ISTANBUL - La presse turque ne tarissait pas d'éloges jeudi sur son équipe nationale, malgré sa défaite (3-2) la veille face à l'Allemagne, à Bâle en demi-finales de l'Euro-2008, au terme d'un parcours européen qui aura fait vibrer toute la Turquie.

"Les champions du coeur", "Des adieux majestueux", "Merci les gars", titraient respectivement en une les quotidiens à grand tirage Sabah, Milliyet et le journal libéral Radikal.

"La Turquie est fière de vous", clamait de son côté le journal populaire Vatan.

"Nous avons effacé sur le terrain une équipe d'Allemagne triple championne du monde et d'Europe, mais malheureusement nous avons perdu la bataille à la dernière minute", commentait Vatan. "Ils sont parvenus en finale, mais nous sommes les champions."

La Turquie avait arraché sa qualification pour la demi-finale grâce à des retournements de situation de dernière minute lors de ses trois précédents matches, face à la Suisse (2-1) et à la République tchèque (3-2) au premier tour, puis contre la Croatie en quarts.

Mercredi soir, c'est l'Allemagne qui a scellé son destin à la 90e minute grâce à un but de Philipp Lahm, après avoir été bousculée par des Turcs pourtant handicapés par l'absence de quatre joueurs suspendus et cinq blessés.

La Turquie, qui parvenait pour la première fois au stade des demi-finales d'un Euro, est sortie de la compétition la tête haute, estimait jeudi Hürriyet.

Sous le titre "Ne soyez pas tristes, nous avons gagné", le quotidien à grand tirage affirmait: "Nous avons perdu contre l'Allemagne en demi-finales, mais nous avons récolté les applaudissements du monde entier".

Un avis partagé par le commentateur sportif et ancien international Ridvan Dilmen qui, dans Milliyet, entrevoyait des lendemains rayonnants: "Nous avons réussi quelque chose de très important qui, sans exagérer, va provoquer une révolution dans le monde du soccer".

"Personne ne se souvient de l'équipe qui a terminé troisième ou quatrième d'un Championnat d'Europe, mais on se souviendra de nous comme de l'équipe qui a joué au soccer", analysait-il.