NUREMBERG (AFP) - S'il n'a pas lui-même fait la différence, Wayne Rooney, attendu par l'Angleterre depuis des semaines, a donné la foi à ses coéquipiers, qui ont fini par faire céder (2-0) la courageuse équipe de Trinité-et-Tobago en match du groupe B du Mondial de soccer, jeudi à Nuremberg.

Alors que l'Angleterre s'enlisait dans un jeu stéréotypé et improductif, le sélectionneur Sven-Goran Eriksson a répondu aux injonctions du public en faisant entrer Rooney à la 58e minute en remplacement d'un Michael Owen transparent.

Le score était encore de 0 à 0 quand l'attaquant de Manchester United, qui avait presque semblé destiné à manquer le Mondial quand il fut victime d'une fracture du 5e métatarse du pied droit face à Chelsea le 29 avril, a fait son apparition.

Sans avoir joué une minute en plus de sept semaines, Rooney ne pouvait faire de miracles. Mais sa vitesse d'exécution a donné de nouvelles solutions à une équipe empêtrée dans l'excellente défense trinidadienne. Et son moral de battant, son énergie à se jeter sur chaque ballon a montré l'exemple à suivre.

Tonus

Jugé apte seulement quelques heures avant le match, Rooney a donné du tonus à son équipe dès sa première prise de balle, puis en décalant parfaitement Ashley Cole pour une action sans suite (64) ou encore en orchestrant un mouvement qui a abouti à un tir infructueux de Frank Lampard (77).

"Je suis très heureux qu'il soit prêt physiquement, bien sûr pas à 100%, a déclaré Eriksson. Ce n'est pas possible, il n'a pas joué depuis longtemps, mais cette demi-heure qu'il a eue va l'aider."

"Je n'ai pas été surpris de voir Wayne (Rooney) entrer, a ajouté David Beckham. Il est prêt maintenant et il a besoin de jouer."

Rooney, pour lequel l'Angleterre a des yeux de Chimène, n'a jamais pu se faire vraiment dangereux. Pour briser une défense jusque-là impériale, les Anglais ont finalement eu recours à ce qui avait toujours échoué dans ce match: un long centre de David Beckham pour la tête de Peter Crouch (83).

Le but de Steven Gerrard, d'une magnifique frappe (90+1), est devenu ensuite plus anecdotique. Mais en activant ainsi le retour anticipé de Rooney, Eriksson semble avoir gagné son pari. Le Mancunien a bénéficié de quelques minutes de jeu qui s'avéreront peut-être précieuses par la suite.