Depuis que Geoff Molson a congédié Pierre Gauthier, il est à recherche de son successeur. Et le choix sera difficile parce qu’il reste peu de marge de manœuvre et encore moins de marge d’erreur pour le futur détenteur du poste qui doit remettre sur les rails une organisation envers laquelle les gens ont de moins en moins de patience. On peut donc se demander quelles sont les qualités que le propriétaire de l’équipe recherchera.

Sur le plan technique, ce doit évidemment être quelqu’un dont les compétences en hockey sont reconnues et qui possède de très grandes capacités de management. De ce côté, je n’ai rien à ajouter, les critères de sélections sont clairs et je suis certain que les dirigeants du Canadien les connaissent beaucoup mieux que moi. Comme d’habitude, ce qui m’intéresse le plus se sont les qualités psychologiques que devrait avoir le prochain directeur général. Et sur cet aspect, il y a quelques remarques qu’il est possible d’avancer.

Ainsi, à mon avis, la personne devra d’abord être quelqu’un qui est à l’écoute de ses gens de confiance. C’est d’ailleurs l’une des qualités essentielles de tout directeur général. Ceci ne veut pas dire qu’il gérera l’équipe en fonction de des opinions du moment ou des éventuelles exigences d’un ou deux joueurs vedettes.

En conséquence, l’autre qualité que doit posséder l’éventuel successeur de Gauthier est la transparence, auquel s’ajoute un grand sens des communications. Le directeur général du Canadien doit être une personne qui sait s’exprimer (en français de préférence) et être en mesure d’expliquer comment il entend atteindre ses objectifs, pour rallier le plus grand nombre de personnes possible et surtout pour rassembler l’ensemble de l’organisation qui dépend de lui. La vision qu’il doit donner au club doit être claire et inspirante pour chacun. Il ne suffit pas de dire qu’on veut une équipe gagnante. Il faut dire comment on y arrivera et obtenir des résultats, relativement, rapides.

Le candidat doit aussi avoir une grande ouverture d’esprit. Pas pour se laisser influencer, mais pour prendre les meilleures décisions. L’ouverture d’esprit démontre une attitude gagnante et n’est pas, comme le dit la chanson, une fracture du crâne. Enfin, il doit être d’une très grande honnêteté. Cela implique, entre autres, de savoir accepter et reconnaître ses erreurs.

Le prochain directeur général du Canadien devrait aussi posséder une très forte personnalité et ne pas avoir peur de s’entourer des meilleurs. Il n’y a que les gens craintifs et peu sûrs de leurs moyens qui trouvent des conseillers et des collaborateurs plus faibles qu’eux, car ils sont ainsi moins menaçants. Mais quelqu’un de fort et de confiant n’a pas peur de s’entourer les meilleurs et de gens qui ne pensent pas nécessairement comme lui. C’est comme ça qu’on réussit à avancer et à bâtir.

Je pense enfin qu’il devrait avoir un parti pris favorable pour les francophones, autant pour l’appuyer dans ses démarches de gestion du club que lors du moment de choisir les prochains joueurs qui se joindront à l’équipe. Vous avez raison, ce n’est pas ici une qualité psychologique, mais c’est une approche qui montre le respect de la clientèle première du Canadien.

En partant de ces quelques points, on voit donc que la partie n’est pas gagnée et que le choix du prochain directeur général n’est pas simple. D’autant plus que c’est ce futur candidat qui devra choisir le prochain entraîneur du club. Je suis convaincu que M. Molson sait très bien tous les défis qui attendent le directeur général d’une équipe aussi prestigieuse que le Canadien.

Quels sont mes choix? Vous aimeriez savoir qui je vois à ce poste? Vous êtes durs avec moi. Mais si vous me forcez à m’avancer, je dirais que mon premier choix irait vers Pat Brisson ou Julien Brisebois. Et pour l’entraîneur? Pourquoi pas Bob Hartley, Michel Therrien ou Patrick Roy?

Et, puisque vous m’avez obligé à me prononcé, donnez-moi donc vos choix…