Esprit de compétition et esprit d'équipe
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 18:32 mardi, 24 août 2010. 23:56Il y a tellement de sports et de compétitions extraordinaires cet été que je me suis régulièrement retrouvé rivé devant le téléviseur au lieu d’aller profiter du soleil et de la chaleur. Il y a eu le Mundial évidemment, mais aussi, Wimbledon au tennis, du golf exceptionnel (dont l’Open britannique), quelques courses passionnantes de Formule 1, et, bien entendu, le Tour de France. Tout ça m’a, entre autre, fait réfléchir à l’esprit d’équipe versus l’esprit de compétition.
Évidemment, on entend ici par esprit de compétition, cette force et cette recherche de dépassement qui animent les athlètes par opposition (en quelque sorte) aux besoins de l’équipe pour gagner.
Par exemple, cet esprit de compétition a détruit les résultats d’équipe, au Grand Prix de Turquie, quand Wettel et Weber, de l’écurie Red Bull, sont entrés en collision (l’un ne voulant pas se laisser dépasser par l’autre). À l’autre extrême, il y a ces cyclistes du Tour de France où chaque équipier travaille en parfaite harmonie pour assurer un meilleur positionnement pour l’un d’entre eux. Ils forment un tout. Notons aussi qu’Andy Schlek, qui a terminé deuxième au Tour, a eu des problèmes quand son frère ainé (Frank) a dû abandonner après une chute dans les premiers jours de la course, son équipe ayant ensuite d’importantes lacunes.
Alors, est-ce qu’esprit de compétition et esprit d’équipe peuvent grandir ensemble? À mon avis, la réponse n’est pas simple. Quelque soient les exemples apportés, il y aura toujours quelqu’un pour présenter un autre exemple qui tend à prouver le contraire. Je vais donc seulement tenter de vous proposer des grandes lignes de réflexion.
Dans un premier temps, tout le monde s’entend pour affirmer qu’il est possible d’aller plus loin en équipe qu’individuellement. C’est vrai pratiquement toutes les disciplines. Prenons le football. S’il y a un sport où l’esprit d’équipe est primordial, c’est bien celui-là. Il arrive souvent qu’un joueur qui ne touche pas au ballon une seule fois du match soit reconnu pour avoir jouer une excellente partie. Car, c’est son travail qui aura permis de créer ces brèches dans lesquelles les autres joueurs pourront s’élancer. Les joueurs de ligne, autant à l’attaque qu’à la défense sont aussi presque toujours dans l’ombre. Mais les quelques secondes qu’ils gagnent ou retirent (selon le cas) au quart arrière font toute la différence pour l’équipe. Ce sens de « l’oubli » au profit du groupe déterminera souvent jusqu’où le club peut aller.
Il y a beaucoup d’autres disciplines qui nécessitent le même genre d’attitude et qui prouvent la valeur formidable du travail en équipe. En anglais on parle de « team work » (travail d’équipe) où le mot team devient l’acronyme « Together Eeveryone Achives More » qui peut se traduire par chacun accomplit davantage en groupe. C’est vrai en compétition comme c’est vrai pour plusieurs d’entre nous dans nos emplois.
Dans le hockey par exemple, il y a plusieurs partisans (et quelques directeurs généraux) qui préfèrent une équipe homogène, sans grande vedette, ou les joueurs s’oublient, d’une certaine manière, au profit d’un système de jeu et pour le bien de l’équipe. Et certaines de ces équipes vont très loin en série.
Alors où, dans ce portrait, l’esprit individuel de compétition devient-il un atout? La réponse est simple. Partout! C’est le point de départ. Parce que cet esprit de compétition c’est ce qui motive cette volonté de dépassement qu’ont les athlètes. On veut gagner parce qu’on veut aller aussi loin que possible avec nos forces. On veut même aller plus loin. On ajoute ce petit extra qui fait la différence. On dépasse nos limites. Et, quand cette recherche de dépassement appuie le travail d’équipe, tous les espoirs sont permis.
Je crois que l’esprit de compétition devient nocif quand il oublie l’équipe dont on fait partie. Il devient nocif quand il devient une façon d’écraser les joueurs, qu’importe qu’ils soient des co-équipiers ou des adversaires. Il devient nocif quand rien d’autre ne compte que l’athlète lui-même. Il devient nocif quand il ne respecte plus les autres.
Autrement, je le répète, l’esprit de compétition est le moteur qui nous permet de gagner.
Je serai heureux de lire vos commentaires et vos expériences sur cette dualité qui existe parfois entre esprit d’équipe et esprit individuel de compétition.