Vingt ans après le Heysel
Soccer lundi, 23 mai 2005. 11:47 mercredi, 11 déc. 2024. 06:54
ISTANBUL (AFP) - La violence fait toujours partie du paysage du soccer européen vingt ans après le drame du Heysel à Bruxelles où des fans de Liverpool semèrent la mort, un triste anniversaire mis en relief par la présence des Reds en finale de Ligue des champions mercredi contre le Milan AC à Istanbul.
29 mai 1985: la Juventus Turin bat Liverpool (1-0) en finale de Coupe d'Europe des clubs champions. La fête a tourné au cauchemar absolu avant le coup d'envoi, quand, en deux vagues, des hooligans britanniques ont chargé des supporteurs italiens, piétinés et étouffés dans leur tribune.
Les 39 morts et quelque 600 blessés firent prendre conscience à l'Angleterre de la gangrène hooligane. La bousculade d'Hillsborough, en 1989, et la mort de 96 supporteurs de Liverpool, acheva de convaincre les autorités qui initièrent une réforme efficace, même si, depuis, le hooliganisme s'est déplacé des clubs vers l'équipe nationale anglaise.
Mercredi, près de 30.000 fans de Liverpool rejoindront donc Istanbul, la ville où, en avril 2000, deux supporteurs des Anglais de Leeds furent tués à l'arme blanche lors d'une bataille avec des fans du club local de Galatasaray, la veille d'une demi-finale de Coupe de l'UEFA.
Un élément qui ajoute à la forte symbolique de cette finale continentale, en terre turque, disputée vingt ans après le Heysel entre une équipe anglaise et une italienne.
C'est justement en Italie que la violence a récemment resurgi de triste manière.
Récidivistes
Le 12 avril dernier, le quart de finale retour de C1 entre l'Inter et le Milan AC est interrompu à cause de jets de bouteilles et de fumigènes sur la pelouse, dont l'un brûle légèrement le gardien du Milan. Bilan: quatre matches à domicile à huis clos pour l'Inter.
Une sanction trop douce pour les fans récidivistes de l'Inter? En mai 2001, ils jetaient déjà un scooter d'une tribune de San Siro lors d'un match contre l'Atalanta Bergame. Aucun blessé, un miracle.
Cette saison aussi, en Ligue des champions et toujours en Italie, lors de AS Rome-Kiev, une pièce de monnaie venue des tribunes a blessé au front l'arbitre suédois Anders Frisk, qui a dû arrêter le match.
Ces graves événements ont fait réagir les autorités italiennes qui relativisent toutefois. "Le hooliganisme (anglais) était autrement plus sérieux que les incidents italiens", estime le président de la Fédération italienne Franco Carraro.
L'épisode de San Siro ne doit toutefois pas faire oublier une autre forme de violence qui règne sur le Vieux continent: le racisme.
Quand un sélectionneur (l'Espagnol Luis Aragones) motive un joueur en traitant un de ses coéquipiers de club (Thierry Henry) de +noir de merde+, quand un entraîneur (le Français François Ciccolini) qualifie un adversaire de +sale Albanais de merde+, quand des bannières fascistes sont brandies par des fans de la Lazio Rome honorés par le joueur Paolo Di Canio d'un salut mussolinien, quand des joueurs de couleur sont insultés et agressés par leurs propres "supporteurs" à la sortie d'un match (à Bastia, en France) - le tout en moins de six mois - un seul constat s'impose: le stade de soccer est plus que jamais un lieu d'une violence intolérable.
Angleterre-Turquie: des incidents récents
Les derniers déplacements en Turquie d'équipes anglaises se sont accompagnés d'incidents parfois violents, alors qu'Istanbul s'apprête à accueillir mercredi la finale de la Ligue des champions de soccer entre Liverpool et les Italiens du Milan AC.
La cité stambouliote est encore marquée des événements de la nuit du 4 au 5 avril 2000. A la veille de la demi-finale aller de la Coupe de l'UEFA Galatasaray-Leeds, deux supporteurs anglais avaient été poignardés lors d'une bagarre par des fans du club turc.
Pris à partie par une vingtaine de personnes, Kevin Speight, 40 ans, et Christopher Loftus, 36 ans, avaient été tués et six de leurs camarades blessés par des partisans du club stambouliote affirmant répondre à des "provocations" des Anglais, lors d'une vaste bagarre nocturne dans le centre d'Istanbul.
Galatasaray avait ensuite remporté le 17 mai 2000 la première Coupe de l'UEFA de son histoire en battant les Anglais d'Arsenal (aux tirs au but) à Copenhague, après de nouveaux incidents.
Plus récemment, en octobre 2003, d'autres problèmes avaient émaillé le match de qualification à l'Euro-2004 Turquie-Angleterre à Istanbul. L'Union européenne de soccer (UEFA) avait dû prendre des sanctions contre les fédérations des deux pays.
Elle avait infligé une amende de 19.340 euros à la Fédération turque pour les troubles à l'ordre public causés par les supporteurs, et pour la conduite de certains joueurs de l'équipe nationale et d'un membre du service de sécurité lors d'incidents qui avaient éclaté dans le tunnel menant aux vestiaires à la mi-temps de ce match.
La Fédération anglaise avait écopé de 6447 euros d'amende en raison du comportement de certains de ses joueurs dans cette échauffourée.
