Peu utilisé par Zinédine Zidane cette saison, Gareth Bale se trouve à la croisée des chemins. Le sort que réserve le coach à son attaquant gallois en finale de Ligue des champions samedi face à Liverpool sera décisif pour son avenir au Real Madrid.

Les relations entre le joueur le plus cher de l'histoire au moment de son transfert à la "maison blanche" (100 millions d'euros) et le technicien français ont été froides, particulièrement depuis février et un match de C1 contre le Paris SG.

A l'époque, les Madrilènes étaient encore dans la course au Championnat d'Espagne et l'épopée en Ligue des champions se dessinait. C'était aussi le moment où les désaveux successifs de Zidane envers l'ailier se sont enchaînés.

Le point de rupture est intervenu en avril, lors d'un quart de finale retour face à la Juventus Turin, toujours en Ligue des champions. Gareth Bale avait marqué trois buts lors de ses trois derniers matchs - six en cinq matchs si l'on tient compte de ses sorties en équipe nationale -, et il s'était vu récompensé par une titularisation à domicile.

Pourtant, Zidane l'a sorti à la mi-temps, lorsque son équipe était menée 2-0. Au mieux un désaveu, au pire une humiliation publique.

« Ce n'était pas pour punir Gareth mais il fallait que quelque chose change », s'était alors justifié Zidane.

Le Gallois, lui, s'était bien senti puni et son investissement s'était effrité. Les deux hommes, à cette période, se parlaient à peine, ont affirmé à l'AFP des sources ayant requis l'anonymat.

Trois jours après la qualification du Real face à la Juve, plusieurs joueurs dont Bale ont été laissés au repos lors d'un déplacement à Malaga. Mais alors que les Cristiano Ronaldo et autre Marcelo ont réintégré le groupe dès le week-end suivant, le numéro 11 du Real se trouvait encore sur le banc face à l'Athletic Bilbao.

Quitte ou double

Avant les demi-finales de C1, qu'il a aussi commencées sur le banc, le joueur de 28 ans n'a été titularisé qu'une fois en cinq matchs.

« Ça arrivera toujours dans une équipe comme la nôtre, avait plaidé Zidane. Il y a des joueurs en forme dans l'équipe et qui jouent bien. »

Depuis ce nadir dans leur relation, un tournant s'est opéré. Ces dernières semaines, Gareth Bale semble avoir retrouvé grâce aux yeux de son entraîneur.

Un joli but dans le clasico face à Barcelone puis un doublé face au Celta Vigo, rencontre dont il a été désigné « homme du match », et revoilà Bale avec un moral de compétiteur.

Il a encore marqué samedi contre Villarreal, pour un total de cinq réalisations lors de ses quatre derniers matchs. Inespéré il y a encore un mois.

Résultat: la finale de Ligue des champions samedi à Kiev sonne maintenant comme un match couperet pour Bale. A ce stade, il reste probable qu'un joueur moins spectaculaire mais plus appliqué défensivement (Lucas Vazquez, Isco...) lui soit préféré. Mais sa forme du moment plaide pour lui.

« J'ai l'impression que je suis en forme depuis un moment », a toutefois répliqué mardi le joueur, avec un humour britannique, lors d'une interview avec la Real Madrid TV.

« Il joue bien, il a marqué plusieurs buts récemment, a pour sa part reconnu Zidane mardi. Non seulement ça, mais il a été très constant. Il n'a pas beaucoup joué mais les trois matchs qu'il a joués, il a bien joué. » Une réponse indéchiffrable.

Des sources affirment à l'AFP que le Gallois souhaiterait idéalement rester à Madrid, où lui et sa famille se sentent bien. Sans fermer la porte à un départ.

Tout porte à croire que les choix de Zidane pour le match le plus important de la saison du Real auront un impact décisif sur son avenir.

Relancer Bale en finale ouvrirait la porte à nouveau départ, à la rentrée, avec le Real. Une énième claque, en revanche, pourrait ouvrir la porte à un départ... du club.