Le coordinateur des infirmiers au chevet de Diego Maradona, entendu vendredi par le parquet argentin, rejette toute responsabilité dans le décès de l'ancien champion, la reportant sur « les médecins traitants », a fait savoir son avocat.

Mariano Ariel Perroni, 40 ans, est arrivé peu après 12H00 locales accompagné de son conseil pour être entendu par le procureur de San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires.

« Il était une sorte de coordinateur du personnel, sa fonction était de constituer l'équipe d'infirmiers pour vérifier les prise et fin de service. Il n'a jamais été dans la maison, ne connaît pas Maradona, n'a jamais été en contact avec lui », a déclaré à la presse Me Miguel Angel Pierri.

Selon lui, « les directives médicales émanaient des médecins traitants ».

Mariano Ariel Perroni est interrogé dans le cadre d'une enquête pour « homicide involontaire avec circonstances aggravantes » afin de déterminer si l'ancien champion a été "abandonné" à une lente agonie faute de soins adéquats.

Il est le troisième membre de l'équipe soignante à être entendu après l'infirmier Ricardo Almiron, qui s'occupait de Diego Maradona la nuit, et sa collègue Dahiana Madrid, chargée de le surveiller le jour.

Les avocats des infirmiers entendus en premiers lundi et mercredi avaient également déchargé leurs clients de toute responsabilité.

« Il existe une responsabilité des médecins traitants. Il y a eu beaucoup de signaux d'alerte selon lesquels Maradona allait mourir du jour au lendemain. Et aucun des médecins n'a rien fait pour l'éviter », a déclaré Me Rodolfo Baqué, défenseur de Dahiana Madrid.

« Ils ont tué Diego », a-t-il affirmé, en référence au neurochirurgien Leopoldo Luque, à la psychiatre Agustina Cosachov et au psychologue Carlos Diaz, les trois médecins qui doivent témoigner d'ici le 28 juin devant les procureurs.

Le coordinateur des infirmiers avait déjà assuré au début de l'enquête que son rôle était purement administratif et organisationnel et qu'il remettait simplement le registre de présence des infirmiers à la coordinatrice médicale de l'hospitalisation à domicile, Nancy Forlini, convoquée lundi.

Les procureurs estiment cependant qu'il a eu « pleine connaissance de ce qui a été fait et de ce qui n'a pas été fait » par les infirmiers et lui reprochent d'avoir eu « un comportement peu en phase avec la situation d'urgence ».

Le capitaine de l'équipe championne du monde à Mexico en 1986, qui souffrait de problèmes aux reins, au foie et au cœur, est mort le 25 novembre 2020 d'une crise cardiaque seul dans sa résidence de Tigre, au nord de Buenos Aires, quelques semaines seulement après avoir subi une opération du cerveau pour un caillot de sang. Il avait 60 ans.

Début mai, un rapport d'experts avait conclu que l'ancien joueur avait été "abandonné à son sort" par son équipe soignante, dont le traitement "inadéquat, déficient et imprudent" l'avait conduit à une lente agonie.

Les sept membres de l'équipe soignante risquent un renvoi devant un tribunal en fonction des conclusions de l'enquête.