Puisque l‘Impact est entré dans un nouvel hiatus avant son prochain match une gracieuseté du calendrier particulier de la Ligue majeure – j‘ai pensé me pencher plus en détails sur les forces en présence en Premier League anglaise.

Nous aurons d'ailleurs le plaisir de vous présenter l'alléchant affrontement opposant Arsenal à Chelsea ce samedi à 7:30! Vos prédictions? Croyez-vous comme moi (!) que les Londoniens l‘emporteront?

Un duel à suivre pendant le derby londonien: Theo Walcott (rouge) vs Ashley Cole (bleu)



À tout seigneur tout honneur, commençons ce bref aperçu par ceux qui sont actuellement les meneurs au classement, Chelsea. Les champions d'Europe ont impressionné en ligue anglaise depuis le début de la saison. Forts d'acquisitions de luxe (Marin, Hazard, Oscar), les Blues n'ont toutefois pas encore eu affaire à une opposition de haut calibre. Et le souvenir de la défaite aux mains de l'Atletico Madrid en Super Coupe d'Europe, même si le match avait peu d'importance, est une source d‘inquiétude pour l‘équipe de Roberto Di Matteo.

Mon scepticisme envers Chelsea est exacerbé par l'abondance de joueurs créatifs qui se marcheront inévitablement sur les pieds en tentant de prendre le jeu à leur compte. Certes, Hazard et Oscar ont impressionné depuis le début de la campagne, mais comment cohabiteront-ils avec Jean Tueur? À quand la chicane entre les maestros?

Devant, Fernando Torres continue à pousser le ballon trop loin quand il est en échappée. Heureusement que Di Matteo peut toujours compter sur John Terry en défense. À moins que, quoi? 4 Matchs de suspension? Eh ben, j'espère que vous aimez les simagrées de Sideshow Bob. Bref, il faudra revenir sur le cas Chelsea une fois les premières épreuves franchies.

Arsenal

En ce qui concerne la nouvelle mouture des Gunners, j'admets que j'avais mes doutes à la suite des départs tardifs de Van Persie et d'Alex Song. D'autant plus que l'équipe d'Arsène Wenger n'a pas marqué lors de ses deux premiers matchs. Depuis, les choses se sont replacées. On a peut-être sous-estimé le potentiel d'Arsenal, une équipe qui déçoit ses partisans depuis le dernier titre en 2005.

Mais les bonnes nouvelles arrivent. Olivier Giroud vient de marquer un but en Capital One Cup et même s'il a raté un penalty plus tard dans le match, Wenger semble confiant que le Français ne finira pas comme Marouane Chamakh. Les rumeurs laissent également entendre que Jack Wilshere serait sur le point de reprendre du collier. Après 14 mois d‘absence, on peut se demander dans quel état on retrouvera le jeune milieu de 20 ans, mais son retour constitue néanmoins un source de réjouissance dans le nord de Londres.

Abou Diaby peut-il demeurer en santé toute la saison?



Autrement, Arsenal pourrait profiter de l'émergence de joueurs que l'on connaît déjà mais qui semblent en mesure de se hisser parmi l'élite de la Premier League. Je pense à Abou Diaby, le milieu récupérateur qui a toutes les qualités d'un Patrick Vieira, ou encore à Gervinho, un dribbleur étourdissant à qui l‘équilibre fait parfois défaut au moment de tirer.

Finalement, Arsenal est une équipe que l‘on ne peut pas négliger, c‘est-à-dire une formation capable de terminer… quatrième.

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Manchester United

Le cas de United me laisse perplexe. Second au classement en vertu de sa victoire à Liverpool la semaine dernière, les performances des Red Devils n‘ont pas l‘éclat d‘antan. Ce manque de charisme n‘empêche pas l‘équipe de Sir Alex de figurer parmi les favorites mais elle me semble manquer un peu de magie pour arriver à marquer l‘imaginaire. C‘est pas un peu décevant quand on joue dans le “Theater of Dreams”?

Bien sûr, il y a eu un nombre important de blessés. Si Rooney revient, Vidic, lui, sera l‘écart un bout de temps. Entre-temps, United trouve des façons d‘accumuler des points. Mais je continue de penser que le milieu de terrain mancunien n‘a pas la qualité des autres formations de l‘élite européenne. Ce qui ne les empêchera probablement pas d‘être dans la course au titre jusqu‘à la dernière journée.

Manchester City

Les champions en titre sont en proie au doute par les temps qui courent. Invaincus en ligue, ils se retrouvent toutefois en septième position avant les matchs du week-end. City est une équipe pleine de paradoxes. L'entraîneur Mancini préconise souvent des schémas tactiques conservateurs malgré tout le talent à sa disposition. Lorsque son équipe a les devants, ses substitutions visent habituellement à consolider la défense et le milieu plutôt qu‘à augmenter l‘avance. Cependant, les Citizens encaissent des buts à la pelle depuis la rentrée. De quoi se poser des questions.

_Madonne, what's happened?_



Les défaites en Ligue des Champions et en Capital One Cup ne sont pas catastrophiques, mais elles amplifient la tension dans un groupe qui a déjà connu son lot d'explosions l'an dernier. On peut penser que Tevez, Aguero, Dzeko et Balotelli permettront à City de retrouver le chemin de la victoire. Reste encore à voir si le club s‘étiolera entre ses aspirations européennes et la défense du titre domestique, ce qui augmenterait le risque que City ne termine la saison sans le moindre trophée.

Liverpool

J'aurais pu m'étendre davantage sur Tottenham ou Newcastle, qui ont des arguments sérieux pour ennuyer les favoris traditionnels, mais je ne peux m‘empêcher de consacrer les lignes qui restent aux Reds de Liverpool. Ça va mal à Anfield: deux points après cinq matchs.

Tel un gouvernement qui prend les rênes du pouvoir, l'entraîneur Brendan Rodgers est en droit de demander au public un peu de temps. Pour ceux qui voient le verre à moitié plein, l'équipe joue mieux que l'an dernier et les résultats devraient suivre. Mais les Reds auront bien du mal à rivaliser avec les clubs cités plus haut dans ce billet.

Qu'à cela ne tienne, le style de jeu que Rodgers cherche à mettre en place et l'utilisation qu'il fait des (très) jeunes joueurs est enthousiasmante. Pas de miracle en vue cette saison aux abords de la Mersey, à moins qu'Everton ne continue à surprendre. Ceci dit, on récoltera un jour à Anfield les semences qu‘on aura plantées cette année.