CLAIREFONTAINE (AP) - Il est donc fini le temps de Gloria Gaynor et de son "I Will Survive" champion du monde: depuis samedi soir et le match nul 0-0 concédé par l'équipe de France de soccer au Stade de France face à Israël, le nouvel hymne des Tricolores pourrait être "Un pour tous et tous pour un".

Comme les mousquetaires d'Alexandre Dumas, les Bleus se sont en effet montrés très solidaires malgré les deux points perdus à domicile pour leur premier match de qualification en vue de la Coupe du monde 2006.

"Si on commence à être négatif, on n'avance pas", a expliqué William Gallas qui, comme ses coéquipiers, ne voulait visiblement pas sombrer dans l'abattement dimanche à Clairefontaine, au centre technique national de soccer.

"S'il n'y avait qu'une chose à retenir, ce serait la solidarité", a tenu à rappeler Gallas qui, en compagnie de Sébastien Squillaci et Gaël Givet, a formé un trident de défenseurs centraux dont la complémentarité a été la bonne nouvelle de la soirée.

"Il y a eu quelques déchets mais on s'est battu pour gagner les ballons. Il y avait toujours quelqu'un pour aider un coéquipier. C'est comme ça qu'on avancera, en étant solidaires".

Le défenseur de Chelsea s'est même voulu résolument optimiste.

"Il n'y a pas de point négatif, je pars de ce principe", a expliqué celui qui s'est procuré la première grosse occasion de la rencontre avec une balle aux six mètres qui s'est évanouie dans les nuages.

"J'ai voulu piquer le ballon et il est monté, ce con... Il serait resté à mi-hauteur, c'était bon. Tu sais pas pourquoi. Tu te dis que c'est pas possible", a-t-il lâché, dégoûté.

Thierry Henry, qui s'est démené en vain sur le front de l'attaque, a également insisté sur les qualités morales du groupe.

"On a su quelque part ne pas baisser les bras. Il faut retenir l'envie", a noté le "Gunner" qui, comme ses partenaires, a insisté sur la reconstruction qui était en cours dans le groupe France.

"Certains jeunes n'avaient jamais joué avec les Bleus au Stade de France, même si ce n'est pas une excuse, a-t-il avancé. Le coach va peaufiner ses idées".

Même son de cloche du côté de Sébastien Squillaci.

"On a tout tenté mais on a manqué de réussite. Faut pas retenir que des choses négatives: ce n'est pas le système de jeu qui est en cause, mais l'animation offensive", a-t-il argumenté.

Dans ces conditions, et devant cette belle unité, le sélectionneur Raymond Domenech ne pouvait lui aussi que se féliciter de l'état d'esprit qui anime son groupe à trois jours d'un nouveau rendez-vous capital aux Iles Féroé (mercredi).

"Si eux sentent quelque chose, c'est bien, mais on n'a pas dit que tout était merveilleux. Il y a une reconstruction et, en parallèle, une forme de retenue que l'on a sentie par séquences", a regretté le sélectionneur.

"La folie qui nous a manqué, on ne peut l'amener que quand on est sûr de soi. Il faut réduire les périodes où on doute un peu", a-t-il estimé.

Domenech sait donc ce qu'il lui reste à faire d'ici le match à Thorshavn.

"On va essayer de les libérer", a-t-il promis.

Et nul doute qu'une victoire mercredi leur permettrait de se montrer encore plus solidaires.