais le niveau du jeu italien n'est pas ce que vous avez vu ce soir", a dit Lippi.

C'est la première fois que les deux finalistes du Mondial précédent ne réussissent pas à aller au-delà du premier tour d'un tournoi pour lequel ils se sont qualifiés. La France, qui a perdu aux tirs au but face à l'Italie en 2006, a été éliminée plus tôt cette semaine.

La Slovaquie disputera son prochain match lundi à Durban contre le gagnant du groupe E. Plusieurs des joueurs slovaques étaient en larmes après la rencontre de jeudi, les réservistes se mettant en rond pour sautiller de joie en guise de célébration. La Slovaquie en est à sa première Coupe du monde à titre de pays indépendant.

"C'est incroyable, a lancé le gardien slovaque Jan Mucha. Je n'ai jamais disputé un match comme celui-là."

"C'est mon message à tous nos partisans chez nous: allons-y, célébrons... un cadeau à tous nos partisans à la maison", a ajouté l'entraîneur Vladimir Weiss.

La Slovaquie a complété le tournoi avec quatre points, un de moins que le Paraguay, premier dans le groupe F à la suite de sa nulle de 0-0 contre la Nouvelle-Zélande, jeudi. Les Néo-Zélandais ont été éliminés après une récolte de trois points. Les Italiens ont terminé derniers avec deux points, résultats de nulles de 1-1 à leurs deux premières rencontres du tournoi.

Les Italiens auront connu des difficultés dans leurs trois rencontres, hormis les 10 dernières minutes contre la Slovaquie, alors qu'ils ont joué avec désespoir.