LISBONNE (AP) - L'UEFA s'est félicitée jeudi de l'émergence du Portugal, de la République tchèque et de la Grèce à la tête du soccer continental, mais a exprimé son inquiétude concernant la disparition prématurée des grandes stars du jeu comme Zinédine Zidane, David Beckham ou Raul Gonzalez.

William Gaillard, le responsable de la communication à l'Union européenne de soccer (UEFA) a souligné que le sacre du FC Porto en Ligue des champions, alors qu'étaient plutôt attendues des formations comme le Real Madrid ou le Milan AC, est à rapprocher de la performance du Portugal, devenu finaliste de cet Euro 2004.

"Cela ressemble à ce qui s'est produit en Ligue des champions", a-t-il dit jeudi.

"Pour nous, c'est formidable, on enregistre l'avènement d'équipes sur lesquelles personne ne misait. Elles sont présentes aux derniers échelons, c'est bon pour le soccer. Cela montre que ce sport n'est pas prévisible, que l'argent ne peut tout acheter. Je pense que les supporters à travers l'Europe sont très satisfaits, ce qui explique les bonnes audiences que nous avons partout".

Saison trop exigeante

"Mais nous devons aussi nous poser la question: 'Pourquoi quelques uns des meilleurs joueurs ne sont plus présents pour ces matches décisifs?"' Zidane après avoir montré un mental énorme contre l'Angleterre, la Croatie et la Suisse, a disparu face à la Grèce lors du quart de finale perdu par la France. David Beckham a manqué deux pénalties décisifs et peu influé sur le jeu de l'Angleterre, alors que Raul a été invisible avec l'Espagne. L'Italie n'a guère été plus aidée par Alessandro Del Piero et Christian Vieri.

Selon Gaillard, ces joueurs seraient "carbonisés" par une saison longue de plus de 70 matches, avec au programme deux rencontres par semaine soit pour leur club soit pour leur pays.

"Les joueurs sont impliqués dans beaucoup plus de matches qu'ils ne l'étaient il y a 15 ou 20 ans", a-t-il dit.

Il avance que les Portugais, les Grecs et les Tchèques - à l'exception de ceux évoluant en Italie, en Espagne et en Angleterre comme Luis Figo, Pavel Nedved et Milan Baros - jouent beaucoup moins de rencontres.

"Donc nous avons des joueurs plus frais, plus reposés", dit-il. "Peut être devons-nous discuter avec nos partenaires en clubs et dans les ligues afin d'essayer de comprendre si nous n'avons pas atteint la limite en termes de fatigue. Combien de matches peut disputer un joueur dans une saison sans ressentir les effets physiques de la lassitude?"

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