Fifa : Blatter se sent « trahi », Platini dénonce une « véritable mascarade »
Soccer lundi, 21 déc. 2015. 07:55 jeudi, 12 déc. 2024. 21:22SURICH, Suisse - Joseph Blatter, qui se sent « trahi » et estime avoir servi de « punching ball », a indiqué qu'il allait utiliser tous les moyens d'appel, y compris devant la justice civile, pour contester la suspension de huit ans que lui a infligée lundi la justice interne de la Fifa.
« Nous allons faire appel devant la commission de recours (de la Fifa, ndlr), puis devant le Tribunal arbitral du sport puis devant la justice suisse », a déclaré M. Blatter en conférence de presse à Zurich, une heure et demie après la publication du verdict.
« En tant que président de la Fifa, je sers de punching ball », a-t-il ajouté en se disant « désolé pour le football et pour la Fifa ».
« Vous me demandez si je me sens trahi... La réponse est oui. La commission d'éthique doit juger le comportement éthique mais elle nie les preuves et essaie de construire quelque chose qui n'est pas vrai », a poursuivi Blatter, visiblement marqué et affublé d'un gros pansement sous l'oeil droit. Il s'est exprimé majoritairement en anglais et a répondu à certaines questions en français et en espagnol.
Il a assuré ne pas ressentir de sentiment de « revanche » envers Michel Platini. « Je pense que c'est un honnête homme », a-t-il dit.
Outre le verdict de la justice sportive, Blatter est par ailleurs mis en examen par la justice suisse.
« Le ministère public de la Confédération (MPC) a pris connaissance de la décision de la Fifa. Cette décision n’a pas d’influence sur les procédures pénales pendantes du MPC », a déclaré à l'AFP Nathalie Guth, porte-parole du procureur général suisse.
Platini dénonce une « véritable mascarade »
Michel Platini, président de l'UEFA lui aussi suspendu huit ans de toute fonction liée au soccer, a dénoncé lundi « une véritable mascarade », « mise en scène » pour le « salir » par des instances auxquelles il dénie « toute légitimité et crédibilité », selon un communiqué transmis à l'AFP.
« Parallèlement à la saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS), je suis déterminé à saisir, le moment venu, la justice civile pour obtenir réparation de l'intégralité du préjudice que je subis depuis de trop longues semaines du fait de cette procédure. J'irai jusqu'au bout dans cette démarche », ajoute le triple Ballon d'Or.
« Cette décision ne me surprend pas », écrit en préambule Platini dans son communiqué, avant d'ajouter : « Je suis convaincu que mon sort était déjà scellé avant l'audience du 18 décembre dernier (devant la justice de la Fifa, où son avocat a été entendu pendant neuf heures, ndlr) et que ce verdict n'est que l'habillage pathétique d'une volonté de m'éliminer du monde du football. »
« Sur les terrains comme dans l'exercice de mes mandats, mon comportement a toujours été irréprochable et je suis, pour ma part, en paix avec ma conscience », conclut l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France.
La raison de son courroux, ce sont des déclarations d'Andreas Bantel, porte-parole de la chambre d'instruction de la commission d'éthique, au journal français L'Equipe le 11 décembre, alors que la procédure était en cours : « Platini va sûrement être suspendu plusieurs années, et en ce qui concerne Blatter, il n'y a pas de différence entre une suspension de quelques années ou une suspension à vie ». Bantel a ensuite dit que la publication de cette entrevue était « non autorisée ».
Platini a été sanctionné lundi par la justice interne de la Fifa pour un paiement controversé de 1,8 million d’euros reçu en 2011 sans contrat écrit de Sepp Blatter, président de la Fifa également suspendu huit ans lundi.
Platini a toujours réfuté les accusations d'irrégularité pour le versement, qui correspond selon lui à un reliquat de salaire touché sur la base d'un contrat oral, un type d'engagement accepté en Suisse.
« Sur les terrains comme dans l'exercice de mes mandats, mon comportement a toujours été irréprochable et je suis, pour ma part, en paix avec ma conscience », conclut l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France dans son texte.