Desjoyeaux mène le bal des éclopés
Sports divers dimanche, 11 janv. 2009. 10:05 mercredi, 11 déc. 2024. 06:43
PARIS, 11 janvier 2009 (AFP) - Commencé comme une régate à pleine vitesse entre les meilleurs skippeurs du monde, le Vendée Globe a changé d'âme: les rescapés de cette édition dantesque ne sont plus que douze sur trente au départ, et pour la plupart, l'essentiel est désormais de rallier l'arrivée en essayant de ne pas casser.
Les quatre premiers ont franchi le cap Horn et remontent l'Atlantique. Les autres sont encore dans le Pacifique, où les bateaux ont terriblement souffert.
Après neuf semaines de course, même Michel Desjoyeaux (Foncia), qui caracole en tête depuis le 16 décembre, pense surtout à finir: "Pour ce qui est de cravacher, il reste environ 20 jours de mer et je n'ai pas l'intention de casser mon bateau", disait-il samedi: "Il y a bien un moment où il faudra tirer un peu sur la machine, mais je ne veux pas faire partie de ceux qui cassent dans le Golfe de Gascogne, à 500 milles de l'arrivée." (un mille = 1,852 km)
Derrière lui, Roland Jourdain (Veolia Environnement) s'est accroché à quelques dizaines de milles pendant plus de vingt jours, avant de lâcher prise cette semaine, suite à une collision jeudi soir avec une baleine.
Le débonnaire "Bilou" a dû ralentir pour réparer des fissures provoquées par le choc, autour du puit de quille et sur la cloison du pied de mât. Desjoyeaux en a profité pour sortir plus vite que lui d'un système anticyclonique au large de l'Argentine et accroître son avance à plus de 200 milles.
Pour Jourdain, la préservation du bateau devient désormais la préoccupation numéro un.
La semaine a évidemment été marquée aussi par le chavirage de Jean Le Cam (VM Matériaux), mardi, et sa récupération épique par Vincent Riou. Le skippeur de PRB a malheureusement endommagé son gréement lors de la manoeuvre de sauvetage, et a ensuite démâté.
Riou et Le Cam ont été remorqués jusqu'à terre par un bateau de la marine chilienne.
"Il y a toujours une récompense"
Troisième, Armel Le Cleac'h (Brit'Air), à 700 milles de Desjoyeaux, est désormais le seul poursuivant à avoir encore une petite chance de jouer la gagne. Même si l'hécatombe des favoris a refroidi bien des ardeurs: "L'objectif est d'arriver aux Sables avec un bateau en bon état. La route est encore longue (...) Je dois rester attentif à l'état de Brit'Air", dit Le Cleac'h, connu pourtant en Figaro pour son opiniâtreté au combat rapproché. "Par endroits, il y a de l'usure. Des usures pratiquement indétectables. Il faut donc se concentrer sur les moindres bruits et rester vigilant".
Mêmes constatations dans la flotte du Pacifique, où plusieurs skippeurs doivent faire face à des avaries plus ou moins inquiétantes, dont Brian Thompson (Bahrain Team Pindar), Steve White (Toe in the water), Marc Guillemot (Safran)...
Dee Caffari (Aviva), l'une des deux femmes du Vendée Globe, admet que les émotions des derniers jours ont laissé des traces: "Les incidents sur la course et les abandons ont changé ma façon de naviguer. J'ai moins de confiance. Pour moi, l'important, c'est de franchir la ligne d'arrivée", avoue-t-elle.
Sa compatriote Sam Davies, quatrième sur Roxy, un bateau d'ancienne génération, conserve en revanche la fraîcheur et l'enthousiasme du départ: "Nuit difficile, grains 45 noeuds, mer dans tous les sens, mais il y a toujours une récompense et ce matin c'était un lever de soleil magnifique, pile devant l'étrave de Roxy!! Super beau!", écrivait-elle samedi matin. Elle devait passer le cap Horn dimanche matin.
Les quatre premiers ont franchi le cap Horn et remontent l'Atlantique. Les autres sont encore dans le Pacifique, où les bateaux ont terriblement souffert.
Après neuf semaines de course, même Michel Desjoyeaux (Foncia), qui caracole en tête depuis le 16 décembre, pense surtout à finir: "Pour ce qui est de cravacher, il reste environ 20 jours de mer et je n'ai pas l'intention de casser mon bateau", disait-il samedi: "Il y a bien un moment où il faudra tirer un peu sur la machine, mais je ne veux pas faire partie de ceux qui cassent dans le Golfe de Gascogne, à 500 milles de l'arrivée." (un mille = 1,852 km)
Derrière lui, Roland Jourdain (Veolia Environnement) s'est accroché à quelques dizaines de milles pendant plus de vingt jours, avant de lâcher prise cette semaine, suite à une collision jeudi soir avec une baleine.
Le débonnaire "Bilou" a dû ralentir pour réparer des fissures provoquées par le choc, autour du puit de quille et sur la cloison du pied de mât. Desjoyeaux en a profité pour sortir plus vite que lui d'un système anticyclonique au large de l'Argentine et accroître son avance à plus de 200 milles.
Pour Jourdain, la préservation du bateau devient désormais la préoccupation numéro un.
La semaine a évidemment été marquée aussi par le chavirage de Jean Le Cam (VM Matériaux), mardi, et sa récupération épique par Vincent Riou. Le skippeur de PRB a malheureusement endommagé son gréement lors de la manoeuvre de sauvetage, et a ensuite démâté.
Riou et Le Cam ont été remorqués jusqu'à terre par un bateau de la marine chilienne.
"Il y a toujours une récompense"
Troisième, Armel Le Cleac'h (Brit'Air), à 700 milles de Desjoyeaux, est désormais le seul poursuivant à avoir encore une petite chance de jouer la gagne. Même si l'hécatombe des favoris a refroidi bien des ardeurs: "L'objectif est d'arriver aux Sables avec un bateau en bon état. La route est encore longue (...) Je dois rester attentif à l'état de Brit'Air", dit Le Cleac'h, connu pourtant en Figaro pour son opiniâtreté au combat rapproché. "Par endroits, il y a de l'usure. Des usures pratiquement indétectables. Il faut donc se concentrer sur les moindres bruits et rester vigilant".
Mêmes constatations dans la flotte du Pacifique, où plusieurs skippeurs doivent faire face à des avaries plus ou moins inquiétantes, dont Brian Thompson (Bahrain Team Pindar), Steve White (Toe in the water), Marc Guillemot (Safran)...
Dee Caffari (Aviva), l'une des deux femmes du Vendée Globe, admet que les émotions des derniers jours ont laissé des traces: "Les incidents sur la course et les abandons ont changé ma façon de naviguer. J'ai moins de confiance. Pour moi, l'important, c'est de franchir la ligne d'arrivée", avoue-t-elle.
Sa compatriote Sam Davies, quatrième sur Roxy, un bateau d'ancienne génération, conserve en revanche la fraîcheur et l'enthousiasme du départ: "Nuit difficile, grains 45 noeuds, mer dans tous les sens, mais il y a toujours une récompense et ce matin c'était un lever de soleil magnifique, pile devant l'étrave de Roxy!! Super beau!", écrivait-elle samedi matin. Elle devait passer le cap Horn dimanche matin.