PARIS - Le Brésil ne sait pas si ses rues seront agitées de mouvements sociaux, mais au moins la Seleçao sait ce qui l'attend sur le terrain : 200 millions de Brésiliens exigent un sans-faute dans le Groupe A, aux côtés du Mexique, du Cameroun et de la Croatie.

Le jour fatidique approche. Le 12 juin, le Brésil donnera le coup d'envoi à « SA » Coupe du monde contre la Croatie, dans un stade de Sao Paulo devenu le symbole des retards du pays dans la préparation.

Ce jour-là, en entrant sur la pelouse, les joueurs de la Seleçao devront être forts à tout point de vue. Malheur à ceux qui auront déjà joué trop souvent ce match dans leur tête. Neymar, l'attaquant qui peine à crever l'écran au Barça, et le capitaine Thiago Silva, qui avait déjà la tête au Mondial ces dernières semaines au Paris SG, devront trouver les mots dans le vestiaire et les gestes sûrs sur le terrain.

Au pays du soccer roi, toute contre-performance dans la quête d'une sixième étoile de champion du monde débouchera sur un cataclysme.

La Fédération brésilienne (CBF) avait tellement peur de décevoir avec le précédent sélectionneur Mano Menezes qu'elle a rappelé son entraîneur talisman, Luis Felipe Scolari, le technicien du dernier sacre mondial en 2002.

Le tirage au sort du 6 décembre dernier a livré aux joueurs auriverde un groupe à leur portée.

Felipao se méfie du Mexique

« L'ordre des matchs est bon, car nous affrontons d'abord une sélection européenne (la Croatie), ensuite nous aurons un clasico avec le Mexique, puis le Cameroun », avait commenté Felipao (le grand Felipe).

Le sélectionneur brésilien se méfie beaucoup du Mexique, qui affrontera la Seleçao le 17 juin à Fortaleza : « C'est une équipe très dangereuse. Au cours des 20 dernières années, nous avons toujours disputé des matchs qui ressemblaient à des clasicos et ils nous ont toujours créé beaucoup de difficultés. C'est pourquoi je les considère comme une pierre sur notre chemin ».

Le Mexique, emmené par son attaquant vedette Javier « Chicharito » Hernandez, joueur de Manchester United, fait en effet figure sur papier de deuxième du groupe derrière un Brésil ultra-favori chez lui s'il surmonte la pression.

La Croatie peine en effet à faire briller son équipe organisée autour de son prodige Luka Modric, le meneur de jeu du Real Madrid à la ressemblance physique troublante avec Johan Cruyff.

Les parieurs sont peu nombreux à voir le Cameroun sortir de la poule. À moins que le ressort de l'orgueil de leur vedette, Samuel Eto'o, ne se transforme en un moteur surpuissant.

Le joueur de Chelsea avait peu apprécié qu'une caméra française enregistre son entraîneur José Mourinho le traiter de « vieux ».

« Ce n'est pas parce qu'un guignol m'a traité de vieux que vous allez croire à cela », a récemment lâché le joueur dans la presse ivoirienne.

Quelle que soit sa position, qu'il finisse 1er ou 2e de son groupe, le Brésil aura de grandes chances de rencontrer en 8e de finale soit l'Espagne soit les Pays-Bas, les deux ogres du groupe B, où le Chili et l'Australie ne devraient faire que de la figuration.

Il faudra donc jouer la Roja, tenante du titre, ou les Oranje, vice-champions. De quoi en voir de toutes les couleurs.