Reprise vidéo 2, FIFA 0
Soccer dimanche, 27 juin 2010. 19:10 mercredi, 11 déc. 2024. 17:52
Par Claudine Douville - Victoire de l'Allemagne 4 à 1 sur l'Angleterre. Alors que ce score devrait refléter un match à sens unique, ce n'est pas ce qui s'est passé sur le terrain.
C'est un match, enlevant bien sûr, qui soulève à nouveau beaucoup de questions. Dès le début, on constatait que les Allemands étaient plus dans le coup que leurs adversaires. Plus joueurs, plus percutants, ils étourdissaient les Anglais qui avaient peine à les suivre. Le but de Klose, sur un long relais de son gardien Neuer, ne surprend donc pas. Klose égale ici la marque de Pelé en réussissant 12 buts en Coupe du Monde. Les Allemands continuent leur attaque et leur domination et c'est ce qui mène au but de Podolski à la 32e minute.
Les Anglais s'accrochent et Upson, coupable d'avoir perdu son duel contre Klose sur le but de celui-ci, se reprend sur un coup de tête qui déjoue Neuer. Ce but semble secouer les Anglais et les sortir de leur torpeur. À tel point que trois minutes plus tard, Lampard décoche un tir de loin qui touche la barre transversale, le ballon frappe le sol près d'un mètre derrière la ligne de but et ressort! L'arbitre n'a rien vu. L'assistant, beaucoup trop loin, non plus. M. Larrionda laisse le jeu se poursuivre malgré les protestations justifiées des Anglais. L'événement n'est pas anodin. Marquer deux buts en trois minutes à un adversaire change complètement le momentum du jeu. En ne voyant pas ce but, l'arbitre tue le match en cours pour donner naissance à un autre. D'autant plus que l'incident s'est produit en fin de mi-temps et que l'Allemagne profitera de la pause pour se remettre de ses émotions alors que les Anglais ne pourront que cuver leur rage.
À la reprise, c'est un bizarre de sentiment qui nous habite. L'Allemagne mène mais par sympathie, on voudrait que l'Angleterre marque pour effacer l'injustice. Cependant, la fatalité et la mi-temps ont brisé les reins des Anglais. Ils auraient eu besoin d'un but tôt à la reprise, mais au bout de 20 minutes, c'est plutôt Müller qui marque et qui en enfilera un deuxième trois minutes plus tard. On peut lire la résignation dans les yeux des représentants de l'Angleterre. Remonter trois buts à l'Allemagne avec vingt minutes à faire devient impossible, d'autant plus que les Allemands se méfient maintenant. Les deux équipes se quittent sur un score de 4 à 1 et les Allemands célèbrent leur victoire avec modestie, devant un adversaire mis au tapis prématurément.
Si on pensait que les choses allaient se calmer avec l'autre match on se trompait. Comme dans un mauvais film, la situation s'est reproduite. Le Mexique et l'Argentine s'affrontent dans un huitième de finale revanche de 2006 où les Argentins avaient éliminé le « Tricolor » en prolongation. Le Mexique entame bien le match. Pressant l'adversaire sans complexe, il vient tout près de s'inscrire le premier au score avec un tir solide de Salcido qui s'écrase sur la barre transversale, puis un tir de Guardado qui avait battu le gardien mais qui manque le cadre de peu.
Le Mexique continue de contrer l'adversaire, Messi tente quelques frappes, lui qui est toujours sans but depuis le début du Mondial, mais l'Argentine n'arrive pas à dominer. Et c'est là que la chose se commet Messi lance sur Tevez en profondeur, Perez fait l'arrêt, mais Messi récupère et remet à Tevez qui marque alors qu'il est hors-jeu par un bon mètre. Les Mexicains protestent, les Argentins s'en mêlent, l'arbitre, l'Italien M. Rosetti, va discuter avec son assistant, mais rien n'y fait. Le but est alloué. Encore une fois ici, la reprise vidéo aurait tranché dans le débat. La suite du match nous montrera que l'Argentine était plus forte que le Mexique et devait logiquement l'emporter. Mais encore une fois, l'incident s'étant produit en début de match, qui sait l'effet qu'il aurait pu avoir sur la suite de la rencontre. Est-ce que le Mexique aurait repris l'attaque de plus belle? Comment aurait réagi l'Argentine à l'annulation de son but? Ce sont des questions à laquelle nous n'aurons jamais de réponse puisque, à l'instar de la rencontre Allemagne-Angleterre, un autre match est né à ce moment-là.
Secoués par la tournure des événements, les Mexicains ont quelques moments d'égarement, et si l'arbitre Rosetti a fait cadeau du premier but à l'Argentine, c'est Osorio qui lui offre le second avec une grosse bévue dont Higuain s'empressera de profiter. Lorsque les deux équipes reviennent après la pause, le cœur des mexicains n'y est plus, d'autant plus que Tevez marque son deuxième du jour, un vrai de vrai celui-là, sur un coup de canon qui aurait bien pu transpercer le filet. Javier Hernandez apportera un peu de baume sur les blessures du Mexique en marquant un beau but à la 71e. Un but qui aura donné l'occasion aux partisans de saluer une équipe qui s'est battue vaillamment mais qui a finalement été battue par plus forte qu'elle. Une équipe qui a connu un parcours difficile avant d'accéder à la Coupe du Monde, et qui aura, somme toute, fait honneur à son uniforme.
