La flamme s'est rallumée à PyeongChang pour les Jeux paralympiques
Sports divers vendredi, 9 mars 2018. 14:47 mercredi, 11 déc. 2024. 09:46Moins de deux semaines après la clôture des Jeux olympiques 2018, les Jeux paralympiques se sont ouverts vendredi à PyeongChang lors d'une cérémonie spectaculaire dans un contexte de réchauffement diplomatique inédit entre les deux Corées et juste après l'annonce d'une future rencontre historique entre Donald Trump et Kim Jong Un.
Après des spectacles culturels et de danse puis un défilé des athlètes, le président sud-coréen Moon Jae-in a solennellement lancé le début des plus grands Jeux Paralympiques de l'histoire. Jusqu'au 18 mars, près de 670 sportifs handicapés batailleront pour tenter de décrocher les 80 médailles d'or mises en jeu dans six disciplines : ski alpin, planche à neige, ski de fond, biathlon, hockey sur glace et curling.
Les premières épreuves débutent dès samedi, avec au programme les descentes messieurs et dames de para ski alpin, suivies du biathlon. Les premiers entraînements de ski alpin ont été annulés vendredi matin, en raison des conditions climatiques, mais ceux de biathlon ont pu avoir lieu.
Mais au delà de l'évènement sportif, cette édition des Paralympiques pourrait constituer un nouvel épisode significatif dans l'évolution des relations entre les deux Corées, alors que la Corée du Nord y participera pour la première fois.
Après deux années de montée des tensions, ces derniers mois ont été marqués par une frénésie diplomatique entre le nord et le sud de la zone démilitarisée (DMZ).
En début de semaine, une éminente délégation du Sud s'était rendue dans le Nord, pour la première fois depuis 10 ans, alors qu'un troisième sommet intercoréen doit se tenir fin avril dans le village de Panmunjom, au milieu de la DMZ.
L'ouverture des Jeux paralympiques a été ensuite précédée d'un rebondissement encore plus spectaculaire avec l'annonce de la tenue d'un sommet historique entre le leader nord-coréen Kim Jong et le président américain Donald Trump « d'ici fin mai » dans l'espoir de « parvenir à la dénucléarisation permanente ».
Pas de défilé intercoréen
Déjà les JO d'hiver (9-26 février), baptisés les « Jeux de la paix », avaient été le théâtre d'un rapprochement spectaculaire entre le Nord et le Sud, pourtant toujours officiellement en guerre depuis 1953.
À lire également
Après avoir défilé ensemble lors de la cérémonie d'ouverture, les deux Corées avaient même formé une équipe féminine commune pour le hockey. Au total, 22 sportifs nord-coréens ont participé aux épreuves de ces Jeux.
Et en dehors du terrain, les signes d'ouverture avaient prospéré.
Ainsi, après la venue pour la cérémonie d'ouverture de la soeur de Kim Jong Un, Kim Yo Jong, une délégation nord-coréenne de haut rang s'était également rendue à la clôture des Jeux. Le président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, y avait même serré la main d'un général nord-coréen considéré comme un « criminel de guerre » par l'opposition sud-coréenne.
Néanmoins, toutes les tensions n'ont pas disparu. Si une délégation nord-coréenne (2 athlètes de ski de fond, 4 athlètes observateurs et 18 autres personnes) participera pour la première fois aux épreuves paralympiques, les deux Corées n'ont finalement pas défilé ensemble lors de la cérémonie d'ouverture, en raison d'un désaccord sur le drapeau à arborer.
Point noir autour d'un point bleu
La délégation nord-coréenne souhaitait en effet y voir figurer les îles Dokdo, contrôlées par Séoul mais revendiquées par Tokyo sous le nom de Takeshima. Mais pendant les JO d'hiver, un épisode avait ravivé les tensions entre Séoul et Tokyo à ce sujet: lors d'un entraînement de l'équipe réunifiée de Corée en hockey sur glace, une bannière avec un point bleu représentant ces îlots avait été arborée, provoquant l'ire du Japon. Séoul avait alors décidé de ne plus utiliser cette version de drapeaux où figurent ces îlots.
Au delà de l'enjeu diplomatique entre les deux Corées, ces Jeux paralympiques seront par ailleurs une nouvelle occasion pour les athlètes russes de faire leurs preuves, alors que la réputation de leur pays reste entachée par un vaste scandale de dopage institutionnalisé.
Tout comme pour les JO des valides, la Russie a été exclue de ces Jeux paralympiques, mais une trentaine d'athlètes russes considérés comme propres ont été repêchés. Ils concourront sous l'appellation « athlètes neutres paralympiques ».