Desharnais vs Pacioretty
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 17:34 lundi, 20 déc. 2010. 23:40Certains d’entre vous (probablement parmi les plus âgés) se souviendront de Calimero, ce petit oiseau qui portait sa coquille sur la tête et qui trouvait toujours la vie si injuste. Et bien, je ne peux m’empêcher de penser à lui quand je regarde le sort réservé à certains joueurs de hockey. Parfois le sport (comme la vie) peut être absolument injuste.
Cette semaine, le Canadien a rappelé Pacioretty pour venir lui prêter main forte. Une décision entièrement justifiée considérant ses qualités et ses statistiques avec Hamilton. Mais, du coup, David Desharnais est encore laissé derrière malgré une excellente fiche. Même Pacioretty lui a rendu hommage en rappelant qu’une grande partie de ses propres succès reviennent à son coéquipier. Pourtant, Desharnais, malgré son talent, sa rapidité, ses bonnes mains, sa vision du jeu et sa combativité, a un grave défaut, il est petit (seulement 5’ 7’’). Or, le Canadien regroupe déjà plusieurs joueurs de petit gabarit ce qui laisse peu de place pour un joueur comme Desharnais.
Voyez-vous, la Ligue nationale compte environ 800 joueurs, et, ce sont, dans la très grande majorité, les meilleurs au monde. Or, parallèlement, il est indéniable qu’un certain nombre de joueurs de la ligue américaine possèdent plus de talent que certains joueurs de la Ligue nationale. Mais, parce qu’ils sont trop petits pour évoluer sur un 3ième ou 4ième trio, qui nécessite souvent force et robustesse, ou trop lent pour évoluer sur le premier ou second trio, il n’y a pas de place pour eux dans la grande équipe où ces postes sont déjà pourvus. L’équation se résume quelquefois à une question de grosseur et pas exclusivement de talent. C’est ce qui se passe avec le Canadien et avec plusieurs autres équipes de la ligue.
Comprenons-nous. Je ne dis pas que les joueurs de 3ième ou 4ième trio n’ont pas leur place dans la Ligue nationale ou qu’il ne s’agit pas de bons joueurs. Au contraire. Ils ont une responsabilité précise à remplir et c’est ce qu’ils font. Dans leur rôle, ce sont les meilleurs au monde. Ce qui n’empêche pas la situation d’être injuste pour des joueurs comme Desharnais qui ont parfois des habiletés supérieures. Ça, c’est la Loi du sport.
D’ailleurs, on pourrait aussi dire que l’injustice du sport est également présente au sein même de l’équipe. Plusieurs joueurs ont des statuts interchangeables et doivent toujours prouver leur utilité, partie après partie, saison après saison. Parlez-en à des gars comme Picard, Pyatt, Darche ou Boyd. Ils donnent tout ce qu’ils ont durant la partie, mais peuvent se retrouver dans les gradins le lendemain. L’entraîneur change son plan de match ou décide de tenter de nouvelles expériences pour créer une étincelle additionnelle, et ces joueurs jouent à la chaise musicale. Ils sont permutables. Même nous, les partisans, nous n’hésitons pas à dire qu’Untel est trop grassement payé pour son rendement, que tel ou tel devrait être rétrogradé de trio ou simplement échangé pour laisser de la place à d’autres. Avouez que ça met une pression psychologique terrible sur les joueurs.
Psychologiquement, c’est toujours difficile à vivre. Dans certains cas, on peut même dire que c’est très difficile. Dustin Boyd qui a été mis au ballotage pour la deuxième fois cette saison et, encore une fois, aucune équipe n’en a voulu. C’est presque cruel et excessivement ardu à accepter pour l’athlète. Je sais que vous considérez que c’est comme ça dans le sport et que les joueurs savaient à quoi s’attendre. Les plus forts passent et les autres prennent ce qui reste. Mais quand même…
Et, je suis pas mal certain que la plupart d’entre nous n’arriverions pas à supporter constamment ce stress dans non emplois. Se sentir rejeté devient rapidement un boulet excessivement lourd à porter.
Laissez-moi encore quelques instants pour compléter mon point de vue concernant Desharnais. Quand un joueur a été dans la LNH et qu’il est retourné au club école pour corriger certains défauts ou parfaire son développement, c’est une chose. On avale sa pilule et ont se dit qu’on pourra revenir. Mais malgré tous les efforts qu’il fera, et tout le soutien qui lui sera accordé par les Bulldogs, il est fort peu probable que Desharnais puisse encore grandir de 6 pouces. Voilà le point que je souhaitais aborder aujourd’hui sur l’injustice dans le sport. Ceci dit, et pour éviter toute confusion, je ne crois pas avoir entendu Desharnais se plaindre de son statut. Je ne me fais pas non plus son porte parole pour défendre une situation difficile. Je veux simplement apporter à votre réflexion que la vie d’athlète est parfois injuste. Pas spécialement dans le hockey. C’est vrai dans tous les sports. Mais vous admettrez que cette loi du sport, qui ressemble beaucoup à la loi du plus fort dans le monde animal, est très sévère. Mais que voulez-vous, c‘est ça la vie.