La FIFA ne pourra pas fermer les yeux devant le double incident aujourd'hui. La question de la reprise vidéo va immanquablement refaire surface, mais rien n'est moins sûr que les bonzes actuels qui la régissent la FIFA et surtout l'IFAB (l'International Football Association Board) organisme qui régit les lois du jeu, voudront bouger. Il en avait été question après la main de Thierry Henry qualifiant injustement la France devant l'Irlande et on avait accepté de mettre le sujet à l'ordre du jour de son assemblée générale. Sans résultat on peut le voir.
Michel Platini a son cheval de bataille : l'arbitrage à cinq. Deux arbitres supplémentaires derrière les buts. Il y croit tellement que ce fut adopté par l'UEFA et sera mis en pratique lors de la prochaine Ligue des Champions. Est-ce là la solution? Le soccer ne devrait-il pas se mettre au diapason de tous les sports majeurs de la planète et accepter, dans des cas bien précis, l'assistance vidéo? Immanquablement on va arriver là un jour. Quand la vision rétrograde d'aujourd'hui aura laissé place à une nouvelle génération née à l'heure de l'électronique et de la vidéo. Mais d'ici là, combien d'équipes seront injustement privées de buts, de qualification, voire d'un titre majeur à cause d'une mauvaise décision. « On veut un sport humain », dit Sepp Blatter, président de la FIFA. Nous aussi. Mais ça devient gênant quand des millions de téléspectateurs peuvent voir chez eux la reprise d'un but douteux, ou les spectateurs dans un stade à qui les écrans géants crient l'évidence, quand l'arbitre sur le terrain n'y a pas droit. Même si on est en Afrique, la Fifa ne pourra pas toujours imiter l'autruche et mettre sa tête dans le sable. Le monde moderne va la rattraper un jour ou l'autre.
Demain, deux autres huitième de finales dont on espère des buts clairs et sans équivoque. les Pays-Bas contre la Slovaquie d'abord, le Brésil contre le Chili ensuite. dans les deux cas ça pourrait ressembler à David contre Goliath. Mais attention. Les Slovaques sont de terribles bagarreurs et le Chili présente une équipe jeune et sans complexe. Ni pour l'un ni pour l'autre ce sera une tâche facile, mais ça devrait nous donner du football excitant. En croisant les doigts pour que tout se passe bien.
C'est un match, enlevant bien sûr, qui soulève à nouveau beaucoup de questions. Dès le début, on constatait que les Allemands étaient plus dans le coup que leurs adversaires. Plus joueurs, plus percutants, ils étourdissaient les Anglais qui avaient peine à les suivre. Le but de Klose, sur un long relais de son gardien Neuer, ne surprend donc pas. Klose égale ici la marque de Pelé en réussissant 12 buts en Coupe du Monde. Les Allemands continuent leur attaque et leur domination et c'est ce qui mène au but de Podolski à la 32e minute.
Les Anglais s'accrochent et Upson, coupable d'avoir perdu son duel contre Klose sur le but de celui-ci, se reprend sur un coup de tête qui déjoue Neuer. Ce but semble secouer les Anglais et les sortir de leur torpeur. À tel point que trois minutes plus tard, Lampard décoche un tir de loin qui touche la barre transversale, le ballon frappe le sol près d'un mètre derrière la ligne de but et ressort! L'arbitre n'a rien vu. L'assistant, beaucoup trop loin, non plus. M. Larrionda laisse le jeu se poursuivre malgré les protestations justifiées des Anglais. L'événement n'est pas anodin. Marquer deux buts en trois minutes à un adversaire change complètement le momentum du jeu. En ne voyant pas ce but, l'arbitre tue le match en cours pour donner naissance à un autre. D'autant plus que l'incident s'est produit en fin de mi-temps et que l'Allemagne profitera de la pause pour se remettre de ses émotions alors que les Anglais ne pourront que cuver leur rage.
À la reprise, c'est un bizarre de sentiment qui nous habite. L'Allemagne mène mais par sympathie, on voudrait que l'Angleterre marque pour effacer l'injustice. Cependant, la fatalité et la mi-temps ont brisé les reins des Anglais. Ils auraient eu besoin d'un but tôt à la reprise, mais au bout de 20 minutes, c'est plutôt Müller qui marque et qui en enfilera un deuxième trois minutes plus tard. On peut lire la résignation dans les yeux des représentants de l'Angleterre. Remonter trois buts à l'Allemagne avec vingt minutes à faire devient impossible, d'autant plus que les Allemands se méfient maintenant. Les deux équipes se quittent sur un score de 4 à 1 et les Allemands célèbrent leur victoire avec modestie, devant un adversaire mis au tapis prématurément.
