Ils se devaient de battre les Américains. L’équipe nationale masculine de volleyball assis n’a que cela en tête depuis les trois dernières années. Le match le plus important de leur carrière pour plusieurs d’entre eux s’est déroulé, jeudi soir, en demi-finale des Jeux parapanaméricains.

« Dans quatre ans, ce sera trop tard pour moi », avait prévenu plus tôt cette semaine José Rebelo, seul Québécois de la formation de l’unifolié.

Une victoire les aurait menés à la finale, mais mieux encore, à la conquête d’un unique billet pour les Jeux paralympiques de Rio. Conscientes que chaque point ferait la différence, les deux équipes se sont livré une lutte sans merci, mais ce sont les Américains qui en sont sortis victorieux en quatre manches de 26-24, 25-23, 16-25 et 25-21.

« C’est dur, c’est très dur. Ç’a été un match très serré, mais ce fut un beau match. Nous ne pouvions pas demander mieux au niveau intensité en demi-finale », a commenté Rebelo en retenant ses sanglots.

Tous comme les Américains, les représentants du pays ont eu leurs chances. Et ils y ont cru jusqu’au dernier point. « Ce sont des petits détails qui ont fait la différence. Nous avons pris les devants dans les deux premières manches, mais nous n’avons pas été capables de fermer le jeu », a mentionné celui qui a dû se retirer de la rencontre au cours de la troisième manche lorsqu’il s’est blessé à un pouce. « Nous les avons dominés totalement au troisième set, mais nous avons probablement manqué un peu de finition pour poursuivre sur notre lancée au quatrième. »

Même si l’issue est difficile à digérer, tout n’est pas noir, précise Rebelo. « Nous nous sommes bien battus et je crois qu’il faut que nous soyons fiers de ce que nous avons accompli. Nous pouvons être contents de notre jeu aujourd’hui. Nous avons donné ce que nous avions à donner. »

Les deux équipes ont joué dans une ambiance survoltée au Centre panaméricain de Scarborough. Tant les favoris locaux que leurs voisins du sud avaient leurs bruyants partisans pour applaudir leurs blocs ou leurs points. « Ç’a été génial. Entendre les Canadiens et les Américains se relancer, ça faisait plaisir. C’est ça le sport et je crois que les spectateurs ont ressenti les émotions que nous vivions sur le terrain. Tout le monde se souviendra de ce match. »

La fin du voyage

Médaillé d’argent aux Jeux de Sydney où le volleyball paralympique se jouait alors debout, puis champion du monde en 2002, José Rebelo ne croit pas qu’il sera de la prochaine aventure qui pourrait le mener à Tokyo en 2020.

« C’est la fin du voyage. J’aurais qu’il se termine autrement l’an prochain, mais je crois que c’est la fin de ma route. C’est 19 ans de ma vie que j’ai consacrés au sport, il faut que je passe à autre chose », a confié le père de trois enfants.

Mais avant de tourner la page de ce grand chapitre, Rebelo, médaillé de bronze aux Jeux parapanaméricains de Rio de Janeiro en 2007 et de Guadalajara en 2011, rendossera son numéro 11 et compte bien aider son pays à ne pas partir de Toronto les mains vides.

Vendredi, le Canada affrontera la Colombie dans le match pour l’obtention de la médaille de bronze. « Nous ne nous laisserons pas abattre. Aussi bien finir troisièmes et montrer que nous sommes de calibre. Il faut terminer le tournoi en beauté », a-t-il conclu.