LONDRES (AFP) - Manchester United (1re div. anglaise), le club de soccer le plus riche du monde, a vu ses bénéfices diminuer de moitié au premier semestre 2004/05, alors que ses joueurs coûtent de plus en plus cher et que ses revenus publicitaires ont diminué.

Cette contre-performance financière intervient alors que la direction du club est déjà mise sous pression par les propositions de rachat répétées de l'homme d'affaires américain Malcolm Glazer, très mal reçues par les supporteurs mancuniens.

"Un premier semestre plein de défis a été rendu encore plus difficile par les spéculations continues autour d'une offre possible sur le groupe", a souligné David Gill, le directeur général du club, cité dans un communiqué.

David Gill a nié que la chute des bénéfices de Manchester United faciliterait la tâche à Malcolm Glazer, alors que le club a récemment ouvert ses livres de comptes à ce dernier après qu'il eut proposé 800 millions de livres.

"Nous avons déjà dit que 300 pence par action était un prix raisonnable mais que le plan de reprise et les niveaux d'endettement prévus n'allaient pas dans les intérêts de United", a déclaré David Gill à la BBC.

Vers 11h00 GMT à la Bourse de Londres, l'action du club était en hausse de 0,65% à 270,75 pence, dans un marché en baisse de 0,32%.

Avant impôts, le bénéfice a fondu de 54% sur les six mois
achevés le 31 janvier 2005 par rapport à la période comparable de l'exercice précédent, à 12,4 millions de livres sterling (18 M EUR).

Masse salariale accrue

Le chiffre d'affaires s'est élevé à 91,6 ML, en recul de 0,9% par rapport à celui de l'exercice précédent.

Les recettes du club ont souffert de la renégociation des contrats de droits télévisés pour le Championnat anglais. Les écrans publicitaires de la Ligue des champions, dont le club a dû cette année disputer le tour préliminaire faute de qualification directe, ont également rapporté 5,8 millions de livres de moins que l'an dernier.

Le repli du chiffre d'affaires a toutefois été limité par un stade d'Old Trafford toujours rempli et une nette progression des revenus commerciaux -le club étant le champion des produits dérivés à la gloire de ses vedettes.

Mais les stars coûtent de plus en plus cher et les résultats du club ont surtout été plombés par une masse salariale accrue: elle a augmenté de presque 13% à 42,7 ML.

La facture du recrutement de l'inter-saison a également été salée, avec 27 ML dépensées pour s'assurer les services du jeune et bouillonnant attaquant anglais Wayne Rooney et 13,9 ML pour un autre attaquant anglais, Alan Smith, et le défenseur argentin Gabriel Heinze.

Les contrats de l'entraîneur Alex Ferguson et de l'attaquant néerlandais Ruud van Nistelrooy ont par ailleurs été renégociés et les salaires absorbent désormais 46,6% des recettes du club, contre 40,8% il y a un an.

"L'équipe a été renforcée par la signature et le prolongement de contrats et notre objectif est de continuer à faire progresser le groupe malgré des conditions de marché plus difficiles", a indiqué David Gill, en renouvelant sa confiance à Alex Ferguson.