HAMBOURG (AFP) - Andrei Shevchenko, buteur et capitaine de l'Ukraine, s'apprête a croiser le fer avec une défense qu'il connaît bien: celle de l'Italie, vendredi en quarts de finale du Mondial-2006 de soccer à Hambourg.

"Sheva", qui a signé à Chelsea juste avant le Mondial, a régalé l'AC Milan et terrorisé les défenses d'Italie pendant sept saisons. "L'arme fatale", comme l'ont surnommé ses supporteurs, a marqué 127 buts en 208 matches de championnat.

"L'équipe d'Italie est pleine de joueurs de talent, certains d'entre eux sont d'anciens coéquipiers", rappelle Shevchenko, pensant à Alessandro Nesta (forfait sur blessure pour ce match) et aux milieux à vocation défensive Andrea Pirlo et Gennaro Gattuso.

"J'ai passé sept merveilleuses années en Italie et je dois beaucoup à ce pays, mais maintenant je dois jouer contre eux dans le match le plus important de l'histoire de l'Ukraine", ajoute l'attaquant de 29 ans.

"Les Italiens sont favoris, mais l'important pour nous est de jouer en équipe solidaire et avec assez de coeur pour compenser ce qui pourrait techniquement nous manquer", par rapport aux Italiens.

Sheva l'Italien

L'Ukraine, qui dispute sa première Coupe du monde, a très mal commencé le tournoi (défaite 4-0 contre l'Espagne) avant de se reprendre et de se qualifier pour les quarts au terme d'un très triste 0-0 (3-0 aux tirs au but) contre la Suisse.

Shevchenko, Ballon d'or en 2004, met sur le compte de la nervosité ce démarrage raté. "Malheureusement, a-t-il expliqué, nous étions hésitants cet après-midi-là (contre l'Espagne) parce qu'il s'agissait de nos débuts en Coupe du monde".

Le quart de finale du Mondial ne sera que le deuxième match de Sheva contre les Italiens. Encore mal remis d'une blessure à un genou, il n'a pas disputé le match de préparation au Mondial à Lausanne (Suisse) conclu sur un 0-0, le 2 juin.

Il était en revanche de l'Ukraine-Italie comptant pour les qualifications à l'Euro-96, perdu 2 à 0 à Kiev, mais n'avait pas joué le retour (3-1 pour la Squadra Azzurra).

A cette époque, il n'était pas encore Sheva l'Italien. Désormais, les défenseurs de Serie A le connaissent aussi bien que lui les connaît, mais il ne croisera ni la route de Nesta - qui a conseillé à ses coéquipiers de ne "pas lâcher Shevchenko" - ni celle de Marco Materazzi, suspendu. C'est le Parlemitain Andrea Barzagli qui devrait former avec Fabio Cannavaro la charnière centrale de la Squadra Azzurra.