BANGKOK - L'avocat de l'ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, éjecté du pouvoir en septembre dernier, a répondu jeudi aux critiques de deux ONG qui s'indignent du fait que l'ancien politicien puisse posséder le club de 1re division anglaise Manchester City.

Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont chacune de leur côté dénoncé le passé de Thaksin Shinawatra et ses fréquentes violations des droits de l'Homme, en particulier les assassinats présumés de 2.300 personnes en 2003 dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue.

Dans une lettre adressée à la Premier League, organisme régisseur du championnat anglais, HRW qualifie Thaksin Shinawatra de "violeur des droits de l'Homme de la pire espèce".

Noppadon Pattama, l'avocat de l'ancien Premier ministre thaïlandais, a rétorqué que les accusations contre son client étaient "fausses et sans fondement".

"Aucune preuve n'étaie les crimes dont on accuse mon client. Son cabinet n'a jamais donné l'ordre à personne d'éxécuter des innocents", a déclaré M. Noppadon à la presse.

"Ces deux ONG respectables devraient se mettre au fait des règlements internationaux sur la présomption d'innocence", a-t-il ajouté.

Thaksin Shinawatra, 58 ans, est également confronté à des accusations d'actes de corruption commis durant ses cinq années de pouvoir, et 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) provenant de sa fortune personnelle sont gelés par le gouvernement actuellement au pouvoir en Thaïlande.

M. Noppadon a précisé que rien de tout cela n'affecterait son offre de rachat du club de Manchester City.

Son avocat a annoncé le 23 juillet que l'ancien Premier ministre avait pris le contrôle "de 75% des parts de Manchester City".