Après avoir fait match nul (0-0) lors de cette rencontre, l'Angleterre s'était qualifiée pour la phase finale de l'Euro-2004 au Portugal, contraignant la Turquie à disputer un barrage aller-retour contre la Lettonie qu'elle allait finalement perdre (0-1, 2-2).
29 mai 1985: la Juventus Turin bat Liverpool (1-0) en finale de Coupe d'Europe des clubs champions. La fête a tourné au cauchemar absolu avant le coup d'envoi, quand, en deux vagues, des hooligans britanniques ont chargé des supporteurs italiens, piétinés et étouffés dans leur tribune.
Les 39 morts et quelque 600 blessés firent prendre conscience à l'Angleterre de la gangrène hooligane. La bousculade d'Hillsborough, en 1989, et la mort de 96 supporteurs de Liverpool, acheva de convaincre les autorités qui initièrent une réforme efficace, même si, depuis, le hooliganisme s'est déplacé des clubs vers l'équipe nationale anglaise.
Mercredi, près de 30.000 fans de Liverpool rejoindront donc Istanbul, la ville où, en avril 2000, deux supporteurs des Anglais de Leeds furent tués à l'arme blanche lors d'une bataille avec des fans du club local de Galatasaray, la veille d'une demi-finale de Coupe de l'UEFA.
Un élément qui ajoute à la forte symbolique de cette finale continentale, en terre turque, disputée vingt ans après le Heysel entre une équipe anglaise et une italienne.
C'est justement en Italie que la violence a récemment resurgi de triste manière.
Récidivistes
Le 12 avril dernier, le quart de finale retour de C1 entre l'Inter et le Milan AC est interrompu à cause de jets de bouteilles et de fumigènes sur la pelouse, dont l'un brûle légèrement le gardien du Milan. Bilan: quatre matches à domicile à huis clos pour l'Inter.
Une sanction trop douce pour les fans récidivistes de l'Inter? En mai 2001, ils jetaient déjà un scooter d'une tribune de San Siro lors d'un match contre l'Atalanta Bergame. Aucun blessé, un miracle.
Cette saison aussi, en Ligue des champions et toujours en Italie, lors de AS Rome-Kiev, une pièce de monnaie venue des tribunes a blessé au front l'arbitre suédois Anders Frisk, qui a dû arrêter le match.
Ces graves événements ont fait réagir les autorités italiennes qui relativisent toutefois. "Le hooliganisme (anglais) était autrement plus sérieux que les incidents italiens", estime le président de la Fédération italienne Franco Carraro.
L'épisode de San Siro ne doit toutefois pas faire oublier une autre forme de violence qui règne sur le Vieux continent: le racisme.
Quand un sélectionneur (l'Espagnol Luis Aragones) motive un joueur en traitant un de ses coéquipiers de club (Thierry Henry) de +noir de merde+, quand un entraîneur (le Français François Ciccolini) qualifie un adversaire de +sale Albanais de merde+, quand des bannières fascistes sont brandies par des fans de la Lazio Rome honorés par le joueur Paolo Di Canio d'un salut mussolinien, quand des joueurs de couleur sont insultés et agressés par leurs propres "supporteurs" à la sortie d'un match (à Bastia, en France) - le tout en moins de six mois - un seul constat s'impose: le stade de soccer est plus que jamais un lieu d'une violence intolérable.
Angleterre-Turquie: des incidents récents
Les derniers déplacements en Turquie d'équipes anglaises se sont accompagnés d'incidents parfois violents, alors qu'Istanbul s'apprête à accueillir mercredi la finale de la Ligue des champions de soccer entre Liverpool et les Italiens du Milan AC.
La cité stambouliote est encore marquée des événements de la nuit du 4 au 5 avril 2000. A la veille de la demi-finale aller de la Coupe de l'UEFA Galatasaray-Leeds, deux supporteurs anglais avaient été poignardés lors d'une bagarre par des fans du club turc.
Pris à partie par une vingtaine de personnes, Kevin Speight, 40 ans, et Christopher Loftus, 36 ans, avaient été tués et six de leurs camarades blessés par des partisans du club stambouliote affirmant répondre à des "provocations" des Anglais, lors d'une vaste bagarre nocturne dans le centre d'Istanbul.
Galatasaray avait ensuite remporté le 17 mai 2000 la première Coupe de l'UEFA de son histoire en battant les Anglais d'Arsenal (aux tirs au but) à Copenhague, après de nouveaux incidents.
Plus récemment, en octobre 2003, d'autres problèmes avaient émaillé le match de qualification à l'Euro-2004 Turquie-Angleterre à Istanbul. L'Union européenne de soccer (UEFA) avait dû prendre des sanctions contre les fédérations des deux pays.
Elle avait infligé une amende de 19.340 euros à la Fédération turque pour les troubles à l'ordre public causés par les supporteurs, et pour la conduite de certains joueurs de l'équipe nationale et d'un membre du service de sécurité lors d'incidents qui avaient éclaté dans le tunnel menant aux vestiaires à la mi-temps de ce match.
La Fédération anglaise avait écopé de 6447 euros d'amende en raison du comportement de certains de ses joueurs dans cette échauffourée.
Après avoir fait match nul (0-0) lors de cette rencontre, l'Angleterre s'était qualifiée pour la phase finale de l'Euro-2004 au Portugal, contraignant la Turquie à disputer un barrage aller-retour contre la Lettonie qu'elle allait finalement perdre (0-1, 2-2).