Togo : 24 ans de prison pour un suspect
Soccer mercredi, 29 déc. 2010. 10:16 samedi, 14 déc. 2024. 08:01
LUANDA - La justice angolaise a condamné mercredi à 24 ans de prison un homme accusé d'avoir participé à l'attaque meurtrière contre l'équipe de football du Togo dans l'enclave séparatiste du Cabinda avant la Coupe d'Afrique des Nations 2010.
"Joao Antonio Puati a été condamné à 24 ans d'emprisonnement et Daniel Simba a été acquitté faute de preuves", a déclaré leur avocat, José Manuel, joint par l'AFP par téléphone.
Les deux hommes, accusés de "rébellion armée", avaient plaidé non coupable à l'ouverture de leur procès le 16 décembre dans la province pétrolière du Cabinda.
"Le juge a été convaincu que Puati a bien participé à l'attaque", a assuré à l'AFP le procureur du Cabinda, Antonio Nito. Il "se trouvait sur les lieux de l'attaque et ses liens avec le Flec (rébellion) ont été prouvé pendant le procès", a-t-il ajouté sans vouloir donner de détails.
Le Front de libération de l'enclave de Cabinda (Flec) réclame l'indépendance de cette riche province pétrolière - coincée entre les deux Congos - depuis son annexion en 1975 par l'Angola, après le départ des colons portugais.
Deux branches dissidentes du Flec ont revendiqué la fusillade du 8 janvier contre le bus de l'équipe du Togo, qui a fait deux morts et grièvemment blessé un de ses gardiens de but.
MM. Puati et Simba avaient été arrêtés quelques heures après l'attaque et présentés comme deux de ses auteurs.
"Ce sont de simples citoyens, ils n'ont aucun lien avec le Flec", a pourtant encore assuré mercredi leur second avocat, Arao Tempo.
"Nous avons le sentiment que l'enquête les impliquant dans l'attaque n'est pas crédible", a ajouté Lisa Rimli de l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW).
"J'ai l'impression que les autorités voulaient à tout prix avoir un coupable", a ajouté le chercheuse, qui a rendu visite en prison aux deux hommes en mai.
A cette occasion, ils lui ont dit avoir été obligé de signer des confessions rédigées en portugais, une langue qu'aucun des deux ne maîtrise. "L'un parle français, l'autre une langue locale et ils n'ont pas eu droit à un interprète", a-t-elle ajouté.
Cinq militants des droits de l'Homme du Cabinda avaient également été arrêtés en janvier et accusés d'"atteintes à la sécurité de l'Etat". Il leur était reproché d'avoir possédé des documents du Flec et d'avoir rencontré certains de ses militants.
Quatre d'entre eux ont été condamnés en août à des peines allant de 3 à 6 ans de prison, mais finalement libérés en décembre. Le dernier avait été libéré fin novembre faute de preuves.
Par ailleurs, un tribunal français vient de mettre en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste Rodrigues Mingas, secrétaire général du Flec/PM (Forces de libération de l'Etat du Cabinda/Position militaire) qui avait revendiqué l'attaque.
Les séparatistes cabindais se battent depuis des décennies pour l'indépendance de leur province, qui produit 60% du pétrole angolais bien que la majorité de ses 300.000 habitants vivent dans la pauvreté.
A la fin de la guerre civile angolaise (1975-2002), les autorités de Luanda ont redéployé 30.000 soldats dans la province selon HRW.
Le gouvernement a ainsi affaibli les différents groupes armés et muselé toute critique mais les associations dénoncent régulièrement la multiplication des cas de torture et de violations des droits de l'homme dans l'enclave.
"Joao Antonio Puati a été condamné à 24 ans d'emprisonnement et Daniel Simba a été acquitté faute de preuves", a déclaré leur avocat, José Manuel, joint par l'AFP par téléphone.
Les deux hommes, accusés de "rébellion armée", avaient plaidé non coupable à l'ouverture de leur procès le 16 décembre dans la province pétrolière du Cabinda.
"Le juge a été convaincu que Puati a bien participé à l'attaque", a assuré à l'AFP le procureur du Cabinda, Antonio Nito. Il "se trouvait sur les lieux de l'attaque et ses liens avec le Flec (rébellion) ont été prouvé pendant le procès", a-t-il ajouté sans vouloir donner de détails.
Le Front de libération de l'enclave de Cabinda (Flec) réclame l'indépendance de cette riche province pétrolière - coincée entre les deux Congos - depuis son annexion en 1975 par l'Angola, après le départ des colons portugais.
Deux branches dissidentes du Flec ont revendiqué la fusillade du 8 janvier contre le bus de l'équipe du Togo, qui a fait deux morts et grièvemment blessé un de ses gardiens de but.
MM. Puati et Simba avaient été arrêtés quelques heures après l'attaque et présentés comme deux de ses auteurs.
"Ce sont de simples citoyens, ils n'ont aucun lien avec le Flec", a pourtant encore assuré mercredi leur second avocat, Arao Tempo.
"Nous avons le sentiment que l'enquête les impliquant dans l'attaque n'est pas crédible", a ajouté Lisa Rimli de l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW).
"J'ai l'impression que les autorités voulaient à tout prix avoir un coupable", a ajouté le chercheuse, qui a rendu visite en prison aux deux hommes en mai.
A cette occasion, ils lui ont dit avoir été obligé de signer des confessions rédigées en portugais, une langue qu'aucun des deux ne maîtrise. "L'un parle français, l'autre une langue locale et ils n'ont pas eu droit à un interprète", a-t-elle ajouté.
Cinq militants des droits de l'Homme du Cabinda avaient également été arrêtés en janvier et accusés d'"atteintes à la sécurité de l'Etat". Il leur était reproché d'avoir possédé des documents du Flec et d'avoir rencontré certains de ses militants.
Quatre d'entre eux ont été condamnés en août à des peines allant de 3 à 6 ans de prison, mais finalement libérés en décembre. Le dernier avait été libéré fin novembre faute de preuves.
Par ailleurs, un tribunal français vient de mettre en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste Rodrigues Mingas, secrétaire général du Flec/PM (Forces de libération de l'Etat du Cabinda/Position militaire) qui avait revendiqué l'attaque.
Les séparatistes cabindais se battent depuis des décennies pour l'indépendance de leur province, qui produit 60% du pétrole angolais bien que la majorité de ses 300.000 habitants vivent dans la pauvreté.
A la fin de la guerre civile angolaise (1975-2002), les autorités de Luanda ont redéployé 30.000 soldats dans la province selon HRW.
Le gouvernement a ainsi affaibli les différents groupes armés et muselé toute critique mais les associations dénoncent régulièrement la multiplication des cas de torture et de violations des droits de l'homme dans l'enclave.