Il y a 40 minutes de jouées dans le match. Les joueurs retournent au vestiaire couverts de sueur. C’est 1 à 1 et le gardien du Canadien a excellé, encore une fois, tout comme les joueurs du troisième et quatrième trio. Le jeu de deux joueurs laisse cependant à désirer et ils se connaissent. Jacques Martin n’a pas besoin de leur faire un dessin.

Sur le mur du vestiaire, la feuille de statistiques est accrochée. Les deux vétérans se lèvent pour aller la consulter, mais ils savent déjà ce qu’ils vont trouver. Il n’y a rien parce qu’après deux périodes, ces deux vétérans qui empochent douze millions de dollars par saison ont été blanchis. Ils n’ont pas de tir au but. Pendant que des coéquipiers moins talentueux qui jouent la moitié moins de temps se défonçaient sur la patinoire adverse, les deux vétérans cherchaient des solutions sans fournir de véritables efforts.

Enfin, ils se sont parlé, quelques minutes avant de revenir sur la patinoire pour la troisième phase de la soirée. Le succès ne vient jamais sans l’effort qu’on y apporte et lors des 20 dernières minutes de jeu, ils se sont défoncés, le premier marquant lors d’une supériorité numérique et l’autre inscrivant un but du revers. Le but victorieux et le but d’assurance, voilà ce que l’entraîneur-chef voulait voir depuis si longtemps.

Cette période a-t-elle relancé un début de saison décevant? Pour l’instant, on l’ignore, mais tous le souhaitent. Et ces deux vétérans peuvent sincèrement remercier le gardien qui domine depuis la nouvelle saison. Ils peuvent féliciter aussi ces joueurs souvent marginalisés qui accomplissent le travail depuis six semaines. En dépit de leur absence fréquente de la feuille de pointage, le Tricolore occupe le troisième rang de l’Association de l’Est et le premier rang de sa section.

Il est donc grand temps que ces deux vétérans agissent. Sans leur soutien, les choses pourraient rapidement s’envenimer.

Stéphane Langdeau