KAISERSLAUTERN (AFP) - L'Italie a utilisé tous les ressorts de son expérience, de son savoir-faire défensif, voire de son vice, avec un penalty savamment provoqué, pour battre l'Australie (1-0) et se qualifier pour les quarts de finale du Mondial-2006 de football, lundi à Kaiserslautern.

Réduite à dix depuis la 50e minute et l'exclusion justifiée de Marco Materazzi, la "Squadra Azzurra" a d'abord su résister aux assauts désordonnés et peu inspirés des Australiens.

Puis dans les arrêts de jeu, Fabio Grosso s'est lancé dans une chevauchée désespérée. Accroché hors de la surface par Marco Bresciano, le latéral gauche de Palerme a résisté pour venir buter sur le malheureux Lucas Neill, excellent jusque-là.

Abusé par l'Italien, l'arbitre espagnol Luis Medina Cantalejo n'hésitait pas à indiquer le point de penalty. Francesco Totti, sacrifié par son sélectionneur Marcello Lippi en début de match, s'avançait pour donner la victoire aux siens (90+5).

L'Italie effaçait ainsi son élimination d'il y a quatre ans au même stade de la compétition face à la Corée du Sud (1-2 b.e.o.). A cette occasion, c'est elle qui avait subi l'effet d'une décision arbitrale controversée.

Dans sa guerre tactique avec Guus Hiddink, Marcello Lippi avait joué le coup le plus fin en lançant d'entrée Alessandro Del Piero, à la place de Totti, décevant lors des matches de poule.

Système original

Immédiatement, le milieu de terrain de la Juventus Turin se faisait remarquer avec un centre au second poteau pour la tête de Luca Toni à côté (3). Mais l'Australie n'était pas du tout intimidée par l'enjeu ni l'adversaire.

S'appuyant sur un système original avec trois lignes de trois et Mark Viduka seul en pointe, le plus souvent soutenu par Tim Cahill, les "Socceroos" maîtrisaient globalement le ballon, sans cependant pouvoir se révéler dangereux.

Les mouvements de l'imposant Toni gênaient en revanche leur défense. Le meilleur buteur du Championnat d'Italie avec 31 buts remisait ainsi de la tête un ballon de Del Piero vers Alberto Gilardino.

Mais la reprise acrobatique de l'attaquant de l'AC Milan était bien détournée par Mark Schwarzer (20). Défendant très bas, l'Italie lançait ensuite des contres incisifs plein axe.

Toni était encore à la réception d'une ouverture d'Andrea Pirlo. L'avant-centre de la Fiorentina pivotait, mais son tir du gauche était sorti du pied par Schwarzer (22).

Le jeu était vivant et agréable. L'Australie s'offrait sa meilleure opportunité sur un coup de Bresciano cafouillé par la défense italienne. Mais la frappe de Scott Chipperfield ne suffisait pas à inquiéter Gianluigi Buffon (30).

Manque de variété

Toni restait le joueur le plus en vue, remisant notamment un coup franc de Pirlo pour un Gilardino quelques centimètres trop court (40). Mais l'Italien gâchait ensuite une belle chance en se précipitant sur une frappe aux 6 m, qu'il enlevait trop (49).

Jusque-là sereine, l'Italie se mettait soudainement en danger sur un tacle grossier et évitable de Marco Materazzi sur Bresciano filant au but (51). M. Medina Cantalejo excluait directement le défenseur de l'Inter Milan.

Lippi choisissait de se priver de Toni -ayant fait entrer à la pause Vincenzo Iaquinta pour Gilardino- pour un défenseur: Andrea Barzagli. L'Australie pouvait dès lors s'aventurer plus avant.

Sur un beau mouvement dessiné sur la gauche, Chipperfield recevait le ballon dans la surface. Mais dans un angle fermé, il ne pouvait tromper Buffon (59). Sans Brett Emerton, suspendu, et Harry Kewell, blessé, le jeu australien manquait cependant de variété.

Buffon devait tout de même intervenir avec autorité dans les pieds de Viduka sur un centre en retrait de John Aloisi (85). Mais l'Australie venait de laisser passer sa chance.