Toutes les excuses sont bonnes
Soccer vendredi, 25 juin 2010. 10:11 samedi, 14 déc. 2024. 08:43
JOHANNESBURG - "J'ai appelé mon patron pour lui dire que mon appartement était inondé", se marre la Sud-Africaine Sinehlamhla, qui a trouvé cette excuse pour ne pas aller au travail au lendemain d'une victoire trop arrosée au Mondial 2010 de soccer, symbole de l'absentéisme dans les entreprises.
Une vieille tante malade, un problème de voiture... Les excuses ne manquent pas pendant la Coupe du monde en Afrique du Sud, où la population entend faire la fête même après l'élimination de son équipe. Un véritable casse-tête pour les sociétés dont la productivité risque de fléchir fortement.
Environ un tiers des employés sud-africains manqueront au moins une journée de travail pour suivre les matches, soit une perte de 750 millions de rands (près de 73 millions d'euros) pour l'économie, selon une étude du cabinet de conseil Alexander Forbes fondée sur les précédents Mondiaux.
Outre l'absentéisme, la première économie du continent risque d'enregistrer un fort ralentissement de son activité sur la période de compétition.
"On a perdu des contrats et l'activité est au point mort car on n'a pas le droit de faire des travaux dans un rayon de 10 km autour du stade et de l'aéroport", se plaint le dirigeant d'une entreprise de construction au Cap (sud-ouest).
Seule solution pour éviter l'hémorragie du personnel dans un pays fier d'accueillir la première Coupe du monde en Afrique: autoriser les employés à regarder certains matches.
De nombreuses entreprises ont joué la carte patriotique en fermant plus tôt pour l'ouverture du Mondial le 11 juin et le dernier match de l'équipe nationale des Bafana Bafana mardi contre la France (2-1).
Pour les autres rencontres, les négociations se révèlent plus difficiles et certains se voient contraints de sécher le travail ou doivent se résoudre à ne regarder qu'en fin de soirée la rediffusion des matches.
Modèle néerlandais
Mike McDonald, professeur d'anglais pour étrangers, a réglé le problème: il a tout simplement pris un congé pour pouvoir assister aux rencontres aux quatre coins du pays. "C'est plus simple comme ça", note ce supporteur sud-africain de 21 ans.
Pour limiter les dégâts, les grandes sociétés, comme les banques, se sont résolues à installer des écrans géants dans leurs bureaux. Le groupe sud-africain De Beers, premier producteur mondial de diamants, a également permis une certaine flexibilité à ses 2.500 employés dans les mines et les bureaux.
De la même façon, Samuel s'est arrangé avec son entreprise française à Johannesburg pour travailler plus tôt le matin et revenir le week-end.
"Aux Pays-Bas, environ 15% des entreprises qui ont proposé ce type d'arrangement à leurs employés ont maintenu, voire augmenté leur productivité" durant la dernière Coupe du monde, souligne un responsable de l'organisation Productivity SA, Iggy Sathekge.
"Si les gens voient leur société faire des efforts, alors ils sont volontaires et ils travaillent plus le lendemain", assure-t-il.
Et à long terme, la Coupe du monde, qui devrait attirer au total quelque 300.000 visiteurs étrangers, devrait booster la croissance du pays d'un demi-point de PIB en 2010, un an après la récession.
Une vieille tante malade, un problème de voiture... Les excuses ne manquent pas pendant la Coupe du monde en Afrique du Sud, où la population entend faire la fête même après l'élimination de son équipe. Un véritable casse-tête pour les sociétés dont la productivité risque de fléchir fortement.
Environ un tiers des employés sud-africains manqueront au moins une journée de travail pour suivre les matches, soit une perte de 750 millions de rands (près de 73 millions d'euros) pour l'économie, selon une étude du cabinet de conseil Alexander Forbes fondée sur les précédents Mondiaux.
Outre l'absentéisme, la première économie du continent risque d'enregistrer un fort ralentissement de son activité sur la période de compétition.
"On a perdu des contrats et l'activité est au point mort car on n'a pas le droit de faire des travaux dans un rayon de 10 km autour du stade et de l'aéroport", se plaint le dirigeant d'une entreprise de construction au Cap (sud-ouest).
Seule solution pour éviter l'hémorragie du personnel dans un pays fier d'accueillir la première Coupe du monde en Afrique: autoriser les employés à regarder certains matches.
De nombreuses entreprises ont joué la carte patriotique en fermant plus tôt pour l'ouverture du Mondial le 11 juin et le dernier match de l'équipe nationale des Bafana Bafana mardi contre la France (2-1).
Pour les autres rencontres, les négociations se révèlent plus difficiles et certains se voient contraints de sécher le travail ou doivent se résoudre à ne regarder qu'en fin de soirée la rediffusion des matches.
Modèle néerlandais
Mike McDonald, professeur d'anglais pour étrangers, a réglé le problème: il a tout simplement pris un congé pour pouvoir assister aux rencontres aux quatre coins du pays. "C'est plus simple comme ça", note ce supporteur sud-africain de 21 ans.
Pour limiter les dégâts, les grandes sociétés, comme les banques, se sont résolues à installer des écrans géants dans leurs bureaux. Le groupe sud-africain De Beers, premier producteur mondial de diamants, a également permis une certaine flexibilité à ses 2.500 employés dans les mines et les bureaux.
De la même façon, Samuel s'est arrangé avec son entreprise française à Johannesburg pour travailler plus tôt le matin et revenir le week-end.
"Aux Pays-Bas, environ 15% des entreprises qui ont proposé ce type d'arrangement à leurs employés ont maintenu, voire augmenté leur productivité" durant la dernière Coupe du monde, souligne un responsable de l'organisation Productivity SA, Iggy Sathekge.
"Si les gens voient leur société faire des efforts, alors ils sont volontaires et ils travaillent plus le lendemain", assure-t-il.
Et à long terme, la Coupe du monde, qui devrait attirer au total quelque 300.000 visiteurs étrangers, devrait booster la croissance du pays d'un demi-point de PIB en 2010, un an après la récession.