MARSEILLE, France - Plus de huit mois après ses adieux au football professionnel un triste soir de finale de Mondial perdue au stade olympique de Berlin, Zinedine Zidane a rechaussé les crampons lundi à Marseille, pour une bonne cause, la lutte contre la pauvreté.

L'initiative en revient au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui, depuis 2003, organise chaque année avec ses ambassadeurs-footballeurs des "matches contre la pauvreté" permettant de récolter des fonds pour financer des projets précis.

Zidane et Ronaldo en sont. lundi, ils ont conduit chacun une équipe de vedettes, en activité (Luccin, Gallas, Rivaldo, Givet, Belletti, Dida...) ou retraitées (Blanc, Stojkovic, Anderson), devant 25.000 spectateurs évidemment acquis à la cause de Zidane le Marseillais, et venus chercher quelques frissons de jeu.

Pitreries de Debbouze

Ils n'en eurent guère en réalité, à l'exception des passements de jambe de Zidane, plutôt bon pied bon oeil, de quelques sprints poussifs de Waddle ou Ravanelli et des pitreries de l'acteur Jamel Debbouze. "Qui ne saute pas n'est pas Lyonnais", lança ainsi le comique au micro du stade, provoquant, bien sûr, les sifflets du stade, avant de le faire rire une fois sur la pelouse, dans l'équipe de Zidane, s'acharnant longtemps à marquer avant d'y parvenir, hors-jeu, sur un service de Zidane.

Le spectacle n'avait donc rien d'époustouflant. Et pour l'anecdote, après une première mi-temps d'ennui, les amis de Zidane ont battu ceux de Ronaldo 5 à 2 (buts de Portillo (2), Jamel, Sichi, Al-Jaber et Ronny contre son camp, contre Gerard et Anderson).

Le message, lui, était plus, solennel. "Chacun peut apporter quelque chose, même celui qui n'a pas grand chose, pour lutter contre ce malheur et faire que ce monde soit meilleur à l'avenir", a lancé ainsi Zidane dans une brève conférence de presse d'avant match.

Ronaldo, tout aussi concis, salua, lui, "cet évènement dédié à une grande cause".

Le président de l'OM, Pape Diouf, eut des mots plus choisis: "je suis d'autant plus sensible à cette cause vu le pays d'où je viens (le Sénégal, ndlr), où la richesse n'est pas la chose la mieux partagée".

Selon Ad Melkert, N°2 du PNUD, ce type de match permet de récolter environ 500.000 dollars, par le biais de la billetterie (les joueurs ne font pas de dons, mais "donnent leur temps et leur attention"). Les derniers "matches contre la pauvreté" ont par exemple financé des systèmes d'irrigation et d'accès à l'eau au Sri Lanka, des programmes de santé en RD Congo ou des aides aux femmes handicapées au Burkina Faso.