Certaines équipes ont un retour à la maison serein, tandis que pour d’autres c’est plus houleux, à témoin le Nigéria banni de toute compétition internationale…par son propre président! Mais alors que huit équipes se préparent fébrilement à affronter leur adversaire en quart-de-finale, retour sur certains éléments de cette Coupe du Monde parfois surprenante.

Capitaines

Le rôle de capitaine est-il important à l’intérieur d’une équipe? Ça semble être perçu de différentes façons par les sélectionneurs. Ainsi, si Fabio Cannavaro (Italie), Philip Lahm (Allemagne), Carlos Bocanegra (Etats-Unis), Steven Gerrard (Angleterre) Lucas Neill (Australie) pour ne nommer que ceux-là, ont porté fièrement le brassard de capitaine pour chacun des matches de leur équipe, il n’en est pas de même pour certains autres pays.

Javier Aguirre, sélectionneur du Mexique, a donné le brassard à trois capitaines différents durant la compétion : Torrado (vs Afrique du Sud), Marquez (vs France), Blanco (vs Uruguay) et de nouveau Marquez au match huitième de finale contre l’Argentine. Une décision qui a été très critiquée au Mexique. L’Argentine, par ailleurs, a toujours confié ce poste à Javier Mascherano, sauf pour le match où il n’a pas joué, contre la Grèce, où c’est Messi qui l’a remplacé. La France aura proposé Evra jusqu’à ce que celui-ci perde la confiance de Domenech après l’escarmouche suivie de la mutinerie qui a fait le tour du monde. C’est alors Diarra qui a pris ce rôle, pas très enviable à ce moment-là. Plusieurs gardiens sont aussi capitaines, ce qui revêt une certaine logique puisque le gardien est en contact constant avec ses joueurs et doit prendre une position de leadership durant tout le match. Plus difficile pour aller discuter avec l’arbitre en cours de rencontre cependant. Iker Casillas (Espagne), Villar (Paraguay, sauf pour le match vs Nouvelle-Zélande), Kingson (Ghana) ont été et sont toujours de ces gardiens porteurs de brassard.

Pour moi, un capitaine a un rôle de rassembleur, tant dans le vestiaire que sur le jeu où il doit inévitablement prêcher par l’exemple. Qui est votre capitaine idéal? Moi j’aime bien Steven Gerrard de l’Angleterre, malgré ses quelques frasques recensées en dehors du terrain. Toujours intense, toujours à donner le meilleur de lui-même à chacun des matchs auquel il participe, il est une inspiration pour les siens.

Un geste disgracieux

Il y a eu des tacles vicieux, des coups de coude salauds, des crocs-en-jambe inélégants. Ça fait partie du jeu, diront certains. Je ne suis pas vraiment d’accord avec cette affirmation bien qu’il serait naïf de croire qu’on peut les faire complètement disparaître du jeu. Mais l’action de l’Italien Quaglierella sur le gardien Slovaque Mucha était totalement gratuite et injustifiée. Alors que l’Italie venait de marquer et que Mucha récupérait le ballon au fond de son but, Quaglierella lui a bondi dessus, l’enfonçant dans son filet à la manière d’un gladiateur au trident! Il lui a même asséné un coup sans provocation, auquel Mucha a fini par répliquer lorsqu’il pu retrouver son équilibre. Entre-temps Quagliarella s’était déjà jeté au sol dans un numéro de victime digne d’un Oscar. Les deux joueurs on écopé d’un carton jaune. Maigre satisfaction pour l’Italien qui cherchait visiblement à faire expulser le gardien. Ce n’était pas de la grande classe…

Les arbitres

On a beaucoup parlé des arbitres et de l’arbitrage dans cette Coupe du Monde. Je crois que l’une des parties du problème, c’est l’inexpérience de certains arbitres. Ils ne viennent pas tous de pays où ils ont la chance d arbitrer des rencontres sous haute pression. Le championnat d’Espagne par exemple, se compare mal à celui de l’Arabie Saoudite. Ils arrivent donc mal armés en Coupe du Monde, devant prendre des décisions rapidement, sous les yeux de millions de spectateurs. Pas étonnant alors que certaines de ces décisions soient douteuses. Il y a eu des situations étranges également. Je pense à ce match entre le Portugal et le Brésil arbitré par le Mexicain Archundia. En première mi-temps, il a décerné sept cartons jaunes et en seconde, aucun. Est-ce qu’il a eu un petit rappel à l’ordre entre les deux? Ou il avait épuisé sa provision? La (première) question se pose. En tout cas, il a tué le match. Les joueurs osaient à peine respirer en deuxième mi-temps. Avec un arbitre qui dégaine aussi vite et la perspective d’un match huitième de finale, on s’en tient à l’essentiel…

M. Foglia

Pierre Foglia a écrit un papier intéressant dans La Presse du 29 juin sur le fait que le soccer est un jeu et que les erreurs d’arbitrage en font partie. Je ne suis pas d’accord avec l’entièreté de son article, mais sa solution proposée, bien qu’utopique, était géniale. Il demandait aux équipes de faire preuve de fair-play. Je me permets ici de le citer :

«_ Dimanche, j‘aurais osé un gros truc. Si j‘avais été l‘entraîneur des Allemands, à la mi-temps, j‘aurais montré à mes joueurs la reprise de ce but évident qui n‘a pas été accordé aux Anglais. Messieurs, on mène 2–1 mais en réalité, c‘est 2–2. Voici ce que nous allons faire : à notre retour sur le terrain, on ne bouge pas sur la mise au jeu, on laisse les Anglais aller compter ce but qui leur a été volé.

Et après, on les plante.

Je déconne? Pas tant que ça. J‘aurais créé l‘événement du Mondial. Dans 100 ans, on en parlerait encore. Même que les gens penseraient que ce sont les Allemands qui ont inventé le fair- play. Les Allemands! T‘imagines!_ » – Pierre Foglia, LaPresse, 29 juin.

En effet c’eut été génial et probablement bien reçu du public, même des Allemands. Quand Thierry Henry a qualifié la France au détriment de l’Irlande en marquant sur deux mains évidentes, le public français a eu honte. Partout on disait qu’il aurait mieux valu que Henry avoue la faute plutôt que de passer de cette façon. Que cette démonstration de fair-play aurait enorgueilli le football français, plutôt que de faire l’inverse en taisant une faute revue à satiété sur toutes les télés du monde. Parce que c’est aussi là ou le bât blesse. Si de toute façon l’offense ne pourra pas passer inaperçue, sauf aux yeux de la FIFA, pourquoi alors ne pas aller se chercher un capital sympathie qui sera utile en temps de vaches maigres? Encore aujourd’hui, je suis certaine que la France aurait préféré s’abstenir de cette Coupe à laquelle elle a accédé par la petite porte…et en est ressortie par la même!

Bon congé à tous!