PARIS (AFP) - Le président du Paris SG, Francis Graille, faisait toujours preuve jeudi de la même intransigeance dans sa conduite des négociations pour la vente de sa vedette brésilienne Ronaldinho, convoitée par Manchester United et le FC Barcelone, les deux derniers candidats en lice pour l'acquisition du champion du monde.

"Les négociations se poursuivent. Je défends les intérêts du PSG (...), je n'entends rien lâcher", a réaffirmé Francis Graille à l'AFP, jeudi dans l'après-midi, avant une nouvelle interminable soirée.

La balance a longtemps penché en faveur de Manchester. Il y a plusieurs mois, l'adjoint de Sir Alex Ferguson, le Portugais Carlos Queiroz, aujourd'hui entraîneur du Real Madrid, avait en effet été le premier à attirer l'attention des dirigeants anglais sur la perle rare du PSG.

"Mais contrairement aux règles de la FIFA (Fédération internationale de football), Manchester n'a pas joué le jeu et a mené les négociations directement avec le joueur. Même s'il a obtenu l'accord du joueur, il n'a pas encore celui de son club, dont j'entends bien défendre les intérêts", a précisé Francis Graille, qui ne ferme pas pour autant la porte aux dirigeants mancuniens.

"Les négociations se poursuivent. Si Manchester me confirme par écrit les propositions qui avaient été faites verbalement, nous devrions arriver à un accord. Mais ces derniers jours, les offres écrites de Manchester ont toujours été inférieures aux propositions orales", a ajouté le président parisien, qui n'entend pas renoncer aux trois millions d'euros qui font l'objet de la divergence.

Situation bloquée

L'offre orale de Manchester est légèrement supérieure à celle de Barcelone, les deux se situant dans une fourchette autour de 30 millions d'euros. De plus, elle prévoit des règlements à échéances plus courtes que l'offre du Barça, notamment en ce qui concerne la première traite. Mais Francis Graille n'a guère apprécié de recevoir de Manchester des propositions différentes par écrit.

Devant cet état de fait, il a appelé mercredi le président de Barcelone, Joan Laporta, pour lui donner son accord pour le transfert de Ronaldinho, sous réserve de l'accord de ce dernier.

Cependant, M. Laporta, lui-même désagréablement surpris du rôle joué par Roberto Assis, frère et agent du joueur, refuse désormais de passer par cet intermédiaire pour obtenir l'accord de Ronaldinho.

Or, Ronaldinho ne veut pas répondre au président du Barça sans que celui-ci passe par son frère, et par conséquent, la situation est provisoirement bloquée.

Cette "maladresse" risque finalement de faire les affaires de Manchester, dont le négociateur et directeur exécutif, Peter Kenyon, a sans doute eu le tort de sous-estimer la détermination des dirigeants du PSG.

Cette affaire cornélienne devrait logiquement connaître un dénouement assez rapide. Mais il est vrai que la logique n'a guère été respectée depuis le début de ces négociations, dont le Real Madrid a été écarté en début de semaine.

En effet, le club madrilène, qui proposait dans un premier temps de recruter le joueur l'an prochain, pour la saison 2004-05, n'a pu offrir au club parisien une garantie ferme sur cet engagement différé.