L'esprit d'équipe
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 19:03 lundi, 10 mai 2010. 00:31Bon! Pittsburgh a emporté le premier match à Montréal. Rien de dramatique me direz-vous, d’autant plus que les joueurs du Canadien ont offerts ce qui a probablement été leur meilleure performance depuis le début des séries. Et perdre 2 à 0 contre les Pingouins (alors que le deuxième but est dans un filet désert) est loin d’être dramatique. Le Canadien sait maintenant qu’il peut rivaliser avec n’importe quelle équipe. Tous les espoirs des fans du Canadien sont donc permis.
Je voudrais aujourd’hui vous amener sur un autre terrain. On constate que le Canadien a de la difficulté à jouer trois périodes avec la même intensité. Hier, certainement appuyés et stimulés par une foule ultra partisane, les joueurs ont dominés la première période. Le reste de la partie a été plus laborieux. Je me demandais, combien de joueurs et on peut se poser la question pour les joueurs des deux équipes, c’est vrai- jouent en dépit de blessures. Ceux d’entre vous qui jouez encore dans des ligues de garage savent que, même dans des parties où les mises en échec sont interdites, le hockey est un sport exigeant pour les genoux, les épaules et le dos. Imaginez quand vous êtes dans la ligue nationale et que vous devez donner des mises en échec et en recevoir offertes par des joueurs rapides, costauds et affamés. Les chocs sont immenses. Pensez à Gorges qui semble fait en éponge. Il se fait frapper à répétition, mais ressort toujours comme si de rien n’était. Mais est-ce vrai?
Imaginez aussi l’effort que vous exigez de vos genoux et de vos chevilles quand vous patinez à pleine vitesse et que soudain vous arrêtez, ou vous tournez ou vous esquivez. C’est prodigieux.
Les joueurs du Canadien concèdent quelques centimètres et quelques livres aux joueurs des Pingouins. Ils ont aussi une partie de plus de jouée, la septième contre Washington. Et une partie excessivement exigeante autant physiquement que psychologiquement. Ajoutons que, depuis le début des séries, ils ont adopté un plan de match efficace imposé par l’entraîneur Martin et qui demande beaucoup de sacrifices et de détermination. Ce n’est pas évident de se jeter devant des lancers frappés et de contenir les joueurs adverses.
En plus de tout cela, les joueurs de Montréal n’ont pratiquement pas pu obtenir de repos et jouent maintenant au rythme effréné d’une partie au deux jours.
Est-ce qu’on doit donc les considérer comme perdants dans la série qui les oppose aux Pingouins?
Pas du tout. Et c’est là que ça devient intéressant. On dit souvent que le tout est plus grand et plus fort que la somme de chacun de ses éléments. C’est, me semble-t-il, ce qui se passe avec le Canadien. Ils jouent en équipe comme ils ne l’ont pas fait souvent au cours de la saison. Ils se défoncent à chaque présence. Sur le banc ils se félicitent et s’encouragent chaque fois qu’ils le peuvent. Les leaders se lèvent pour montrer le chemin et donner l’exemple. Et, on dirait que cette solidarité est plus en plus forte à mesure que les séries avancent. Ils s’amusent et sont confiants en leurs chances.
Je ne veux pas dire que les joueurs des Pingouins ne sont pas aussi déterminés que ceux du Canadiens. Je dis simplement que l’équipe de Montréal traverse une période où tout semble lui réussir. Tous les experts affirment que le Canadien ne possédait pas le talent de Washington, pas plus d’ailleurs qu’elle n’égale celui de Pittsburgh. Et, il est probablement vrai que, homme pour homme et sur papier, Pittsburgh aligne une meilleure équipe. La différence (qui se traduira souvent par la victoire) se joue alors entre les deux oreilles.
L’équipe qui affichera la plus grande détermination et qui se nourrira le plus de la pression des séries, risque d’être celle qui ira le plus loin. Plus on avance, plus les parties sont importantes. Plus la marge de manœuvre est ensuite réduite. Reste à espérer que les aspects physique, fatigue et usure, dont je parlais plus haut, ne seront pas les éléments qui décideront du sort de cette série.