Composez votre N.I.P.
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 22:06 jeudi, 20 sept. 2012. 01:41Le journaliste du quotidien anglo-canadien, The Globe and Mail, David Shoalts complétait son article mardi matin en parlant des propriétaires de la LNH qui n’ont aucunement peur de la possible réaction des amateurs de hockey canadiens en ce qui a trait à l’actuel lock-out. En résumé, selon les propos de Shoalts, les partisans sont vus par les propriétaires comme des guichets automatiques avec des bras et des jambes. Shoalts explique que les amateurs seront de retour dans les amphithéâtres dès que le conflit sera réglé et qu’ils payeront leur écot, sans demander leur reste.
En somme, voilà qui n’est pas très édifiant comme analyse mais tout à fait juste. Chaque amateur est donc responsable de la flambée des revenus de la LNH. Le prix du billet a bondi de 42% en moyenne depuis 2004, de 52% à Montréal et aux dernières nouvelles, on pouvait compter sur nos dix doigts les sièges vides au Centre Bell.
Dans cette guerre qui oppose des propriétaires milliardaires à des joueurs millionnaires, les seuls perdants sont ceux qui vont encore payer la totale dès la reprise des activités, c’est-à-dire vous, chers amateurs.
On pourrait ergoter longtemps à propos de ceux qui ont tort et des autres qui ont raison. On peut analyser « ad vitam aeternam » sur la durée du lock-out actuel et des pertes qui seront encourues dans l’économie locale et nationale. Par contre, nous savons tous qu’à la fin, il faudra bien s’entendre, que les milliardaires le seront toujours et que les millionnaires aussi.
Où, quand et comment on tranchera le nœud gordien demeure encore un mystère mais force est d’admettre que la LNH n’est pas saine, d’esprit et de corps. Crier haut et fort que les revenus records ont atteint trois milliards et demi de dollars et imposer un lock-out ne font aucune logique.
Comment avec de tels revenus peut-on arriver à la fin de l’équation avec des pertes? Il n’y a qu’une seule explication possible; la mauvaise gérance des propriétaires. Puisque l’objectif de chaque entreprise est de faire des profits, pourquoi certains propriétaires continuent d’accorder des contrats exorbitants, au-delà de leurs moyens.
L’idée du plafond et du plancher salarial imposée par les propriétaires au terme du conflit qui avait mis un terme à la saison 2004–2005 semblait excellente. Le temps aura prouvé que non. Un écart de 16 millions entre le plancher à 20 millions et le plafond à 36 millions est énorme. En appliquant une simple règle de 3, l’écart est de 44%. Cet écart s’amenuise grandement si le plancher est de 54 et le plafond est fixé à 70 millions. L’écart est maintenant de 23%.
Il est plus facile maintenant de constater pourquoi certaines concessions sont en difficulté alors que les joueurs continuent d’empocher le pactole.
Une révision en profondeur est donc nécessaire pour éviter de futurs conflits. N’est-ce pas la LNH qui a vu 1700 matchs de hockey ne pas être présentés depuis 20 ans!
Cela dit, le fond de grève de l’AJLNH est de 140 millions en ce moment et on ignore encore comment l’Association partagera son fond avec les joueurs. Cependant, en 2004, lors du dernier lock-out, chaque joueur touchait un montant de 5 mille dollars par mois non-imposable, donc 60 mille dollars net et des 700 joueurs de la Ligue, plus de 300 s’étaient trouvés du boulot ailleurs, tout en continuant de recevoir les prestations de lock-out. Qui faut-il plaindre?
Cela dit, en attendant que les grands violonistes accordent leur instrument, il ne vous reste qu’à profiter de cette pause pour remplir votre cochonnet. Avant longtemps, on vous demandera de composer votre N.I.P.
Stéphane Langdeau
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