MONTRÉAL - La Fédération de soccer du Québec (FSQ) accueille avec un très fort scepticisme l'étude américaine qui soutient que les joueurs de soccer qui ont recours fréquemment au jeu de tête peuvent souffrir d'anomalies cérébrales et de troubles cognitifs similaires à ceux vécus par des patients qui subissent des commotions.

L'étude, qui doit être présentée ce mardi à Chicago au congrès annuel de la Société de radiologie d'Amérique du Nord (Radiological Society of North America), indique que de telles frappes répétées peuvent avoir un effet cumulatif dans le temps, mais seulement si on dépasse une certaine limite, soit de 1000 à 1500 coups par année, selon la région de la tête qui entre en contact avec le ballon.

Or, le directeur technique de la Fédération québécoise, Éric Leroy, fait valoir qu'à 30 ou 40 matchs par année, cela voudrait dire une trentaine de têtes par match, un chiffre tout à fait invraisemblable alors que la moyenne se situe autour de quatre ou cinq têtes par match ou moins, selon la position du joueur.

M. Leroy fait de plus valoir que jusqu'à l'âge de 12 ans, le style de jeu pratiqué par les jeunes favorise le maintien du ballon à terre et le nombre de têtes est réduit à presque zéro.

D'autre part, M. Leroy souligne que l'étude a porté sur les analyses de résonance magnétique de 32 joueurs de soccer amateurs âgés en moyenne de 31 ans, un échantillon qu'il considère beaucoup trop petit pour être crédible.

Il fait valoir que de telles études émanent régulièrement des États-Unis et signale qu'elles sont habituellement commanditées par des fabricants de casques protecteurs.

M. Leroy ajoute que si le phénomène était répandu, il serait bien connu et répertorié dans les pays où le soccer est le sport numéro un, notamment en Europe, où sa pratique est réglementée et suivie de près par les autorités de santé publique et les équipes médicales des équipes professionnelles.