Entre sa découverte de la Ligue des champions et l'éclosion du « monstre » Erling Haaland, l'entraîneur Jesse Marsch a connu son lot d'émotions au RB Salzbourg. La crise sanitaire lui en a offert d'autres avant la reprise en Autriche, imminente et attendue avec « optimisme et excitation ».

Fini le confinement, retour au terrain pour l'ancien coach américain des Red Bulls de New York  et de l'Impact de Montréal notamment resté en Autriche avec son épouse, ses deux fils puis sa fille de 18 ans revenue d'Allemagne après ses études.

« Si vous étiez ici pour voir comment les gens ont respecté les règles, comment ils ont porté leurs masques, comment ils ont respecté l'espace des autres, ça vous donnerait beaucoup de confiance sur le fait que le virus est bien contenu », explique à l'AFP l'ancien milieu de terrain de 46 ans.

Pendant le confinement, levé progressivement dès la mi-avril en Autriche, Marsch s'est recentré sur «la famille, les amis et le football», raconte-t-il dans un entretien téléphonique.

Le ballon rond va revenir sur le devant de la scène après deux mois d'interruption dans un pays relativement épargné par la pandémie, avec seulement 624 décès et moins de 16 000 cas recensés parmi les 8,8 millions d'habitants.

Le sprint final sera même appétissant pour le RB Salzbourg avec, en guise de hors d'oeuvre, une finale de Coupe contre le SC Austria Lustenau (2e div.) fin mai, avant de redémarrer la course-poursuite contre le LASK en Championnat début juin.

« Actuellement, il y a plein d'optimisme et d'excitation », assure l'entraîneur du sextuple champion en titre, deuxième du classement avec trois points de retard sur le club de Linz, entraîné par le Français Valérien Ismaël.

Drôle de saison

Les formations de Bundesliga autrichienne vont reprendre vendredi les entraînements avec des effectifs au complet alors qu'ils s'entraînaient depuis mi-avril en groupes réduits.

« Nous devrons encore conserver nos distances dans le vestiaire et nous porterons des masques dans le bâtiment. Même sur le banc, nous devrons garder un mètre d'écart entre les joueurs et entre les membres de l'encadrement », détaille Marsch.

Ses joueurs ont déjà subi deux tests de dépistage du virus. En cas de résultat positif, la personne concernée devra être placée en isolement pendant 14 jours.

C'est dans ces conditions que l'ex-entraîneur adjoint du RB Leipzig (1re div. allemande), intronisé l'été dernier par Salzbourg, va terminer cette drôle de saison.

Celle-ci a commencé dans la fureur du dragon Haalang, le surdoué de 19 ans qui a soulevé l'Autriche et l'Europe avant de s'envoler pour Dortmund cet hiver.

« Haaland? C'est un monstre »

« C'est un monstre. Il est physiquement doué comme très peu de personnes peuvent l'être. Il y a très peu de choses qu'il ne peut pas faire en matière d'exigences du jeu au plus haut niveau », admire Marsch.

« On pouvait le voir à chaque entraînement et à chaque match amical, il avait des moments où on se disait wow, et ces moments +wow+ devenaient de plus en plus fréquents, jusqu'à déboucher parfois sur des performances de 90 minutes », développe-t-il.

Avec Salzbourg, le jeune Norvégien a enfilé 28 buts en 22 matches avant de rejoindre Dortmund, où il a marqué neuf fois dans ses huit premières apparitions en championnat.

En Ligue des champions, le grand blond au visage poupin a brillé avec des performances très remarquées face à Naples et Liverpool. Le club anglais s'est lui rabattu à l'intersaison sur son coéquipier Takumi Minamino, attaquant japonais de 25 ans.

L'équipe autrichienne a donc perdu des plumes cet hiver, sans pour autant inquiéter ni doucher l'enthousiasme de Marsch, devenu cette saison le premier entraîneur américain à évoluer dans la plus belle des Coupes d'Europe.

Un Yankee sur le Vieux continent? « C'est une expérience pour moi de voir si ma façon de penser, ma façon de diriger, de nouer des relations, peuvent fonctionner dans l'univers le plus compétitif de notre sport ici en Europe, même si je sais que l'Autriche n'est pas le plus haut niveau en Europe. »