MOSCOU – Les dirigeants russes ont déclaré que la Coupe du monde 2018 de football coûtera 600 millions $ US de plus que prévu, soit quelque 760 millions $ CAN.

Le comité organisateur ou le gouvernement russe n'a pas immédiatement précisé la nature de cette soudaine explosion de coûts, divulguée dans un décret gouvernemental signé par le premier ministre, Dimitri Medvedev.

Les coûts ont ainsi augmenté de près de 760 millions $ pour porter la facture totale à 14,9 milliards $, selon ce décret.

De ce montant, 57,6 pour cent provient du budget fédéral russe. Une autre tranche de 13,6 pour cent provient des budgets des gouvernements régionaux, en plus de 28,8 pour cent provenant « d'entités légales », un terme qui recoupe à la fois des entreprises privées et d'État.

La Russie rompt un contrat avec un prestataire de la Fifa

Le comité d'organisation russe du Mondial-2018 de football a par ailleurs annoncé mardi avoir rompu un contrat avec Match Hospitality, une société prestataire de la Fifa au coeur d'un scandale lors de la Coupe du monde de 2014 au Brésil.

Match Hospitality s'occupe de fournir des forfaits VIP pour la Coupe du monde. Elle compte parmi ses actionnaires une entreprise dirigée par un neveu du président déchu de la Fifa Joseph Blatter.

« Le comité d'organisation local et la compagnie Match Hospitality se sont entendus pour une rupture anticipée du contrat portant sur l'amménagement des zones VIP et la restauration des invités VIP dans les stades du Mondial-2018 », a annoncé le comité d'organisation dans un communiqué transmis à l'AFP.

Le communiqué précise que « les détails des contrats commerciaux (...) sont confidentiels et ne peuvent pas être révélés », mais ajoute que Match Hospitality continuera d'assurer certaines prestations dans le cadre du Mondial-2018.

Selon le président du comité d'organisation Alexeï Sorokine, cité par l'agence de presse russe R-Sport, la rupture du contrat « concerne uniquement la restauration et l'aménagement des zones VIP et VVIP ».

« Il a été décidé que ces secteurs seront entièrement confiés au Comité d'organisation qui va choisir les compagnies prestataires après un appel d'offres », a-t-il déclaré, assurant que cette décision n'a aucun « caractère politique ou de mécontentement ».

Le contrat signé par Match Hospitality avec la Fifa pour les forfaits VIP, comprenant les billets et les « prestations d'hospitalité », reste en vigueur, a souligné à l'AFP un porte-parole du comité d'organisation, Anton Lissine.

Match Hospitality avait été au centre d'un scandale lors du Mondial-2014 au Brésil, impliquant le directeur de Match Service, une de ses filiales.

Cette entreprise n'est pas une filiale de la Fifa mais entretient des liens très étroits avec cette instance, qui lui a attribué l'exclusivité de ses services d'hospitalité pour le Mondial-2018 et celui de 2022 au Quatar.

Match Hospitality compte parmi ses actionnaires la société Infront Sports and Media, dirigée par Philippe Blatter, neveu de Joseph Blatter, l'ex-numéro 1 de la FIFA qui a été suspendu six ans de « toute activité liée au football » à la suite d'un scandale de corruption.

La semaine dernière, Blatter a annoncé son intention de se rendre en Russie pour le Mondial à l'invitation de Vladimir Poutine, avec qui il entretient de bonnes relations.

La Russie accueillera le Mondial du 14 juin au 15 juillet 2018.