Rimet, fondateur de la Coupe du monde
Soccer lundi, 7 juin 2010. 12:34 samedi, 14 déc. 2024. 14:46
PARIS - La Coupe du monde de soccer, dont la XIXe édition commence vendredi en Afrique du Sud, s'est longtemps appelée Coupe Jules Rimet, du nom de son fondateur, français, militant chrétien, qui voulait faire de cette manifestation une oeuvre de "fraternité universelle".
Jules Rimet, né le 24 octobre 1873, dans un milieu modeste de Haute-Saône (est), mort le 15 octobre 1956, est presque inconnu en France, mais sa légende perdure en Amérique du Sud, en Uruguay - pays que la France affrontera précisément vendredi -, où il organisa la première Coupe en 1930. Mais aussi au Brésil qui, en gagnant pour la troisième fois la Coupe Jules Rimet, en 1970, l'a "définitivement" gardée.
Il s'installe, à l'adolescence, dans un quartier de Paris, alors populaire, de la rive gauche parisienne. Il découvre le soccer en jouant sur l'esplanade des Invalides et en animant un patronage paroissial.
Il veut "réconcilier, dans un esprit profondément chrétien, les différentes classes sociales, et soulager les infortunes morales et physiques des plus pauvres", explique son biographe, Jean-Yves Guillain. Le soccer devait participer à ses yeux "à la paix et la fraternité universelles", ajoute-t-il.
Rimet fonde en 1898 un journal chrétien, républicain et démocratique, "La Revue", qui fusionne en janvier 1899 avec "Le Sillon" de Marc Sangnier, président du mouvement de ce nom, qui entraîna les chrétiens dans la République. Rimet fut toute sa vie une figure de ce courant de pensée.
Il n'y a en France que trente équipes, composées surtout d'Anglais expatriés, et seulement neuf, parisiennes, concourent dans le championnat de "football association".
Président de la Fifa en 1921
Jules Rimet avait adhéré, en 1898, à l'Union des sociétés françaises des sports athlétiques (USFSA), qui, avec six autres associations européennes, signe en 1904 à Paris l'acte de fondation de la Fédération internationale de football association (Fifa). Il crée en 1910 la Ligue de football association (LFA), ancêtre de la Fédération française de football (FFF), dont il sera élu président en 1919. En 1921, il est président de la Fifa, avec une idée fixe: organiser une Coupe du monde. Il y a bien les jeux Olympiques, avec, depuis 1908 à Londres, le soccer, et surtout ceux de Paris, en 1924, gagnés par l'Uruguay. Mais Rimet veut une compétition non réservée aux amateurs.
L'affaire se conclut en deux temps: en 1925, Rimet convainc le gouvernement uruguayen d'accueillir un "Championnat du monde", et en 1928 la Fifa décide officiellement d'organiser "tous les quatre ans une compétition dénommée Coupe du monde".
Le 21 juin 1930, Jules Rimet part pour Montevideo avec la Coupe: une statuette en or massif, oeuvre du sculpteur français Abel Lafleur. C'est l'Uruguay qui triomphe au final, 4-2 face à l'Argentine.
Jules Rimet, acclamé, est heureux. Il le sera plus encore quand la France accueillera la Coupe, en 1938. Sans doute, en imposant le professionnalisme pour soulager financièrement des joueurs souvent pauvres, n'envisageait-il pas le poids financier de l'argent dans le soccer du XXIe siècle.
Jules Rimet, né le 24 octobre 1873, dans un milieu modeste de Haute-Saône (est), mort le 15 octobre 1956, est presque inconnu en France, mais sa légende perdure en Amérique du Sud, en Uruguay - pays que la France affrontera précisément vendredi -, où il organisa la première Coupe en 1930. Mais aussi au Brésil qui, en gagnant pour la troisième fois la Coupe Jules Rimet, en 1970, l'a "définitivement" gardée.
Il s'installe, à l'adolescence, dans un quartier de Paris, alors populaire, de la rive gauche parisienne. Il découvre le soccer en jouant sur l'esplanade des Invalides et en animant un patronage paroissial.
Il veut "réconcilier, dans un esprit profondément chrétien, les différentes classes sociales, et soulager les infortunes morales et physiques des plus pauvres", explique son biographe, Jean-Yves Guillain. Le soccer devait participer à ses yeux "à la paix et la fraternité universelles", ajoute-t-il.
Rimet fonde en 1898 un journal chrétien, républicain et démocratique, "La Revue", qui fusionne en janvier 1899 avec "Le Sillon" de Marc Sangnier, président du mouvement de ce nom, qui entraîna les chrétiens dans la République. Rimet fut toute sa vie une figure de ce courant de pensée.
Il n'y a en France que trente équipes, composées surtout d'Anglais expatriés, et seulement neuf, parisiennes, concourent dans le championnat de "football association".
Président de la Fifa en 1921
Jules Rimet avait adhéré, en 1898, à l'Union des sociétés françaises des sports athlétiques (USFSA), qui, avec six autres associations européennes, signe en 1904 à Paris l'acte de fondation de la Fédération internationale de football association (Fifa). Il crée en 1910 la Ligue de football association (LFA), ancêtre de la Fédération française de football (FFF), dont il sera élu président en 1919. En 1921, il est président de la Fifa, avec une idée fixe: organiser une Coupe du monde. Il y a bien les jeux Olympiques, avec, depuis 1908 à Londres, le soccer, et surtout ceux de Paris, en 1924, gagnés par l'Uruguay. Mais Rimet veut une compétition non réservée aux amateurs.
L'affaire se conclut en deux temps: en 1925, Rimet convainc le gouvernement uruguayen d'accueillir un "Championnat du monde", et en 1928 la Fifa décide officiellement d'organiser "tous les quatre ans une compétition dénommée Coupe du monde".
Le 21 juin 1930, Jules Rimet part pour Montevideo avec la Coupe: une statuette en or massif, oeuvre du sculpteur français Abel Lafleur. C'est l'Uruguay qui triomphe au final, 4-2 face à l'Argentine.
Jules Rimet, acclamé, est heureux. Il le sera plus encore quand la France accueillera la Coupe, en 1938. Sans doute, en imposant le professionnalisme pour soulager financièrement des joueurs souvent pauvres, n'envisageait-il pas le poids financier de l'argent dans le soccer du XXIe siècle.