Dans un match dépourvu d’émotion, les Pays-Bas sont allés chercher leur billet pour les quarts-de-finales en battant une Slovaquie en panne d’inspiration. On s’attendait à plus de cette rencontre à la lumière de la féroce opposition que les Slovaques avaient présentée devant l’Italie, éliminant les champions du monde par 3 à 2. Mais peut-être que la Slovaquie a vécu le climax de son tournoi un peu trop tôt. En sortant de la phase de groupe à sa première participation en tant que nation indépendante, elle avait déjà réussi son tournoi. Et battre les champions en titre, c’était la cerise sur le sundae.

Ça s’est vu un nombre incalculable de fois dans d’autres sports. Une équipe qui est allée au bout de ses émotions, qui s’est vidé les tripes sur le terrain et qui arrive à plat au match suivant. La Slovaquie n’a pas joué comme elle l’aurait pu, les Pays-Bas ont assuré sans prendre trop de risque. Cependant, ils auraient pu se faire prendre sur un tir de Stoch qui touche la barre transversale ou de Vittek quelques instants plus tard, à la 66e minute qui décoche un boulet qui frappe un mur, Sketelenburg, qui se montre le digne successeur d’Edwin Van Der Saar. Les Pays-Bas l’ont eu relativement facile, l’histoire sera très certainement différente à la phase suivante.

Une phase suivante où ils retrouveront le vainqueur de l’autre match aujourd’hui, le Brésil. Domination complète de ce côté sur un Chili étourdi par un Brésil qui aura quand même pris son temps pour se mettre en marche. Mais une fois parti, il est impossible à arrêter. Il lui aura suffit de trois minutes pour marquer rapidement deux buts (Juan 35e, Fabiano 38e) et briser les reins des joueurs Chiliens qui n’arrivaient pas à rivaliser avec les quintuples champions du monde. Dominés sur tous les aspects, ils ne pourront rien regretter. L’adversaire était hors de portée.

Demain, ce sera la conclusion des matchs huitièmes de finales, avec le Paraguay et le Japon qui s’affrontent ainsi que l’Espagne et le Portugal. Ces matches ne devraient ressembler en rien à ceux d’aujourd’hui. Le vainqueur de la rencontre Paraguay-Japon passera pour la première fois en quart-de-finale, aucune des deux équipes n’ayant encore réussi à percer à ce stade de la compétition. Et de plus, dans les deux cas, on peut espérer y arriver. Il faut s’attendre à voir deux équipes très déterminées sur le terrain et un spectacle à la hauteur de leurs ambitions.

Espagne-Portugal est un combat de géants. Aussi de voisins qui se connaissent bien, qui se sont affrontés 33 fois dans leur histoire, mais jamais dans une phase finale d’un grand tournoi. Pour l’un comme pour l’autre, quitter la Coupe du Monde à ce stade sera catastrophique, surtout pour l’Espagne entrée en grande favorite et auréolée de son titre de championne d’Europe. Mais ce sera avec tristesse que l’on verra l’un d’eux quitter le tournoi.

Une reprise sur les reprises…

Revenir inlassablement sur le sujet de la reprise vidéo peut être un peu lourd. Mais paradoxalement, c’est de cette façon que pourront un jour avancer les choses. Au cours des derniers jours on en a entendu de toutes les sortes et bien des arguments ont été mis de l’avant pour justifier la position de la FIFA. Par exemple… « Oui mais la main de Dieu de Maradona en 86… » « L’Angleterre a gagné sur un but qui n’est jamais rentré en 1966! » « Il y a toujours eu des erreurs humaines, ça fait partie du football »… Oui bien sûr, mais en 66, même en 86, on ne bénéficiait pas de l’avancée technologique d’aujourd’hui et ce serait ridicule de s’en priver. Doit-on retourner aux saignées et aux ventouses pour soulager une congestion pulmonaire? Ça se faisait pourtant en 1800… De plus, est-ce que le fait qu’il y ait eu des erreurs par le passé justifie de les perpétuer aujourd’hui?

D’autre part, les arbitres ont perdu une belle occasion d’appuyer M.Blatter dans sa position. Suite au but de Tevez, on a vu l’arbitre M.Rosetti, discuter longuement avec son juge de ligne bien placé pour apprécier le jeu. Que se sont-ils dit? N’y avait-il pas là l’occasion pour l’arbitre de rendre une décision sur les observations de son assistant, ce qui aurait permis à la FIFA de dire que l’appui de la vidéo n’est pas essentiel puisque les arbitres voient très bien sur le terrain. Ou est-ce que l’assistant, gardant les yeux sur Messi en se demandant s’il allait finir par marquer dans ce Mondial, n’a rien vu du hors-jeu? Dans ce cas, sa place ne serait pas sur le terrain, mais dans les gradins.

Une dernière chose. On parle maintenant d’interdire la reprise sur écran géant dans les stades, pour ne pas jeter de l’huile sur le feu quand une situation comme on a connu par deux fois hier se produit. Ça, c’est de la pensée magique. Ce n’est pas en fermant les yeux qu’on fait disparaître le danger. Et il ne faut pas non plus prendre les amateurs pour des imbéciles… Voilà, je n’y reviendrai plus. Promis. Enfin…jusqu’à la prochaine fois où immanquablement ça se reproduira…