Les partisans abordaient le match face aux Blues le cœur rempli d’enthousiasme, un cœur gonflé d’espoir après deux victoires en succession de leurs champions. Ainsi donc, le cœur était à la fête à l’aube de cet autre match au Centre Bell.

Mais ceux qui avaient le cœur à l’ouvrage se trouvaient de l’autre côté de la patinoire. Chez le Canadien, on jouait sans cœur et donc les cœurs sensibles allaient devoir s’abstenir de chanter en choeur. Assistant à la rencontre, les fantômes du Forum, déménagé dans leur nouvelle demeure avaient des hauts le cœur face à une performance qui ne semblait pas tenir à cœur des descendants.

Bien sûr, au Québec, les performances du Canadien nous touchent droit au cœur. Nous aimons notre Sainte Flanelle de tout notre cœur et serions prêts à consentir à la défaite si les joueurs se crevaient le cœur à l’ouvrage. Mais bon, encore une fois, les partisans sont repartis vers leur demeure, le cœur déchiré, le cœur sur la main. Avant de quitter toutefois, certains ont laissé parler leur cœur dans quelques huées bien senties aux joueurs.

Il faudrait bien toucher au cœur du sujet. À défaut de talent, les partisans seraient prêts à accepter que ces athlètes grassement payés jouent avec cœur, se vident le cœur sur la patinoire afin de mettre un peu de baume sur le cœur des partisans. Ces joueurs ont-ils une pierre à la place du cœur pour offrir une performance qui serait susceptible de faire battre les cœurs des amateurs. Cette saison, il faut donc avoir le cœur solide pour endurer les performances qui nous frappent droit au cœur.

Peut-être devons-nous accepter de bon cœur qu’il faudra faire jusqu’à l’an prochain contre mauvaise fortune, bon cœur. En attendant, c’est à Boston que se poursuivra la ballade des cœurs barbouillés. Au moins, ils seront loin des yeux, loin du cœur et nos cœurs battront moins la chamade face à ce qui sera peut-être une autre contre-performance que nous connaissons par cœur. Il faudra avoir le cœur bien accroché à Boston, un endroit où les joueurs du Canadien n’iront pas de gaieté de cœur.

Je vous ai écrit pour me vider le cœur. Si le cœur vous en dit, réagissez et ouvrez votre cœur.

Je vous remercie du fond du cœur, mais croyez-moi, je n’ai pas le cœur à rire.

Rodrigue, as-tu du cœur ?

Pierre Corneille, Le Cid.

Stéphane Langdeau

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