Super Ligue : les clubs anglais se retirent
Europe mardi, 20 avr. 2021. 14:47 mardi, 20 avr. 2021. 19:17LONDRES - Le projet de Super Ligue s'est effondré avant même qu'un ballon soit mis en jeu, mardi, à la suite du retrait en bloc des six clubs anglais impliqués dans celui-ci. Il ne reste maintenant que les clubs de premier plan espagnols et italiens, coincés.
Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester United, Manchester City et Tottenham ont tous annoncé leurs intentions de se retirer du projet, à la suite des manifestations organisées par leurs partisans ainsi que les avertissements du gouvernement britannique, qui a déclaré qu'il ferait tout pour empêcher que cette Super Ligue se concrétise.
Le projet a été piloté par le président du Real Madrid, Florentino Perez, qui avait aussi conclu une entente avec le FC Barcelone et l'Atlético Madrid en Espagne, de même qu'avec la Juventus de Turin, l'AC Milan et l'Inter Milan en Italie.
La Super Ligue, qui comptait rivaliser avec la Ligue des Champions de l'UEFA, a volé en éclats après le retrait de six clubs de la ligue la plus riche de la planète.
Le reste de l'organisation de la Super Ligue s'est toutefois montré hargneux, blâmant « la pression » qui a contraint les clubs anglais à se retirer du projet. On a aussi rappelé que la proposition respectait toutes les lois en vigueur, ce qui ne l'a pas empêchée d'être torpillée.
« Étant donné les circonstances actuelles, a mentionné la Super Ligue par voie de communiqué, nous devrons analyser toutes les options appropriées afin de remodeler le projet, en gardant à l'esprit qu'il faut offrir la meilleure expérience possible à nos partisans tout en favorisant le développement économique de notre sport. »
La décision a été prise alors que des partisans protestaient devant le stade de Stamford Bridge du club et que l'opposition anglaise à la Super Ligue s'intensifiait.
Plus tôt dans la journée, la Premier League avait menacé de prendre des mesures contre les six clubs rebelles et le premier ministre Boris Johnson avait envisagé d'introduire des lois pour les empêcher de créer une nouvelle compétition européenne qu'il a qualifiée de « cartel ».
Des dissensions au sein même des clubs de la Super Ligue sont apparues. L'entraîneur de Manchester City, Pep Guardiola, a affirmé que rejoindre une compétition en cercle fermé à l'extérieur de la Ligue des champions existante de l'UEFA pourrait nuire à l'intégrité et aux valeurs du sport. L'entraîneur de Liverpool, Jürgen Klopp, a également exprimé des inquiétudes quant aux actions des propriétaires de son club.
La Premier League avait déjà menacé les six clubs de la Super Ligue d'expulsion s'ils allaient de l'avant avec ce projet. Les 14 autres clubs se sont réunis mardi et ont "unanimement et vigoureusement" rejeté les plans de la Super Ligue.
Une menace qui a vraisemblablement été entendue.
La Super Ligue devait réunir 15 clubs fondateurs, trois places restaient à pourvoir avant les désistements, et seulement cinq places avec un accès plus ouvert.
« Une arrogance absurde »
Everton a décrié l'« arrogance absurde » des clubs de Super Ligue. Les neuf titres d'Everton leur permettent d'occuper le quatrième rang dans l'histoire de la première division anglaise, et le club de Merseyside était considéré comme faisant partie de l'élite du pays dans les années 1980 et au début des années 1990.
« Le contrecoup est compréhensible et mérité, et doit être pris en considération, a fait savoir le conseil d'administration d'Everton dans un communiqué. Cette arrogance absurde n'est voulue nulle part dans le football en dehors des clubs qui ont élaboré ce plan. »
Le propriétaire majoritaire d'Everton, l'homme d'affaires anglo-iranien Farhad Moshiri, a beaucoup dépensé ces dernières années dans un effort pour amener l'équipe, dirigée par Carlo Ancelotti, dans la phase de groupes de la Ligue des champions pour la première fois.
West Ham poursuit également une place parmi les quatre premiers pour se qualifier en Ligue des champions pour la première fois. Le club de l'est de Londres a révélé que la Super Ligue était une "attaque contre l'intégrité sportive, sapant la compétition."