VIENNE, 20 juin 2008 (AFP) - A 24 ans, avec un but marqué dans l'Euro et les attentes qu'il suscite, Fernando Torres sent déjà le poids de l'histoire sur ses épaules alors que l'Espagne affronte l'Italie en quarts de finale, dimanche à Vienne.

"Cette partie est très importante pour nous et le pays, admet le "Kid" de Liverpool. C'est important pour l'histoire de la sélection espagnole."

L'Espagne n'a plus gagné un championnat d'Europe des nations depuis 1964 et n'a plus été en finale (perdue) depuis 1984.

Elle n'a jamais vaincu contre les Italiens dans une phase finale d'un Euro ou d'un Mondial. Et puis il y a l'histoire dans l'histoire. Le traumatisme du Mondial-94 face aux Italiens: la "Roja" avait été éliminée par les Azzurri et Luis Enrique avait eu le nez cassé après un coup de coude impuni de Tassotti. La presse espagnole réclame déjà sa "vendetta".

Les images diffusées en boucle par les chaînes de télévision espagnoles de Luis Enrique, le maillot blanc taché de sang, en pleurs, sont encore dans toutes les mémoires espagnoles.

Torres avait 11 ans et a également vu ses images, forcément. Mais il ne veut pas mettre le feu aux poudres. "Il faut respecter l'Italie, pour son histoire, pour ce qu'elle signifie, parce qu'elle est favorite, commente l'attaquant. Ils n'ont pas fait une bonne première phase, mais c'était déjà comme ça au Mondial-2006 et ils ont gagné à la fin."


"Qu'ils gardent la même opinion de moi"

"L'Italie est le champion du monde en titre: ce genre de chose n'arrive pas par hasard. On peut gagner une fois par hasard, mais pas être quatre fois champions du monde par hasard comme les Italiens", ajoute l'ancien joueur de l'Atletico Madrid.

Respecter l'adversaire est une chose. Mais Torres sait où il veut aller. "On les a déjà battu en amical (1-0 en mars) et maintenant on a l'opportunité de prouver que dans une compétition officielle on peut le faire, explique-t-il. Nous sommes convaincus que nous pouvons gagner."

Torres a déjà une idée du film du match. "L'Italie va nous laisser jouer et va nous permettre de contrôler le jeu, analyse-t-il. Cette possession de balle ne doit pas se convertir en précipitation, sinon ils vont nous prendre en contres".

Il sait aussi qu'il est très attendu. "Les Espagnols cherchent toujours à embrouiller les idées de l'équipe adverse puis à la frapper avec des joueurs comme Torres, un des meilleurs attaquants du monde", a ainsi prévenu le milieu de la Nazionale Massimo Ambrosini.

Mais le numéro 9 espagnol, 16 buts en 51 sélections, ne craint pas un marquage trop agressif ni même d'éventuelles provocations.

"À chaque fois que j'ai joué contre l'Italie, que ce soit en sélection ou en club, j'ai toujours été bien reçu, et j'ai vu qu'ils m'appréciaient, évoque-t-il. Je veux gagner ce quart de finale et qu'ils gardent la même opinion de moi".

On verra dimanche soir vers 23h00 quelle opinion aura de lui l'ultime rempart de la Squadra Azzurra, Gianluigi Buffon.