La plainte d'une Américaine accusant le joueur de soccer portugais Cristiano Ronaldo de l'avoir violée en 2009 dans un hôtel de Las Vegas doit être classée sans suite en raison d'irrégularités, a recommandé un juge chargé d'examiner cette procédure civile.

Le juge Daniel Albregts estime que la plainte déposée auprès d'un tribunal fédéral du Nevada par Kathryn Mayorga, âgée aujourd'hui de 37 ans, est en partie fondée sur des documents piratés issus des « Football leaks » qui n'auraient pas dû se trouver en sa possession.

Dans ses recommandations, consultées jeudi par l'AFP, le juge accuse l'avocat de la jeune femme, Leslie Stovall, d'avoir agi avec « mauvaise foi » dans ce dossier.

« Rejeter le dossier Mayorga en raison du comportement incorrect de son avocat est sévère. Mais c'est malheureusement la seule sanction appropriée pour garantir l'intégrité de la procédure judiciaire », écrit le juge Albregts.

Même si la plaignante change d'avocat, « le tribunal sera incapable de dire quelle part de l'affaire est fondée sur ses seuls souvenirs ou s'ils auront été influencés par les documents de Football Leaks », estime-t-il.

L'avocat du footballeur à Las Vegas, Peter Christiansen, s'est réjoui dans un communiqué que « le tribunal souhaite faire appliquer la loi avec équité et recommande le rejet de la plainte au civil contre M. Ronaldo ».

Contactés par l'AFP, Leslie Stovall et les autres avocats de Mme Mayorga n'avaient pas réagi jeudi après-midi.

Le footballeur a toujours fermement démenti ces accusations de viol, affirmant avoir eu une relation « complètement consentie » avec la jeune femme. 

De son côté, la justice américaine a annoncé en juillet 2019 que ces accusations ne pouvaient « pas être prouvées au-delà d'un doute raisonnable », renonçant par conséquent à poursuivre pénalement l'athlète portugais, qui joue désormais pour l'équipe de Manchester United.

En juin 2009, la plaignante avait certes appelé la police de Las Vegas pour dénoncer un viol mais elle avait refusé d'identifier son agresseur. Le dossier avait alors été refermé.

Une « médiation privée » avait été organisée peu après avec des représentants de Ronaldo, se soldant en 2010 par une transaction financière: 375.000 dollars en échange d'une confidentialité absolue sur les faits présumés ou l'accord, ainsi que l'abandon de toute procédure.

Pour les avocats actuels de Mme Mayorga, cet accord est nul et non avenu, notamment en raison du trouble psychologique de leur cliente à l'époque et des pressions exercées à son encontre. Ils réclament à présent à Ronaldo jusqu'à 200 millions de dollars d'indemnités.

Le juge Albregts écrit quant à lui dans ses recommandations "n'avoir trouvé aucune preuve que Ronaldo ou ses avocats ont intimidé Mayorga ou empêché l'application de la loi" avec cet accord amiable.

C'est en août 2018 que Mme Mayorga avait repris contact avec la police de Las Vegas et demandé la réouverture de son dossier, accusant pour la première fois publiquement le footballeur.