PORT ELIZABETH - Le quart de finale entre les Pays-Bas et le Brésil, deux candidats au titre, est un virage à bien négocier: chacune des équipes poursuivra son objectif en cas de victoire, alors que toute la campagne sera considérée comme un échec en cas d'élimination, vendredi à Port Elizabeth.

Jusque-là, les deux pays ont plutôt géré tranquillement leur parcours. Les Oranje restent sur quatre victoires consécutives alors que les Brésiliens ont infligé un cinglant 3-0 au Chili en 8e de finale.

Et chaque équipe peut espérer que ce premier choc contre un adversaire prestigieux accouchera du fameux "match-référence" avant une demi-finale en théorie nettement plus abordable contre le vainqueur de Ghana-Uruguay.

En revanche, une élimination serait considérée comme un échec, au Brésil qui tomberait pour la deuxième fois d'affilée en quarts de finale, comme pour les Néerlandais absents du dernier carré depuis 1998.

Autre point commun, les deux équipes pratiquent un jeu similaire. "Les Pays-Bas ont une équipe très habile techniquement qui pratique un jeu ressemblant au soccer sud-américain", souligne Dunga, le sélectionneur du Brésil.
Mais derrière leur philosophie offensive, les Oranje comme les Auriverde version 2010 misent d'abord sur leur solidité défensive.

Les ego néerlandais

D'ailleurs, une partie des interrogations des Brésiliens vient de ce secteur. Déjà privés d'Elano, remplacé par Dani Alves, ils sont toujours dans l'incertitude concernant la participation de Felipe Melo (cheville gauche).

Face au Chili, Ramires s'était acquitté de la tâche avec bonheur, mais il est suspendu. Aussi, Dunga a le choix entre Josué et Kleberson, deux joueurs sans grande expérience, pour le remplacer.

Les Brésiliens peuvent en revanche compter sur leur trio offensif Robinho-Kaka-Luis Fabiano, très incisif face aux Chiliens.

"Pour la première fois depuis le début du tournoi, nous ne sommes pas les favoris d'une rencontre", a glissé le sélectionneur néerlandais Bert van Marwijk, estimant aussi que si le Brésil était "quasi invincible", son équipe pouvait "battre n'importe qui".

A condition quand même de dompter les ego qui gonflent. Ainsi, les Oranje ont été secoués en début de semaine par "l'affaire van Persie", qui, selon une télévision néerlandaise, aurait glissé "ce n'est pas moi qu'il faut remplacer mais Wesley Sneijder", alors que Van Marwijk lui demandait de quitter le terrain lors du huitièmes de finale face à la Slovaquie (2-1).
De quoi faire grincer quelques dents. D'autant que quelques jours avant le début du Mondial, le même Van Persie avait lâché que la meilleure formule offensive, qu'il avait baptisée le "Big Four", consistait à aligner Van der Vaart-Sneijder-Robben et... lui-même !

Touché à un mollet et déjà absent face à la Slovaquie, Van der Vaart devrait débuter sur le banc, alors que les côtés devraient être confiés à Kuyt et Robben, auteur d'une excellente rentrée en huitièmes de finale, après avoir soigné une blessure à la cuisse gauche contractée début juin.

"Robben c'est un joueur grandissime qui a fait une superbe saison avec le Bayern Munich, a relevé le défenseur brésilien Juan. Mais il n'est pas seul aux Pays-Bas. C'est comme quand on affronte Drogba et Cristiano Ronaldo, on fait attention à tous les attaquants."