Si on pensait que les choses allaient se calmer avec l'autre match on se trompait. Comme dans un mauvais film, la situation s'est reproduite. Le Mexique et l'Argentine s'affrontent dans un huitième de finale revanche de 2006 où les Argentins avaient éliminé le « Tricolor » en prolongation. Le Mexique entame bien le match. Pressant l'adversaire sans complexe, il vient tout près de s'inscrire le premier au score avec un tir solide de Salcido qui s'écrase sur la barre transversale, puis un tir de Guardado qui avait battu le gardien mais qui manque le cadre de peu.
Le Mexique continue de contrer l'adversaire, Messi tente quelques frappes, lui qui est toujours sans but depuis le début du Mondial, mais l'Argentine n'arrive pas à dominer. Et c'est là que la chose se commet Messi lance sur Tevez en profondeur, Perez fait l'arrêt, mais Messi récupère et remet à Tevez qui marque alors qu'il est hors-jeu par un bon mètre. Les Mexicains protestent, les Argentins s'en mêlent, l'arbitre, l'Italien M. Rosetti, va discuter avec son assistant, mais rien n'y fait. Le but est alloué. Encore une fois ici, la reprise vidéo aurait tranché dans le débat. La suite du match nous montrera que l'Argentine était plus forte que le Mexique et devait logiquement l'emporter. Mais encore une fois, l'incident s'étant produit en début de match, qui sait l'effet qu'il aurait pu avoir sur la suite de la rencontre. Est-ce que le Mexique aurait repris l'attaque de plus belle? Comment aurait réagi l'Argentine à l'annulation de son but? Ce sont des questions à laquelle nous n'aurons jamais de réponse puisque, à l'instar de la rencontre Allemagne-Angleterre, un autre match est né à ce moment-là.
Secoués par la tournure des événements, les Mexicains ont quelques moments d'égarement, et si l'arbitre Rosetti a fait cadeau du premier but à l'Argentine, c'est Osorio qui lui offre le second avec une grosse bévue dont Higuain s'empressera de profiter. Lorsque les deux équipes reviennent après la pause, le cœur des mexicains n'y est plus, d'autant plus que Tevez marque son deuxième du jour, un vrai de vrai celui-là, sur un coup de canon qui aurait bien pu transpercer le filet. Javier Hernandez apportera un peu de baume sur les blessures du Mexique en marquant un beau but à la 71e. Un but qui aura donné l'occasion aux partisans de saluer une équipe qui s'est battue vaillamment mais qui a finalement été battue par plus forte qu'elle. Une équipe qui a connu un parcours difficile avant d'accéder à la Coupe du Monde, et qui aura, somme toute, fait honneur à son uniforme.
La FIFA ne pourra pas fermer les yeux devant le double incident aujourd'hui. La question de la reprise vidéo va immanquablement refaire surface, mais rien n'est moins sûr que les bonzes actuels qui la régissent la FIFA et surtout l'IFAB (l'International Football Association Board) organisme qui régit les lois du jeu, voudront bouger. Il en avait été question après la main de Thierry Henry qualifiant injustement la France devant l'Irlande et on avait accepté de mettre le sujet à l'ordre du jour de son assemblée générale. Sans résultat on peut le voir.
Michel Platini a son cheval de bataille : l'arbitrage à cinq. Deux arbitres supplémentaires derrière les buts. Il y croit tellement que ce fut adopté par l'UEFA et sera mis en pratique lors de la prochaine Ligue des Champions. Est-ce là la solution? Le soccer ne devrait-il pas se mettre au diapason de tous les sports majeurs de la planète et accepter, dans des cas bien précis, l'assistance vidéo? Immanquablement on va arriver là un jour. Quand la vision rétrograde d'aujourd'hui aura laissé place à une nouvelle génération née à l'heure de l'électronique et de la vidéo. Mais d'ici là, combien d'équipes seront injustement privées de buts, de qualification, voire d'un titre majeur à cause d'une mauvaise décision. « On veut un sport humain », dit Sepp Blatter, président de la FIFA. Nous aussi. Mais ça devient gênant quand des millions de téléspectateurs peuvent voir chez eux la reprise d'un but douteux, ou les spectateurs dans un stade à qui les écrans géants crient l'évidence, quand l'arbitre sur le terrain n'y a pas droit. Même si on est en Afrique, la Fifa ne pourra pas toujours imiter l'autruche et mettre sa tête dans le sable. Le monde moderne va la rattraper un jour ou l'autre.
Demain, deux autres huitième de finales dont on espère des buts clairs et sans équivoque. les Pays-Bas contre la Slovaquie d'abord, le Brésil contre le Chili ensuite. dans les deux cas ça pourrait ressembler à David contre Goliath. Mais attention. Les Slovaques sont de terribles bagarreurs et le Chili présente une équipe jeune et sans complexe. Ni pour l'un ni pour l'autre ce sera une tâche facile, mais ça devrait nous donner du football excitant. En croisant les doigts pour que tout se passe bien.