LAUSANNE, Suisse – La FIFA a annoncé mercredi avoir infligé six ans et huit mois de suspension supplémentaire à ses anciens président et secrétaire général, Sepp Blatter et Jérôme Valcke, pour s'être accordés sans contrôle de généreux bonus.

La justice interne de l'instance internationale, qui avait déjà banni les deux dirigeants de toute activité liée au football, respectivement jusqu'en octobre 2021 et octobre 2025, les a également condamnés à une amende d'un million de francs suisses (environ 900 000 euros) chacun.

Mis en cause dans plusieurs dossiers par la justice pénale suisse, Sepp Blatter et Jérôme Valcke se voient reprocher une nouvelle série de violations du code d'éthique de la FIFA, liée à leur rémunération.

L'ancien président de la Fifa s'est accordé 23 millions de francs suisses (20,7 millions d'euros) de « bonus extraordinaires » liés à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, à la Coupe des Confédérations de 2013 et à la Coupe du monde 2014 au Brésil, relève la décision, prise le 17 décembre 2020 mais qui vient d'être notifiée aux parties.

Le Français Jérôme Valcke, ancien journaliste sportif devenu le bras droit de Sepp Blatter, a de son côté perçu 30 millions de francs suisses (27 millions d'euros) de bonus pour la même période, en plus de ses émoluments habituels, souligne la commission d'éthique de la FIFA.

Or pour cela, les deux dirigeants n'ont eu besoin d'aucune validation hormis celle de l'ancien directeur financier Markus Kattner, licencié en mai 2016 et suspendu pour dix ans en juin 2020, et celle de l'ex-vice président de la Fifa Julio Grondona, décédé en 2014.

« Ensemble, Messieurs Blatter, Valcke et Kattner se sont partagé 64,5 millions de francs suisses (58 millions d'euros) de bonus extraordinaires », ainsi que 4,5 millions de dollars (3,80 millions d'euros) pour Julio Grondona, résume la décision.

Selon la commission d'éthique, les quatre responsables « avaient mis au point un système » leur accordant « des bénéfices extraordinaires avec un minimum d'effort », puisqu'ils approuvaient mutuellement les amendements à leurs contrats, en violation de leurs devoirs de contrôle.