LISBONNE (AFP) - Favoris de l'Euro-2004 de soccer, la République tchèque et le Portugal se sont montrés à la hauteur de leurs ambitions lors de quarts de finale également marqués par l'élimination du champion d'Europe en titre, la France, battu par l'inattendue Grèce, et l'âpre succès des Pays-Bas.

En demi-finales, les Portugais, hôtes de la compétition, affronteront les Néerlandais, mercredi à Lisbonne (stade Alvalade), tandis que le lendemain Tchèques et Grecs en découdront à Porto (stade du Dragon).

Incontestablement, ce sont les Tchèques qui, comme au premier tour - où ils furent les seuls à remporter leurs trois matches -, ont fait la plus forte impression, étouffant le pourtant valeureux Danemark (3-0), dimanche à Porto.

En plus de compter des individualités capables de faire la différence à tout moment (Nedved, Baros, Koller, Poborsky, Rosicky) et de dégager une impressionnante force collective, les hommes de Karel Brueckner font étalage d'une fraîcheur physique qui leur permet d'accélerer au moment même où leur adversaire commence à baisser légèrement de pied.


Talon d'Achille

Contre les Danois, les Tchèques furent ainsi contenus en première période comme ils l'avaient été lors de leurs précédentes rencontres. Mais, sans rien changer à leurs habitudes, ils mirent un coup d'accélérateur fatal aux Nordiques en deuxième période, inscrivant trois buts dont deux grâce à l'attaquant Milan Baros, devenu meilleur buteur du tournoi (5 buts).

"La première période n'est pas la plus importante", expliquait Brueckner en souriant après la rencontre, d'autant plus heureux que pour la première fois sa défense - talon d'Achille d'un équipe irrésistiblement portée vers l'avant - n'a pas encaissé de but.

Devenus les favoris N.1 de l'Euro, Nedved et consorts devront se frotter mercredi à la Grèce, surprenante demi-finaliste. Avec discipline et rigueur à défaut de génie, les modestes grecs, déjà tombeurs du Portugal en match d'ouverture (2-1), ont réalisé un nouvel exploit en éliminant la France (1-0), championne d'Europe en titre, vendredi à Lisbonne.

Mais ce n'est pas faire injure à la Grèce que de dire qu'elle aura la tâche extrêmement compliquée face à la République tchèque, tant sa qualification tient davantage à la passivité et l'incroyable médiocrité des Français qu'à ses propres qualités.

Dans l'autre demi-finale, c'est la sélection du Portugal qui aura la faveurs des pronostics. Non seulement parce qu'elle peut compter sur le soutien fervent de millions de Portugais, mais bien plus encore parce que Luiz Felipe Scolari, imperméable aux critiques, semble avoir enfin trouvé la bonne formule.

Les choix de Scolari

Les choix du sélectionneur brésilien ont en effet été déterminants dans le parcours de la Seleçcao, qui a éliminé l'Angleterre aux tirs au but au terme d'une rencontre haletante (1-1 à la fin du temps réglementaire, 2-2 a.p.), jeudi à Lisbonne.

Comme lors des matches du premier tour, le "coaching" de Scolari fut opportun, le salut venant des remplaçants (Helder Postiga, Simao et Rui Costa) face à une équipe anglaise qui, même dominée, mena au score pendant près de 80 minutes.

Seul le "galactique" Luis Figo n'aura pas apprécié les changements de Scolari puisqu'il en fut "victime", remplacé par Helder Postiga... qui arracha l'égalisation quelques minutes plus tard.

Mercredi, il faudra encore de l'inspiration à Scolari face aux Pays-Bas, une équipe qui, après une mise en route pénible (nul face à l'Allemagne 1-1, puis défaite face à la République tchèque 2-3), a retrouvé quelques couleurs et, plus encore, de la confiance.

En battant la Suède (5 t.a.b à 4, 0-0 a.p.) samedi à Faro (sud), les Néerlandais ont mis fin à la "malédiction" des tirs au but qui les frappait depuis plus de dix ans. Après quatre éliminations en phase finale lors de la séance des penalties (Euro-92, Euro-96, Mondial-98 et Euro-2000), ils n'ont cette fois-ci pas flanché face à de séduisants scandinaves qui les auront tenus en échec 120 minutes durant.

Requinqués par ce succès, les Bataves vendront cher leur peau face au Portugal, et compteront sur le jeune Arjen Robben, 20 ans, qui, au même titre que le Tchèque Baros, 22 ans, et le Portugais Cristiano Ronaldo, 19 ans, est d'ores et déjà une des grandes révélations de ce tournoi avant même la finale, le 4 juillet.