Joachim Löw quittera son poste après l'Euro
Soccer mardi, 9 mars 2021. 07:54 vendredi, 13 déc. 2024. 05:33BERLIN, Allemagne - Après 15 ans à la tête de la Mannschaft, le sélectionneur allemand Joachim Löw, critiqué depuis de nombreux mois pour ses choix hasardeux, a annoncé qu'il quitterait son poste à l'issue de l'Euro 2020, avant la fin de son contrat.
Ce tournoi, reporté d'un an en raison de la crise sanitaire, sera donc le dernier pour le vainqueur de la Coupe du monde 2014. Depuis le naufrage du Mondial 2018 en Russie, Löw voyait la pression sur ses épaules s'accentuer, notamment pour avoir évincé les principaux cadres du vestiaire.
De son propre chef, il a demandé à la fédération allemande (DFB), qui a accepté sa requête, de mettre fin à son contrat immédiatement après la fin du championnat d'Europe, sans aller jusqu'au Mondial 2022 au Qatar comme prévu.
Löw, 61 ans, s'est dit dans un communiqué « plein de fierté et d'une énorme gratitude » et a assuré avoir une « motivation inébranlable » pour mener l'Allemagne le plus loin possible lors de l'Euro de juin. Elle y affrontera en poule le Portugal, la Hongrie et surtout la France, championne du monde en titre.
Désastreuse campagne de Russie
Adjoint de Jürgen Klinsmann entre 2004 et 2006, Löw l'avait remplacé à l'issue du Mondial 2006 en Allemagne: son plus grand succès restera le titre de champion du monde en 2014 au Brésil face à l'Argentine (1-0) en finale. Son équipe a atteint au moins les demi-finales de tous les tournois auxquels elle a participé, jusqu'à la débâcle du Mondial 2018 et l'élimination au premier tour.
Malgré les appels à la démission, Joachim Löw est resté, paraissant sourd aux critiques. Il traîne depuis comme un boulet sa décision de vouloir rajeunir l'effectif en évinçant la majorité des champions du monde, dont les trois qui sont encore au plus haut niveau en club, Mats Hummels, Jerome Boateng et Thomas Müller.
Les résultats médiocres parlent contre lui, et la lourde défaite 6-0 contre l'Espagne en Ligue des nations en novembre dernier a braqué l'opinion.
Il a finalement admis la semaine dernière qu'il pourrait rappeler les « trentenaires » évincés. Mais leur retour sonnerait comme un aveu d'échec pour ce fin technicien sûr de ses choix.
Klopp pas candidat à la succession
Pour le patron du Bayern, principal pourvoyeur de joueurs de la sélection allemande, Karl-Heinz Rummenigge, « Joachim Löw a marqué une époque de succès grandiose du football allemand [...] il a mérité un départ dans la dignité ».
« La nouvelle a fait l'effet d'une bombe, mais il ne pouvait pas y avoir de meilleur timing pour l'annoncer: il retire la pression à l'équipe, on ne va plus parler de la reconstruction, et on va enfin pouvoir se concentrer sur le terrain », a estimé Lothar Matthäus, l'ancien milieu de la Mannschaft recordman du nombre de sélections (150) aujourd'hui consultant.
Mais désormais se pose la question de la succession de Löw, qui pourrait polluer sa campagne allemande à l'Euro.
Parmi les candidats crédibles, le favori de la Fédération allemand était Jürgen Klopp. Mais le coach de Liverpool a douché les espoirs mardi, quelques heures seulement après l'annonce de Löw: « Je ne serai pas disponible pour le poste de sélectionneur allemand cet été, j'ai encore trois ans à faire à Liverpool. Quand tu signes un contrat, tu t'y tiens », a-t-il dit.
Autres noms cités, le calme Hansi Flick, entraîneur du Bayern, et le « professeur » Ralf Rangnick, l'architecte du succès du RB Leipzig, actuellement libre de tout engagement.
Flick, qui a mené le Bayern sur le toit du monde, aurait sans doute du mal à s'en arracher, même s'il connaît très bien l'équipe nationale pour avoir été champion du monde en 2014 en tant... qu'adjoint de Löw.