Ah! mes amis, rien de tel que de passer quelques jours aux États-Unis pour tâter le pouls de l'actualité sportive nord-américaine et comparer ce qui retient l'attention chez nos voisins par rapport à chez-nous.

Et je vous prie de me croire, il y plusieurs points d'intérêt qui ont retenu mon attention, pour des raisons que vous n'aurez aucune difficulté à comprendre.

Que d'éloges pour GSP

Commençons par les choses positives, qui ne peuvent que taquiner un tant soit peu notre fierté nationale. Le quotidien USA Today consacrait vendredi deux pages complètes au programme UFC 154 présenté au Centre Bell, ce samedi. Et au cœur de ce dossier principal, on retrouvait un reportage extrêmement élogieux envers George St-Pierre, qui effectue son grand retour après une opération au genou survenue il y a près d'un an.

Sous le titre "St-Pierre, un modèle exemplaire pour UFC" et sous la plume de Ben Fowlkes, l'article retrace le parcours de l'athlète québécois depuis sa tendre enfance jusqu'à son ascension au sommet de sa discipline et par ricochet, le rôle crucial qu'il a joué dans les changements de perception des commanditaires et du public en général vis-à-vis celle-ci.

"Livre pour livre, George St-Pierre est l'un des combattants les plus durs qui soient", affirme sans retenue George Fonseca de la Créative Artists Agency, qui représente les intérêts de l'athlète. "Mais il est aussi un homme charmant, humble, articulé, qui aime porter l'habit en dehors de l'arène".

Le président de l'UFC, Dana White, ne tarit pas d'éloges envers celui qui " aide non seulement son sport, mais aussi son développement économique". "C'est un gars sur qui vous pouvez compter sur tous les fronts. C'est un gars autour de qui vous pouvez bâtir votre industrie", ajoute le grand patron, dans le même article.

George St-Pierre est encore et toujours celui qui provoque le plus d'achats de "télé à la carte" selon Dana White. Et je suis à même de témoigner que George et son sport exercent un attrait extrêmement fort sur tout le continent si j'en juge par la difficulté à trouver des billets d'avion entre les USA et Montréal au cours des dernières heures.

Ayant brièvement considéré la retraite après des moments difficiles de réhabilitation suite à son opération de décembre dernier, GSP admet se sentir motivé comme jamais à la veille de son grand retour contre Carlos Condit. "J'aime ce que je fais pour gagner ma vie... Je veux continuer pour un long moment. Je veux être le meilleur, le meilleur de tous les temps", conclut St-Pierre dans les dernières lignes de ce reportage élogieux de USA Today.

Plusieurs observateurs m'ont souvent mentionné que George St-Pierre n'obtenait pas, au Québec, la reconnaissance qu'il reçoit dans le reste de l'Amérique, en Europe et en Asie. C'est probablement vrai. Question de « culture sportive », sans doute, d'abord et avant tout. Les arts martiaux et autres formes semblables de combats ne font pas vraiment partie de nos priorités en matière de divertissements sportifs.

Mais il suffit d'ouvrir les yeux et les oreilles un tout petit peu pour constater à quel point il est hautement respecté dans son milieu. Pour toutes les bonnes raisons.

F1 vous dites?

Tous ceux qui sont allés ne serait-ce qu'une fois dans leur vie à Austin, au Texas, me disent à quel point cette ville fait contraste avec le reste de l'état. Si un séjour à Dallas vous donne parfois l'impression d'être au cœur de la capitale des fusils et de l'Amérique des cowboys, Austin fait radicalement contraste, semble-t-il. Ville de musique, d'artistes, ouverte d'esprit et très "tendance", elle est la nouvelle terre d'accueil de la Formule 1 aux USA. Après Watkins Glen, Long Beach, Détroit, Las Vegas, Dallas, Phoenix et Indianapolis, plusieurs croient que si la F1 peut enfin trouver une niche durable chez nos voisins, cela pourrait bien être à Austin.

Je veux bien mes amis, mais mes 30 années d'expérience au cœur de la discipline me rendent très prudent devant une telle affirmation. Cela n'a rien à voir, à la base, avec la ville elle-même, bien que je la considère peu reconnue sur le plan touristique. Non, cela tient surtout de l'indifférence la plus totale des Américains vis-à-vis la F1. Je m'attendais à lire au moins quelques lignes dans les quotidiens de vendredi sur le tout premier GP à être couru à Austin, ne serait-ce qu'une petite allusion un peu "chauvine" sur ce nouveau complexe automobile grandiose, mais non, rien, moins que rien. Tout n'est que Nascar dans les pages du USA Today. Vrai que la course à la Coupe Sprint atteint présentement son paroxysme, mais quand même...

J'admets que le succès commercial d'un GP de F1 tient d'abord à la vente de billets et aux retombées économiques qu'il génère et non pas seulement à la couverture des journaux. L'évènement sera télédiffusé sur les ondes de NBC à compter de l'an prochain et cela aura un impact majeur sur sa notoriété. Par ailleurs, avec la proximité du Mexique et de l'Amérique du Sud, il y a un fort bassin de clients potentiels pour la course d'Austin en dehors des USA. Le circuit est une réussite sur plan technique (merci Hermann Tilke) et il est indéniable que l'infrastructure complète sera rapidement à la hauteur des attentes.

Cela n'enlève rien, cependant, à l'indifférence totale des médias américains pour la discipline reine du sport automobile sur le plan mondial. Et cela risque d'être long avant de changer quelque peu la situation.

Loria au pilori

Par ailleurs, si vous êtes de ceux qui en ont encore gros sur le cœur envers Jeffrey Loria et son célèbre gendre David Samson après le départ des Expos, vous auriez été euphoriques à la lecture des éditoriaux de Bob Nightingale, cette semaine, dans le prestigieux USA Today. Nightingale a "démoli" les propriétaires des Marlins de la Floride pour cet outrage envers leurs partisans que représente cette méga-transaction avec les Blue Jays de Toronto annoncée cette semaine et qui est toujours scrutée à la loupe par Bud Selig, aux dernières nouvelles.

"Ces gens (Loria et Samson) ont floué les contribuables, en les incitant à verser 409 millions$ pour leur stade à toit rétractable...Ils ont dit à leur public qu'ils allaient ainsi devenir les Yankees du sud pour aussitôt redevenir les mêmes Marlins... À combien se chiffrent leurs engagements au-delà de 2013? Zéro."

Le lendemain, à l'issue de l'ouverture des assises du Baseball majeur à Chicago, Nightingale en a rajouté, en s'adressant directement à Loria via son éditorial. "Vous êtes un propriétaire qui a trahi ses fans et ses joueurs, qui a perdu toute crédibilité et ce, pour aussi longtemps que vous serez impliqué dans le baseball". Ouch!!! Ça ravive en vous quelques vieilles plaies?

Quand on regarde comment les Rays de Tampa Bay travaillent sans relâche et avec acharnement pour offrir une équipe hautement représentative à leurs partisans, année après année, avec un budget d'opération modeste et quand on constate les efforts extraordinaires déployés par un Montréalais du nom de Darcy Raymond pour rendre la vie très agréable aux partisans qui viennent encourager les Rays dans le vétuste dôme de St-Petersburg, on ne peut que comprendre l'indignation et la frustration des amateurs de l'autre rive floridienne!