NANTES, AFP - Le FC Nantes, plus que jamais lanterne rouge du classement du Championnat de France de soccer de D1, est en pleine crise après sa défaite dimanche à domicile face au PSG (2-1) lors de la 15e journée, sans que l'encadrement soit toutefois remis en cause.

"Cela ne sert plus à rien de parler, les faits sont là. Nantes est en crise. La situation est grave", reconnaissait lundi le capitaine et gardien de but Mickaël Landreau après une défaite concédée face à un adversaire réduit à dix, et alors que les Canaris avaient ouvert la marque.

"Gros coup au moral" pour le milieu de terrain Stéphane Ziani, "manque de lucidité et de sérieux" pour Mathieu Berson, les Nantais ne comprenaient toujours pas lundi le soudain renversement de situation après la pause.

Comment l'Argentin Gabriel Heinze a-t-il pu bénéficier d'autant de liberté pour servir successivement Bartholomew Ogbeche et Ronaldinho, et comment le FCNA, qui avait ouvert la marque, a-t-il laissé échapper ce match alors qu'il évoluait en supériorité numérique?

"Au vu de notre comportement en première période, nous pouvions être satisfaits et puis tout s'écroule", estimait Berson. "On a carrément lâché, c'est scandaleux. Dans notre position, on n'avait pas le droit de lâcher". déplorait le milieu défensif.

"Prendre des risques"

Au lendemain de la défaite, l'entraîneur Raynald Denoueix défendait ses choix en expliquant que "dans la situation où l'on se trouve, on est obligé de prendre des risques". A propos de l'association de ses deux attaquants vedettes, le Colombien Victor Bonilla et le Roumain Viorel Moldovan, deux revenants qui se sont éteints à l'heure de jeu, il souligne: "J'avais bien prévu de faire sortir Moldovan afin d'incorporer un milieu supplémentaire, mais effectuer ce changement dès le repos, c'était comme un aveu de faiblesse".

Alors que le FCNA pointe à cinq points du premier relégable, Lorient, à qui les Canaris rendent visite mercredi, le discours du coach ne passerait-il plus? Non, répondent les joueurs. L'entraîneur est-il fragilisé, sur un siège éjectable avec dix points sur 45 possibles? Le président Jean-Luc Gripond, qui a rencontré Denoueix lundi matin, a choisi de garder le silence.

"Le fait qu'il vienne nous voir veut tout dire. C'est suffisant, c'est la manière du club de fonctionner dans le calme. Personne ne tape du poing sur la table, mais cela ne signifie pas que tout ce qui arrive nous empêche de dormir", a de son côté tempéré l'entraîneur.

Et d'assurer: "Je fais mon boulot à cent pour cent. Cela ne me perturbe pas, sinon je suis mort. De toute façon, la décision ne dépend pas de moi. Je suis comme un joueur, pour l'instant, je suis toujours sélectionné, je prépare donc le match suivant".