Ça fait déjà une semaine que la très crédible émission américaine Frontline présentait son émission spéciale de deux heures à propos des commotions cérébrales dans la NFL, « A League of denial; The NFL’s concussion crisis ».

Si vous avez raté cette émission et que vous avez un intérêt pour le sport en général, le football en particulier, ou que vous êtes parents d’enfants qui désirent jouer au football, vous devez regarder cette émission. En fait, c’est votre devoir de parents.

Je ne reviendrai pas sur chacun des éléments mis de l’avant dans cette émission de deux heures. Mon collègue François Gagnon a fait un excellent résumé de référence dans son texte sur le RDS.CA.

En deux mots, la NFL savait que les commotions cérébrales étaient dangereuses pour la santé des joueurs, que rien n’a été fait, que des médecins sans scrupules ont été embauchés pour nier l’évidence et les études de neurochirurgiens durant des décennies. Suivant des poursuites judiciaires, la NFL a finalement réglé le différend en versant 765 millions de dollars en compensation.

La NFL a depuis adopté des mesures, interdisant les coups casque contre casque. Des règles plus sévères protègent davantage les quarts-arrières. Les casques sont de meilleur qualité. Pis après…

En tant que parents, seriez-vous prêts à courir ce risque pour votre fils? Quant un médecin déclare que c’est encore plus dangereux pour les jeunes car le cerveau n’est pas encore complètement développé et qu’il bouge beaucoup dans la boîte crânienne s’il reçoit un choc, êtes-vous tenté d’inscrire votre enfant à une telle pratique?

La NFL a beau adopté des mesures préventives, la nature du sport reste et le football est violent, surtout sur la ligne de mêlée où les coups sont répétitifs.

J’ignore comment réagira la population américaine, suivant la diffusion de cette émission. Les inscriptions au football vont-elles diminuer? Le football est-il un sport en perdition? Bien non, mais au moins les risques sont connus.

Que se passe-t-il au Canada maintenant avec le hockey?

La NFL et la LNH sont tissées serrées et les mesures prises dans une ligue risquent de rebondir dans l’autre. La LNH tente d’être plus sévère par rapport aux coups salauds afin de réduire les coups à la tête et du coup, les commotions cérébrales.

Le hockey est moins violent que le football mais les coups au hockey peuvent être pires en raison de la vitesse des contacts. Et à ce que je sache, les casques de hockey ne protègent pas autant que ceux conçus pour le football.

De mémoire, combien de hockeyeurs ont vu leur carrière prendre fin en raison des commotions cérébrales? On peut en nommer plusieurs, les vedettes comme Pat Lafontaine, Eric et Brett Lindros, Paul Kariya, Mike Richter et plusieurs autres. Il y en a des dizaines et des dizaines d’autres. Quel sera leur état de santé dans dix ou quinze ans?

Et en plus, au hockey, on permet encore les bagarres. Rick Rypien, Wade Belak et Derek Boogaard, ça vous sonnent des cloches? Ces trois athlètes nous ont quitté la même année, en 2011, qualifiée de « Annus horribilis » dans la LNH.

Trois morts en 2011 et alors que 2014 est à la porte, où sont les changements?

En tant que parents : êtes-vous prêts à courir ces risques pour vos enfants?

Stéphane Langdeau

Site Internet de L'antichambre

Twitter de L'antichambre

Facebook de L'antichambre