BARRANQUILLA - La Colombie s'est qualifiée vendredi pour le Mondial-2014 de football au Brésil en comblant un déficit de trois buts face au Chili (3-3), alors que Chiliens et Equatoriens se rapprochaient de la qualification directe.

De son côté, l'Uruguay défait (1-0) en Equateur, prenait le chemin de son quatrième barrage en autant de campagnes qualificatives pour les phases finales d'un Mondial.

La Colombie du "Tigre" Falcao, auteur de deux buts sur pénalty, est le deuxième pays de la zone sud-américaine à se qualifier pour le Mondial-2014 après l'Argentine. Le Brésil, pays organisateur, est lui qualifié d'office.

Pour les Colombiens la rencontre de vendredi avait pourtant rapidement pris des airs de déroute après trois buts chiliens marqués lors de la première demi-heure. Les stars de la "Roja" Arturo Vidal (19e, pen) puis Alexis Sanchez, à deux reprises, (22e, 29e) semblaient en effet avoir douché les espoirs de qualification des Colombiens dans leur antre de Baranquilla.

Mais Teofilo Gutierrez (69e) a entretenu la flamme au retour des vestiaires, avant que le Monégasque Falcao ne libère les siens avec deux pénalties marqués dans le dernier quart d'heure (75e, 84e).

Avec ce nul qui les qualifie directement, les "Cafeteros" renouent avec les phases finales après 16 longues années d'absence. La dernière participation de la Colombie remontait au Mondial-1998 en France.

Deuxièmes ex-aequo du groupe Amsud avec 25 points chacun, le Chili et l'Equateur entrevoient désormais la qualification. Un nul entre ces deux équipes qui se rencontrent mardi lors de la dernière journée les mettrait hors de portée de l'Uruguay (22 points), qui devra l'emporter largement à domicile contre l'Argentine pour entretenir l'espoir d'éviter un barrage contre la Jordanie (zone Asie).

Face aux Equatoriens, dont la vitesse et les qualités physiques n'ont cessé d'impressionner au cours de cette campagne, les Uruguayens ont peiné à mettre leurs adversaires en danger à Quito, la capitale équatorienne sise à plus de 2.800 m d'altitude.

Le Parisien Edison Cavani a notamment semblé payer ses efforts en défense et au pressing et a manqué de tranchant en attaque. Seul son coéquipier Luis Suarez est parvenu par fulgurances et sur quelques coups de pied arrêtées à porter le danger devant le gardien adverse.

Les Equatoriens ont ouvert le score par Jefferson Montero à la demi-heure de jeu sur un des nombreux centres dangereux distillés par son capitaine Antonio Valencia.

Dans l'autre rencontre du début de soirée, le Venezuela - pourtant auteur d'un début de campagne tonitruant avec des victoires à domicile face à l'Argentine et la Colombie - a définitivement compromis ses chances de disputer les barrages en concédant le nul à domicile (1-1) face au Paraguay, déjà éliminé comme le Pérou et la Bolivie.

Un peu plus tard, lors de l'ultime match de cette journée, l'Argentine sans Messi a largement disposé du Pérou (3-1) à Buenos Aires, avec un doublé du Parisien Ezequiel Lavezzi, s'assurant ainsi la première place honorifique du groupe Amsud.

Le Mexique respire grâce à une "bicyclette"

Le Mexique a préservé ses chances de disputer le Mondial-2014 en arrachant la victoire face au Panama (2-1) grâce à un retourné acrobatique spectaculaire, vendredi à Mexico lors de la 9e et avant-dernière journée des qualifications dans la zone Concacaf.

Un succès était obligatoire pour les Mexicains pour garder une chance réaliste de jouer la Coupe du monde au Brésil cet été. Quand le Panama a égalisé à la 80e minute par Luis Tejada après deux erreurs défensives, les 95.000 spectateurs de l'Azteca ont vécu un cauchemar.

Ce résultat offrait non seulement le troisième et dernier billet directement qualificatif au Honduras, vainqueur du Costa Rica (1-0) quelques heures plus tôt, et compliquait singulièrement la tâche du Mexique de pouvoir décrocher la 4e place du groupe, synonyme de barrage (match aller-retour) contre la Nouvelle-Zélande.

Mais à la 85e minute, le jeune Raul Jimenez, 22 ans et entré en jeu deux minutes auparavant, a propulsé son mètre quatre-vingt dix dans les airs et a libéré son équipe d'une "bicyclette" éblouissante, qui va sans doute faire le tour de la planète football.

"Cette victoire va nous apporter une grande confiance", a assuré le buteur, médaillé d'or avec sa sélection lors des JO-2012.

Le Mexique pouvait pousser un grand +ouf+ de soulagement à la suite d'un match épuisant nerveusement pour ses supporteurs et son nouvel entraîneur Victor Manuel Vucetich, nommé il y a un mois.

Après l'ouverture du score de Oriber Peralta à la 40e minute, sa grande vedette Javier "Chicharito" Hernandez avait en effet manqué le penalty du KO à la 58e minute, maintenant dans le match les valeureux Panaméens du sélectionneur Julio Cesar Dely Valdes, qui avaient battu deux fois le Mexique cette année (en juillet lors de la Gold Cup).

Malgré une campagne de qualifications indigne de son statut (cette victoire était sa première en cinq matches à domicile), "El Tri" a encore une chance -certes infime- de décrocher le troisième et dernier billet qualificatif dans la zone Concacaf aux dépens du Honduras.

Les Honduriens (3e) ont toutefois leur destin au bout des pieds car un match nul en Jamaïque, le dernier du groupe qui n'a pas encore gagné une rencontre de qualifications, leur suffit pour accompagner les Etats-Unis et le Costa Rica au Brésil sans passer par le barrage.

En battant la Jamaïque (2-0) à Kansas City, les Américains se sont assurés la première place -honorifique- de la zone Concacaf.

Mardi lors de l'ultime journée, le Mexique (4e) se déplace au Costa Rica, déjà qualifié, et un simple match nul lui assurera ce barrage contre les Kiwis. Mais les Aztèques peuvent encore tout perdre: une défaite au Costa Rica conjuguée à une victoire du Panama (5e) à domicile face à des Etats-Unis qui n'ont plus rien à gagner ni à perdre pourraient éliminer "El Tri" à la différence de but.

Le Mexique a participé à 14 des 19 éditions de la Coupe du monde et n'a plus raté le rendez-vous mondial depuis 1990.