Qu’ont en commun Lance Armstrong et Estimate? Ils sont connus non seulement pour leurs performances sportives, mais aussi pour leur implication dans des affaires reliées au dopage. Force est de constater que l’athlète comme le cheval peut être déclaré positif lors de contrôle antidopage. En effet, au cours des dernières années, plusieurs performances équestres ont été altérées par l’administration de substances interdites chez les chevaux. Il appert que ce type de dopage touche tant le sport amateur que professionnel. D’ailleurs, lors des Jeux du Québec ayant eu lieu la semaine dernière, des tests antidopage pour les chevaux dans les sports équestres ont été réalisés.

Mais qu'en est-il de la réglementation régissant les sports impliquant des chevaux? De manière générale, le contrôle des médicaments ingérés aux chevaux est régi par la Fédération Équestre Internationale (FEI). Bien entendu, l'établissement de règles internationales antidopage pour les sports équestres protège non seulement le cavalier, mais aussi le cheval, et ce, dans un but ultime de préserver un sport propre. Il faut comprendre qu’il y a deux catégories de produits dopants: ceux qui améliorent la performance du cheval et ceux qui masquent leur douleur. Ainsi, le cheval peut échouer à un test antidopage lorsque des traces de ces substances interdites sont décelées dans son urine ou dans son sang.

Au Canada, il existe un programme de contrôle des médicaments équins, lequel est régi par Canada Hippique. Ledit programme concerne essentiellement la sécurité du cavalier et de son cheval tout en assurant la tenue des concours équitables. Canada Hippique a donc mis en place un comité de contrôle, une réglementation et une liste de substances interdites. Comme chez le dopage humain, l’usage de certains médicaments est permis lorsque ces substances font partie d’une liste d’exemptions. Le cheval peut aussi utiliser des substances interdites lorsqu’une intervention thérapeutique d’urgence est indispensable pour sa santé, auquel cas des exigences strictes devront être respectées.

Dans le cadre des concours équestres, le contrôle est réalisé aléatoirement sur des chevaux et sa tenue n’a pas besoin d’être motivée par une raison particulière. La présence de la personne responsable du cheval est obligatoire lors du contrôle en plus de sa signature sur tous les documents officiels qui s’y rattachent. Il importe de mentionner que tous les chevaux concourants sont susceptibles d’être testés. Or, le contrôle ne s’applique pas aux chevaux participant en démonstration. Dans le cas où un cheval est déclaré positif, le laboratoire officiel acheminera un certificat à Canada Hippique et c’est le comité de contrôle qui tranchera sur la nature de l’infraction commise.

Dans un même ordre d’idées, si un cheval fait défaut de s’assujettir à un contrôle ou refuse d’y collaborer, la personne qui en est responsable sera sanctionnée. Dépendamment de l’infraction commise, il est possible qu’une sanction administrative soit imposée ou qu’une audition soit fixée. En fait, c’est la personne responsable qui aura le choix de sa sanction. De manière administrative, une amende monétaire pouvant aller jusqu’à 15 000 $ et une suspension maximale de deux ans pourraient être imposés au fautif. Sinon, la personne responsable peut également choisir de procéder dans son dossier.

Les scandales entourant le dopage équestre sont fréquents, lesquels sont notamment présents lors de compétitions internationales et très souvent lors des Jeux olympiques. Plus récemment, c’est le cheval de la reine d’Angleterre qui a échoué à un test antidopage à la morphine pendant la Ascot Gold Cup. Il n’en demeure pas moins que la Reine Elizabeth II n’en est pas à sa première implication dans une histoire de dopage. Malheureusement, l’exploitation du cheval est inquiétante en ce que sa santé peut être compromise et que ce type de dopage s’apparente étrangement à de la maltraitance animale. De là, l’importance de valoriser le bien-être animal tout en préservant l’intégrité du sport.