LE CAIRE - Le plus haut tribunal d'appel égyptien a confirmé lundi la condamnation à mort de dix hommes en lien avec une émeute qui avait coûté la vie à plus de 70 spectateurs d'un match de football en 2012, un des pires incidents du genre de l'histoire.

Le verdict de la Cour de cassation est final. Les dix hommes étaient notamment accusés de meurtre.

Le tribunal a également maintenu les peines pouvant atteindre dix ans de prison imposées à 22 autres suspects. Au total, ce sont 11 suspects qui ont été condamnés à mort, mais l'un d'eux court toujours et a été condamné par contumace.

L'émeute a éclaté en février 2012, à la fin d'un match dans la ville méditerranéenne de Port-Saïd. Les partisans du club Al-Masry avaient alors attaqué ceux du club Al-Ahly avec des couteaux, des gourdins et des pierres.

Plusieurs victimes sont tombées des gradins en tentant de s'enfuir. D'autres ont été écrasées à mort quand des centaines de personnes se sont engouffrées dans un tunnel sans issue, pendant que leurs assaillants les attaquaient de l'arrière.

Les activités de la principale ligue de football égyptienne avaient alors été suspendues pendant un an. Quand elles ont repris, tous les matchs étaient disputés dans des stades vides. Les partisans ont de nouveau été admis en février 2015, ce qui a donné lieu à une nouvelle bousculade à l'extérieur d'un stade pendant laquelle 22 personnes ont perdu la vie. Des témoins ont mis en cause les policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes, apparemment pour empêcher des partisans de prendre le stade d'assaut.

La plupart des victimes de la catastrophe de Port-Saïd appartenaient aux « ultras » d'Al-Ahly, soit ses partisans les plus fanatiques. La justice égyptienne a statué en 2015 que les « ultras » sont une organisation terroriste.

Les « ultras », qui ont souvent changé de nom pour se soustraire

à cette décision, s'opposent depuis longtemps à la police égyptienne, ce qui a donné lieu à des affrontements violents. Les « ultras » ont aussi joué un rôle de premier plan dans le soulèvement populaire qui a renversé le régime d'Hosni Moubarak en 2011.